Petit Chaperon Loup (Rewind the classics contest)

le petit chaperon loup

Une enfant était dans un village
Vêtue d'un capuchon lui cachant le visage.
Sa mère grand adorée lui avait expliqué
Que la tête de loup brodée par dessous
Serait un talisman, contre tout événement.

*

Dans un village près d'une forêt vivait une ravissante enfant. On la disait belle comme la Lune, et aimable à souhait.
Elle portait à chaque sortie un chaperon rouge comme le sang, brodé d'une tête de loup, cousu par la mère de la mère de la mère de sa mère. Et vivait dans une jolie maison aux murs de pierre.

Lorsqu'elle avait questionné sa mère-grand, qui vivait dans la forêt, sur la raison de ce motif, la vieille dame n'avait d'abord rien dit.
Puis avait expliqué que c'était un talisman. Car les loups sont inconstants, comme leurs cousins garous. Et ce talisman empêchait.... des choses de se passer.
"Des choses mystérieuses, ténébreuses, et surtout dangereuses," Avait-elle murmuré à sa petite fille.
"N'oublies jamais : tu dois le porter à chaque sortie. Toujours. Il est là pour te protéger. "
L'enfant n'avait jamais oublié ces paroles.

*

Mais un soir la mère grand ne pouvait plus bouger.
Le remède à l'enfant fut alors demandé.
Un pot de beurre une galette et trois poils,
De loup, le dangereux et le bestial.
Ou loup-garou aussi bien tout à loisir,
Car l'enfant aurait tout son temps pour choisir.

*

Mais désormais sa chère mère-grand subissait les afres de la vieillesse, et était touchée d'un mal inconnu. Pour se guérir, elle avait demandé à la fillette de lui apporter trois mets bien étranges: une galette, un petit pot de beurre et trois poils de loup.
L'enfant, paniquée, avait demandé comment se procurer ces trois poils. Sa mère-grand l'avait fait approcher de son lit et lui avait parlé, de sa faible voix chevrotante.
"À ta prochaine visite, qui sera samedi prochain, jour de la Lune pleine, vient le soir, pars au coucher de soleil. Emmène les deux premiers ingrédients. Tu obtiendras les poils de loup durant ton trajet. Loup ou garou, qu'importe. "
Puis elle s'était de nouveau allongée, fatiguée.

Alors la fillette était repartie chez elle. Et la semaine suivante, elle avait tout : dans son petit panier se trouvaient la galette et le pot de beurre.
Elle attacha son chaperon et partit à dix-neuf heures, l'heure du déclin du grand astre.

*

Le soir fatidique fut venu
Et la lune éclairait la menue
Qui marchait sur la route bravement
Pour aller chez sa chère mère-grand.

*

L'enfant s'aventura dans les bois. Elle ne les avait jamais trouvé effrayants, mais cette semi-obscurité l'oppressait.
Elle savait que les loups n'étaient peut-être qu'à quelques pas...
La fillette suivit le petit sentier tortueux qui s'enfonçait dans l'ombre. Ses yeux fixaient la route, tentant malgré le peu de lumière de la suivre.
Elle fit quelques centaines de mètres et commençait à se sentir légèrement plus rassurée, quand elle entendit un hurlement d'une froideur brûlante et d'une effrayante joie. Un hurlement de loup.
D'autres se joignirent à lui. L'enfant eut un frisson, glacée d'horreur. Elle ne savait pas si elle survivrait à cette nuit, et cette perspective la terrorisait.

*

La fillette cheminait plus prudemment que jamais, et depuis ce hurlement ses jambes et ses mains n'avaient cessé de trembler. Tout la paralysait, de plus la forêt se faisait de plus en plus sombre. Elle ne distinguait que la forme des arbres et les bords du chemin, non sans peine.
Alors des formes de loup... De nouveau, elle frissonna. Rien que d'y penser, ses poils se dressaient. Elle ne savait pourquoi sa mère-grand l'avait envoyée ici. Il n'y avait qu'à prélever les ingrédients chez un chasseur. Alors pourquoi ceci? Elle ne comprenait guère. Mais elle le ferait, pour cette vieille dame qu'elle aimait tant.
Ses rêves de tranquilité disparurent très rapidement lorsque, au moment où elle rentrait dans une petite clairière, quatre loups sortirent du bois. Un était un loup-garou, vu sa taille bien supérieure aux autres.