La Légende d'Azanor

Chapitre 8 Miroir et Araignées

Ashra étudiait les parchemins qui contenaient les savoirs liés aux forces occultes, la tête penchée sur ce qui ressemblait à une table de pierre, lorsqu'il sentit un grand froid pénétrer la salle souterraine. Il se redressa en affichant un sourire satisfait :

-J'espère que tu m'apportes de bonnes nouvelles ombre spectrale ! Commença-t-il.

-Oui mon maître, tonna l'apparition, Eldric Valior est mort et voici la pierre que vous convoitez. Le spectre leva son bras ténébreux et tendit à son invocateur une sphère dorée avec en son centre un phénix rouge représenté. Ashra prit la pierre et la vit s'illuminer. Il s'esclaffa, triomphant.

-Tu as fait de l'excellent travail, tu vas pouvoir te reposer maintenant. Les contours de l'entité commencèrent à disparaître progressivement et le serviteur d'Ashra se permit une dernière déclaration.

-Je ne vis que pour vous servir.

Le nécromant agita la main, ce qui fit apparaître un cercle violet, ouverture vers une dimension accessible à lui seul et y plaça la pierre qu'il venait d'acquérir, puis il parcouru les souterrains. Il croisa quelques adeptes qui le saluèrent, mais il ne leur prêta aucune attention. Au total, le groupe de nécromants au service d'Ashra n'excédait pas cinquante partisans. Il s'arrêta au milieu d'un couloir, s'assura que personne n'était dans les parages et appuya sur une des dalles du mur. Ce qui eut pour effet de déclencher le mécanisme secret qui ouvrit une brèche, juste assez grande pour laisser entrer un homme, dans laquelle Ashra put s'engouffrer avant qu'elle ne se referme sur lui.

Le chemin qu'il devait emprunter était plongé dans l'obscurité la plus totale, et pourtant il n'eut aucun mal à se déplacer. Il arriva face à une intersection, l'une des voies allait vers l'est, l'autre vers l'ouest. Il choisit la première, sachant qu'il emprunterait la seconde plus tard. Au terme du couloir qu'il longeait, il aperçut la salle qui contenait ses artefacts les plus précieux. Il contempla ses dagues ensorcelées, dont les lames étaient tordues comme le serait un serpent rampant sur le sol, puis ses portails de téléportation qui lui renvoyaient son propre reflet. Il sourit, se demandant quel magicien pouvait prétendre avoir une collection plus prestigieuse que la sienne.

Après s'être ôté tout doute concernant sa valeur, qu'il savait plus importante que celle de tous ces pauvres fous du royaume qui décrétaient maîtriser les arts thaumaturgiques, il se dirigea vers une paroi du mur qui n'était recouverte par aucun objet magique. Il appuya alors sur un espace précis, une porte s'ouvrit avant de se remettre en place derrière lui tout comme la précédente. Ahsra était méticuleux peut-être trop, mais l'artefact qu'il désirait consulter ne devait jamais être découvert.

Il se trouvait à présent face à un miroir plus grand que ceux de téléportation qui se tenait au centre d'une pièce encore plus sombre que les précédentes. Des ronces s'enroulaient autour des bâtons qui soutenaient la surface de verre. Le nécromancien s'en approcha et sortit de sous sa cape. Il la planta dans sa main droite et laissa couler le sang sur la face avant du miroir.

C'est à ce moment qu'il s'illumina et que des ronces se matérialisèrent pour saisir la main ensanglantée du mage et planter leurs pointes dans tout son bras. L'artefact avait besoin de sang pour fonctionner, mais c'était l'objet magique qui déterminait de quelle quantité il avait besoin. Les entraves empêchaient, à celui qui procède au rituel, de s'enfuir sans avoir complètement abreuvé le miroir. Ashra commençait à ressentir une douleur aiguë dans son bras droit et à comprendre que ses forces l'abandonnaient progressivement. Ce n'était pas pour rien que cet objet était nommé le miroir de la douleur. Le sorcier craignit pendant un instant qu'il ne le vide complètement de son sang comme le ferait un insecte vorace. Il poussa un soupir de soulagement au moment où les ronces relâchèrent leur emprise en le libérant.