Story of Magi

Ondée (Sharrkan & Yamuhaira)

Lexique: Gois= non magiciens

Un enfant aux cheveux blancs en portait une autre aux cheveux bleus. Ils étaient tous les deux dans un sale état. Leurs tuniques étaient déchirées (rien que d'imaginer la punition de Ja'far leur donnait des sueurs froides) et leurs peaux étaient également parcourues d'égratignures plus ou moins profondes.

-Fais plus attention la prochaine fois... Ahh, que les magiciens sont des êtres faibles.

Le petit métisse qui venait de prononcer ces mots ne pouvait savoir l'effet que ces paroles auraient. Piquée au vif, la petite magicienne descendit de ses épaules et le repoussa d'une main. A peine le pied posé au sol, Yamuhaira grimaça. Sa cheville enflée lui faisait un mal de chien. Serrant les dents pour dissimuler sa douleur, elle fixa Sharrkan avec tout le mépris dont elle était capable. Portant une main à sa bouche et prenant un sourire hautain elle cracha à l'épéiste:

-C'est sûr qu'un simplet comme toi ne pourrait jamais comprendre l'intérêt de se plonger et d'étudier le grand flux des Rukhs. Que pourrait comprendre un idiot comme toi qui agite un cure-dent dans tous les sens à l'alchimie complexe d'un sort parfaitement maîtrisé. Puis laisse moi rire, que vaut un petit princillon s'autoproclamant meilleur épéiste sur un champ de bataille?

Le prince d'Heliohapt serra les poings.

-Si je me rappelle bien tu n'es qu'une exilée, et ce que font les magiciens en ce moment c'est pas joli-joli, il faisait bien sûr référence à la famille royale exterminée par les magiciens à Magnostadt. Se remémorant ce tragique incident la magicienne blêmit, content d'avoir fait mouche, le jeune épéiste continua. Peut-être bien que les magiciens ne sont que des bêtes... Après tout tu ressembles bien à un singe!

S'en était suivi une longue dispute qui s'était terminée dans les pleurs. Encore aujourd'hui les paroles qu'avait prononcé Yamu semblait retentir jusqu'à ses oreilles, faisant toujours aussi mal.

-Sharrkan... Déjà, à cette appellation il avait su que ses paroles seraient de mauvaise augure. Jamais celle qu'il considérait comme sa complice, sa sœur, sa rivale et sa confidente ne l'appelait comme ça. Préférant le nommer Sharr', Prince (ironiquement) ou encore quand ils se disputaient, le chauve.

-... Je te déteste, les yeux pleins de larmes la magicienne avait continué intraitable, en fait je t'ai toujours détesté ...

Le souffle coupé par la nouvelle, l'épéiste avait vu partir celle qu'il avait longtemps considéré comme sa meilleure et plus fidèle amie. Plus tard, Massrur était venu interroger l'épéiste sur leur dispute, le prince avait seulement pu répondre qu'il ne reparlerait plus jamais à un tel laideron.

Des années plus tard:

Un bateau quitta le port de Sindria. Bateau qui comptait à son bord... deux énergumènes.

-Quelle plaie!Les deux personnes avaient hurlé ces mots d'une seule voix. S'en apercevant la femme avait fusillé des yeux l'homme. Celui-ci avait levé les yeux au ciel et haussé les épaules.

-Moi aussi ça ne me réjouit pas des masses de partir en tant qu'ambassadeur avec toi, surtout dans un pays empestant le mage.

-C'est l'hôpital qui se moque de la charité! C'est pas toi qui a décrété vouloir, je cite, la magicienne prit une voix haut perchée pour imiter Sharkkan, visiter des bordels tenus par des magiciennes en tenue de soubrette?

L'épéiste rougit , en effet il avait dit ça ... après avoir bien bu avec Sinbad. Pour retrouver un brin de contenance l'escrimeur s'écria:

-Je t'intéresse à ce point pour que tu fasses attention à ce que je dit?