L'alcool ça rapproche - LawKidd - [TERMINEE]

Chapitre 6

La soirée est donc déjà bien entamé quand on arrive, mais c'est pas grave, on va rattraper notre retard. Me rappelant que la vodka l'avait bien mis mal, j'en prend une bouteille, deux shots -un pour moi et un pour lui- et les remplis. Puis je vais le voir et le lui tend, un sourire idiot aux lèvres. Il soupire mais accepte néanmoins, ne souhaite sûrement pas que je le harcèle encore une fois la moitié de la soirée. Il fait s'entrechoquer nos verres, m'adressant un minuscule sourire, puis bois d'une traite en même temps que moi. Puis on enchaîne les verres, et quelques heures et une bouteille de manzana chacun, on termine dans à peu près le même état que le mois dernier. Mais comme on commence à saouler tout le monde, Killer finit par nous enfermer dans ma chambre. Seulement il avait complètement oublié qu'une échelle passait sur le côté de notre immeuble, et qu'en se penchant un peu on pouvait l'atteindre.

Je transmets donc cette information à Law, et il se précipite alors vers la fenêtre. Il l'ouvre et se penche en avant, et tourne la tête pour voir l'échelle. Il sourit, et me dit d'un air sadique d'y aller avant. Je soupire, mais m'exécute et m'assois sur le rebord de la fenêtre. Puis je me penche sur le côté en me retenant au mur de ma chambre, et attrape de ma main libre l'échelle. Je m'y déporte, puis dis à Law de faire comme moi. Il hoche la tête, et arrive à s'agripper à l'échelle. Puis on descend jusqu'en bas de l'immeuble, et une fois arrivé sur le sol, on se tourne d'un même mouvement vers la rue. 
On aperçoit alors la même chose, et nous vient alors exactement la même idée. "C'est le scouter de Killer. Il met ses clés dans sa veste merde !!! Bon, attend ici, je vais les chercher !"

Il hoche la tête avec une expression d'enfant à qui on a confié une mission importante sur la tête. Puis je remonte par l'échelle et repasse dans ma chambre. Une fois dedans, j'appelle Killer, qui une fois de l'autre côté de la porte, me dis que non, il ne nous laisserait pas sortir. Alors je lui mens et lui dis que Law s'est endormi et que du coup je m'ennuis. Il m'ouvre alors la porte, et je sors en lui disant de refermer pour ne pas réveiller le brun. Il hoche la tête, puis s'en va. Je me faufile donc jusque sa chambre, et trouve sa veste sur sa chaise. Je fouille dans les poches, et trouve aisément les clés de son scouter. Je les mets dans ma poche, puis retourne dans le salon. J'arrive à sortir discrètement de l'appartement, et cours alors rejoindre Law, qui en me voyant arriver se précipite vers moi.
Je lui montre les clés, et il les saisit dans prévenir. Il se dirige vers le scouter, s'assoit dessus et démarre, me hurlant de m'asseoir à mon tour. Je rigole, et lui obéit. Aussitôt assit, aussitôt il démarre en trombe, et je suis forcé de récupérer son chapeau qui a faillit y passer et de m'agripper sa taille de guêpe. 

Seulement, un scooter jaune avec deux abrutis bourrés qui gueule en conduisant sur les trottoirs, ça ne passe pas inaperçu, et on se fait vite arrêter par les flics. Et évidemment, comme on est vendredi soir, en arrivant au poste pour être encore une fois emmené en cellule de dégrisement, on croise Garp à l'accueil, qui se retient de me frapper et se contente de me gueuler dessus. Mais je l'ignore superbement, et laisse les policiers nous emmener. Personnellement, je suis un peu redescendu, mais Law est toujours dans un autre monde. On dirait qu'il retombe en enfance quand il boit. Comme s'il ne l'avait pas assez vécu.
Et justement, je suis bien tenté de l'interroger la dessus, vu qu'il a bu. Alors quand on est enfin seul, on s'assoit à même le sol, et je le laisse poser sa tête sur mon épaule car il se plaint qu'elle est trop lourde.

"Law... Pourquoi tu agis comme si tu avais 8 ans quand tu bois ?" Il ferme les yeux. Donc je pense qu'il va dormir et ne pas me répondre, vu qu'il esquive toujours les questions sur sa famille.
"J'ai perdu mes parents et ma soeur à peu près à cet âge... J'en parle jamais, y a que mon tuteur -même si maintenant je suis adulte- qui est au courant. 'Fin maintenant, y a toi aussi, mais c'est pas grave...
- Ils sont morts comment ?" Non, je n'ai absolument aucune gène. Oui, je veux savoir. De toute façon, on est a moitié bourrés, donc ça passe, il se souviendra pas m'avoir dit tout ça demain.
"Maladie. Y a eu une épidémie dans mon village, je suis le seul à avoir survécu. Mais je m'en suis remis depuis le temps, grâce à mon tuteur. D'ailleurs, heureusement que c'est pas lui qu'ils ont appelé la dernière fois, je serai jamais sorti." Il rigole un peu, me racontant que son tuteur était dans la police, donc pour la forme, il l'aurait laissé en cellule, pour lui faire comprendre que boire, c'était peut-être drôle, mais qu'il y avait des limites. Au final, j'ai réussi a apprendre ce qu'il s'était passé quand il était petit, mais il n'a pas l'air d'avoir envie d'en dire plus. Je ne sais même pas quelle était la maladie, ni d'où il vient, ou comment il a survécu. Mais je suis quand même bien content de l'avoir et qu'il ne soit pas mort, sinon avec qui je ferai mes conneries en soirées ?! Je m'égare.
"Au faite, Kidd, pourquoi tu tenais tant à ce que je vienne ?
- J'sais pas. J'avais envie, c'est tout. N'empêche que t'es quand même bien foutu. Et puis, tes tatouages sont vachement classes." Attends, j'ai dit ça comme ça, mais c'est vrai qu'en y repensant, il avait vachement de tatouages quand même. J'aimerais bien les revoir...
"Tu viens de penser à voix haute.
- Merde." Il rigole en voyant ma tête, et se redresse puis se lève.

Il se place face à moi et retire son haut, me laissant revoir son torse tatoué. Puis il s'accroupit devant moi, me faisant un sourire que je n'avais jamais vu sur moi. Il est assez séducteur quand il veut. Alors ce sourire m'encourage, et je lève une main pour aller frôler sa peau, retraçant lentement l'encre de ses tatouages.

"Pourquoi un coeur ?
- Mon tuteur s'appelle Corazon. Ca veut dire coeur en espagnol. Donc j'en ai fait un tatouage. Pour lui."
C'est beau putain...quand il prononce cette phrase, une expression mi-triste, mi-reconnaissante apparaît sur son visage. Il est beau comme ça.