Bella Muerte (R-18) (Sexe et Violence)

Chapitre 3: Début de l'opération "Cassidy"

Après un long moment à rouler à vive allure, la Lamborghini galaxie bifurque sur la droite après d'un pont abandonné. Autour d'eux, des gravats d'un immeuble qu'on a fait exploser récemment, un chantier entouré de grillage et, un peu plus loin, un parking entouré d'un muret de parpaings qu'on a seulement collés entre eux à l'aide d'un mélange de chaux et de ciment. Ces derniers ne sont, d'ailleurs, pas peints ou seulement un pan d'un mur. Arrivé à proximité, Daryl passe un coup de fil en disant à son interlocuteur qu'il est arrivé comme prévu et demande par où il doit se rendre pour entrer sur l'une des pistes. Son correspondant lui indique de faire le tour et de s'arrêter devant une grande porte de métal peinte en rouge vif avec des lettres peintes en blanc et noir en ombrage.

Daryl raccroche puis suit les indications en reculant et en sortant du parking public pour faire le tour du petit complexe et arrive devant l'immense porte décrite par son interlocuteur quelques minutes plus tôt. Devant cette dernière, Matt adresse un regard intrigué à son jumeau.

-Nous sommes où ?

Le bad boy latino tatoué klaxonne pour manifester sa présence devant l'imposant battant de métal peint puis regarde son frère en coin :

-C'est une piste pour faire de la vitesse...

Daryl regarde son frère avec un grand sourire en ajoutant...

-...mais de manière légale. Je ne voudrais pas que tu te retrouves avec les flics au train pour ta formation, frangin.

Matt rit doucement et secoue la tête avant de le pointer du doigt en plissant des yeux.

-Ouais, c'est pour mieux les avoirs aux fesses hors formation, hein ?

-Mais ça sera à toi de faire en sorte de ne pas les avoirs...et rassure-toi, j'ai mes contacts chez eux. Pour les besoins, je te les présenterais, frangin.

Le motard hoche de la tête et regarde le décor qui apparaît devant eux au fur et à mesure que l'immense porte de métal peint s'ouvre. Immédiatement dans leur champ de vision, un petit bâtiment avec, à l'intérieur, ce qui semble être une guérite avec une caisse, un bureau, une petite aire de repos avec vente de snacks et boissons, un distributeurs de cigarettes et chewing-gums. Au bas et longeant les bordures du bâtiment, des rangées de pneus-sans doute devenus inutilisables-formant un muret de fortune mais mettant dans l'ambiance avec quelques panneaux de métal aux diverses marques de pneus ou bien encore des plaques aux noms de station essence telles que Mobil ou BP datant des années 80. Certains pneus sont peints de rouge ou de blancs alors que des parterres de gazons aux brins d'herbe tellement desséchés par le soleil de plomb que certains sont passés du vert au jaune, délimitent le parcours d'asphalte. Au premier coup d'œil, Daryl remarque que le bitume a été refait il y a peu : en plus de la teinte plus que noire et reluisante du sol, les effluves de goudron frais parviennent aux narines du latino tatoué par la fenêtre de sa Lamborghini Galaxie. Cette dernière en plus de celle de l'essence sont des odeurs qui parlent au frère de Matt...des odeurs qui lui inspirent la notion de vitesse et réveillent ses sens de pilote de course.

Il s'arrête et se tourne vers Ruby...

-Tu veux rester avec nous ou nous attendre à l'aire de repos avec un verre ?

La jeune femme regarde Daryl puis perçoit dans les prunelles noisette une lueur qu'elle ne connaît que trop bien. Celle qu'il a quand le démon de la vitesse le prend au corps et qu'il va vraiment appuyer sur le champignon. Ruby sait que quand Daryl roule, les mots « limitation de vitesse » ne font pas spécialement partie de son vocabulaire. Aussi, lorsqu'elle observe Daryl, c'est pour secouer négativement la tête tout en ouvrant la bouche pour, finalement, répondre.