Bleue Victoire

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Je me suis réveillée
Sur le pavé glacé
Ma gueule de bois semble s'être mal passée,
Elle a tenté de me porter vers l'autre côté
J't'ai vu, tu passais près de moi,
Avec ta bouille, ton petit minois,
En train de faire des conneries,
Avant de bientôt en payer le prix

Et que c'est lent, et que c'est chiant,
De parler alors qu'il faudrait mieux se taire
J'ai rien à justifier, rien à expliquer,
C'est pas à moi de te gueuler que t'es en train de tout foirer
J'suis pas ta mère, ni même ta sœur,
Ou la cousine que tu appelles que lors des fêtes,
Ça sert à rien de te prendre la tête
T'entend juste le fond de ma pensée
Elle est pas profonde, tout juste claire,
Parce que la Vodka aide pas à percer la vie et ses mystères

Donc, c'est pas en s'enfilant
Des centaines de garces effilées
Qui passent comme lors d'un défilé
Que ça empêchera la vie de filer

Tu pourras au mieux finir
Comme moi, pourrie sur le bas-côté
À côtoyer des prostitués
Qui sont pourtant bien plus aimables
Que toutes les putes que j'ai pu croiser

Tu peux causer, avec tes mots prétentieux
J'ai pas un dico dans les mots
Mais ma langue reste bien pendue
Te sens pas trop à ta place
Tu te casses et on t'oublie
À part si tu préfères te défoncer à l'opium
Comme cet autre connard de Baudelaire

Et je sais que tu t'en fous
Mais je te le dis quand-même
La poésie moderne ne rime pas
Donc, chaque ado peut emmerder son monde
À écrire des conneries qui veulent rien dire

J'ai que dalle à t'apprendre,
J'ai pas de mot pour te soutenir
J'ai rien à te donner
J'vais juste fermer ma gueule
Et me recoucher sur mes cendres.

Bleue Victoire.

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