La Légende d'Azanor

Chapitre 7 : Un nouvel allié

Je m'avançai face à la reine et à son très cher mari. La vue de cette reine avide de se gorger du sang de ses victimes m'emplissait de haine du plus profond de mon être :

-Que puis-je faire pour vous être utile votre grâce ? Demandai-je tout en essayant de dissimuler ma colère naissante.

-Messire Azanor vous allez votre serment envers la couronne. Sa voix transpirait la suffisance.

-Excusez moi milady mais pourriez vous concrètement m'expliquer en quoi consistera ma mission en échange du livre que vous m'avez promis, réclamai-je.

-Tout arrive à point à qui sait attendre, vous allez accomplir un vol, m'annonça t'elle brutalement.

-Je vous demande pardon ? Répondis-je dubitatif.

-C'est pourtant simple, je souhaite obtenir un artefact que possède la famille Ceren, évidemment celui-ci est très bien gardé, mais vous ne me décevrez pas. Car vous avez tout intérêt à réaliser mon vœu si vous voulez que je réalise le vôtre. Elle avait ajouté cela d'un ton glacial et je savais que je ne pouvais refuser cette offre. Cependant la perspective de porter préjudice à l'une des trois familles d'aristocrates me remplissait d'inquiétudes. Ma quête d'informations se révélait beaucoup plus ardue que je ne l'aurais crue.

-Décrivez moi cette artefact s'il vous plaît milady.

Comme je semblais avoir accepté, sa voix se radoucie comme si la reine était satisfaite de savoir que ce qu'elle avait prévu, ce déroulerait exactement selon ses désirs. Comme cela avait toujours été le cas.

-L'objet que je convoite est un orbe bleu saphir. Je sais de source sûre qu'il est caché au plus profond de leur demeure. Introduisez vous dans ces mûrs et ramenez moi cet orbe, ordonna-t-elle.

Je réfléchissais vite en essayant de trouver une autre alternative, mais rien ne me vînt à l'esprit. Il n'y avait aucune échappatoire, j'étais contraint d'accepter sa requête.

-Qu'il en soit fait selon votre volonté, si vous me le permettez j'aimerais me retirer.

-Merci infiniment pour vos services, maître mage. Apportez moi la pierre dès que vous l'aurez subtilisée. Je m'apprêtai à sortir de la salle, lorsqu'elle ajouta :

-N'oubliez pas une des règles primordiales de notre monde messire : ne vous faîtes jamais d'ennemis par accident. Elle termina son conseil en arborant un sourire torve qui semblait signifier que je n'étais qu'un pion au milieu de leurs luttes internes et que je devais le rester. Je mourrai d'envie de l'étouffer lentement en serrant sa gorge délicate de mes mains.

-Je m'efforcerai de m'en souvenir. Je jetai un coup d'œil au pseudo-roi Denon qui n'avait pas prononcé une phrase de toute l'entrevue.

-Quand j'en aurais fini avec toi, tu ne seras plus en état de dire la moindre phrase, me dis je intérieurement. Cette pensée m'apporta un très grand plaisir. Je regagnai mes quartiers et fut enfin débarrassé de ces deux monstres.

J'inspectai la cité depuis la terrasse de ma chambre pour essayer de repérer la demeure de la famille Ceren. Je finis par apercevoir le petit château aux emblèmes de deux lances croisées, qui allait connaître des bouleversements sans précédents. Je devais tout d'abord estimer ses forces et ses faiblesses.

Je me téléportai au milieu de la capitale et me dirigeait dans la direction du domaine Ceren, en me dissimulant au maximum sous ma cape. Je distinguais des gens parés d'habits très somptueux. Ils étaient jeunes, plus jeunes que moi, sûrement des enfants d'une des familles d'aristocrates. Ils riaient encore et encore, se moquant des petites gens qui ne demandaient rien d'autre que de les laisser rentrer chez eux. Parfois, sans doute pour se distraire et oublier leurs vies si difficiles, ils demandaient aux démons présent dans les rues de les tourmenter. Ce rictus, celui qu'ils avaient lorsqu'ils entendaient les os se briser et voyaient le sang jaillir, était la représentation fidèle de leur fantasme. Cette vision, c'était l'incarnation du mal.