Dernier Bleu

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Il pleut en été,
Ça me rappelle que tout va recommencer.
Il pleut mais suis-je triste ?
On va dire oui, j'aime être simpliste.

Quand le vent se lève
Sur la plage de sable carmin
Ah non, jamais, tu rêves,
On s'est bien retrouvé ce matin.
Quinze ans sous le même ciel d'orage,
J'en ai vu passer, de sacrés nuages
Je les aime, pourtant
Comme ça je sors pas dehors
Et dehors ça fait peur, dehors il y a le temps
Le temps indolore.

Je meurs en été, c'est un fait, sous le Soleil
J'aime pas nager mais j'irai à la plage quand-même
Un peu pour les potes, beaucoup pour toi
Je passerai des clopes alors que je fume pas
Sous le Soleil je crève
C'est sous l'ombre que je rêve
Les nuits chaudes d'été, où tout se passe
Où je sais que je pourrais partir
J'ai déjà prévu de m'enfuir,
J'abandonnerai mes angoisses
J'irai voir la mer, avec toi si tu veux
On sera seules toutes les deux.

On parlera beaucoup de chose sans importance
Je ne parlerai que de toi, car y'a que ça qui compte
Parce que l'été rajoute du sens à mes contradictions
On errera longtemps au bord de l'écume
Je te trouverai jolie, avec tes blagues idiotes
Et tes yeux qui fixent l'horizon éteint.

Je rentrerai quand-même chez moi à trois heures du matin
Parce que j'aurai à jamais trop peur du lointain
Demain il fera beau
Tu me diras, c'est pas trop tôt
Je râlerai parce que j'aurais du sable sous mon maillot
Pis y'a trop de monde et elle est froide l'eau
Je mangerai pas grand-chose, à part la poussière
Bref, rien qui change d'hier.

Ce n'est pas que tout se ressemble
Parfois, la mer tremble
Et une vague emporte les amis et les souvenirs
Quand le vent se lève, sur la plage au sable carmin
J'entend le rire des gamins
Et au loin, sur une dune, c'est toi que je vois partir.

BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant