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LORSQUE LA PORTE DU VESTIAIRE ATTRIBUÉE À L'ÉQUIPE FÉMININE DE VOLLEY-BALL S'OUVRÎT BRUSQUEMENT, LES CONVERSATIONS ET LES RIRES QUI FUSAIENT PLUS TÔT S'ÉVANOUIRENT SUBITEMENT.

Toutes les paires d'yeux se figèrent sur l'adolescente qui se tenait sur le pas de la porte, les bras croisés sur sa poitrine et le regard noisette scannant la petite pièce d'un air imperturbable qui fit frissonner quelques nouvelles recrues. Sa longue chevelure ébène qui cascadait jusque dans le bas de son dos, encadraient son joli visage au teint caramel dû à ses origines étrangères qui faisait tant parler d'elle. La noiraude n'était pas très grande et semblait même plutôt frêle pour une sportive de son niveau pourtant sa posture droite, sa tête haute et l'air supérieur qui émanait d'elle la rendait menaçante. Même pour les nouvelles, son identité ne faisait pas l'ombre d'un doute : il s'agissait bien de la mystérieuse et insaisissable Tobisawa Sakura de la terminale deux.

La jeune fille s'était créé, malgré elle, une petite notoriété dans la grande académie qu'était Shiratorizawa et ce, non pas grâce à son titre de vice-capitaine de l'équipe féminine de volley-ball, mais bien parce qu'elle était différente, même exotique pour certains. Sakura attisait la curiosité, se faisait dévisager peut importe l'endroit où elle se trouvait et il fallait avouer que son caractère peu commode ainsi que sa fâcheuse tendance à regarder les gens de travers n'y était pas pour rien non plus. La lycéenne c'était même faite un nom dans les autres établissements scolaires à tel point que se promener dans les rues de Miyagi sans entendre des chuchotements indiscrets fusant derrière elle, relevait presque de l'imaginaire.



— Arrête ton numéro, Saki ! Tu fais peur aux premières années.



Un sourire moqueur naquit au coin de ses lèvres lorsque Sanae Murasaki, qui n'était nulle autre que la capitaine de l'équipe, brisa le silence. Sa voix douce mais ferme à la fois, un peu comme une mère réprimanderait son enfant eu le don de détendre l'atmosphère. Il s'agissait de sa spécialité, mettre son entourage à l'aise et savoir régler les conflits sans même à avoir à hausser le ton. Cela ne laissait aucun doute à son éligibilité en tant que capitaine de l'équipe cette année. Son calme et le respect que les autres lui vouait étaient un véritable atout, même bien avant qu'elle ne décroche son poste actuelle. Elle était toujours à l'écoute des membres et donnaient de très bons conseils, en plus d'être un des piliers de la défense actuelle de Shiratorizawa. Comme toujours, Sanae était la première à être prête mais elle ne pouvait s'empêcher d'attendre, comme toujours, que toutes les adolescentes soient prêtes pour quitter le vestiaire. C'était ainsi que la noiraude aux yeux verts s'assurait que tout se passait bien et que tout le monde était en forme pour l'entraînement.


Sakura traversa la salle d'un démarche assurée, non sans prendre le temps de dévisager ses coéquipières fraîchement inscrites et posa son sac sur le banc, au milieu d'un petit groupe de filles. L'une d'entre elles lui adressa un petit sourire auquel elle rendit un léger signe de tête avant de déballer ses affaires et de commencer à se changer rapidement, étant donné que le tout premier entraînement de l'année allait commencer sous peu. La vice-capitaine ne pût réprimer un soupir lorsqu'elle vit une petite tête rousse, trop enthousiaste à son goût, accourir à ses côtés.


— Elles croyaient toutes que tu allais sécher l'entraînement mais moi, je savais que tu viendrais !


Pour toutes réponses, la noiraude leva les yeux aux ciel et claqua une pichenette amical sur le front de sa camarade en lâchant un petit « baka » qui ne fût inaudible que pour la concernée. Cette dernière ne se vexa pas, au contraire elle finit par exposer joyeusement ses dents en se frottant l'endroit endolori comme si le geste de Sakura était anodin. La bonne humeur et le dynamisme de la rouquine était perceptible à plusieurs kilomètres à la ronde, ce qui amusait son amie bien qu'elle essayait de ne pas le montrer. Peu de chance pour elle, le concentré d'énergie qu'était l'adolescente connaissait la métisse mieux que personne et savait que cette attitude enjouée ne la laissait pas indifférente. Parfois, l'immaturité dont faisait preuves la petite libero faisait douter son entourage sur le fait que elle était belle et bien en dernière année.


𝗦𝗨𝗡𝗙𝗟𝗢𝗪𝗘𝗥, haikyuu !!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant