Inquiétudes

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J-58

Chose promise, chose dû, Kéo m'envoie un message par jour, toujours de manière originale. Il insiste depuis plusieurs jours pour que l'on se voit. Personnellement, cela ne me dérangerait pas de passer du temps avec lui, il est de bonne compagnie. 

Cependant, je n'ai pas le temps avec la crêperie et les devoirs. En plus en ce moment, c'est la période des oraux, on doit préparer une présentation en langue des signes sur un sujet qui nous tient à cœur. 

Je suis un peu stressée face à cette idée, m'exprimer à l'oral n'a jamais était mon fort. Je suis toujours mal à l'aise devant les gens qui me fixent. Je trouve cette situation tellement embarrassante.

 Cet oral est très important pour la moyenne, il représente un quart de notre bulletin. Je ne peux pas me permettre d'échouer, il faut que je le réussisse et que je travaille d'arrache-pied pour y arriver. 

Je suis angoissée car Monsieur Bryte place beaucoup d'espoir en moi. Il attend que je réussisse cet examen haut la main. 

Cependant, j'ai peur. Peur d'échouer et de rater comme ce qui s'est passé à Paris. 

Les oraux me font toujours perdre mes moyens. J'ai essayé toutes les techniques inimaginables pour essayer de réduire mon stress lors de cet épreuve, en vain.

À chaque fois que je suis devant l'examinateur, j'ai les mains moites, mon cœur bat à la chamade, mon corps entier tremble ainsi que ma voix. 

Je bégaye et j'oublie la plupart du temps une partie de mon texte. Le pire dans cette épreuve ce n'est pas le regard fixe et attentif que t'adresse le professeur lors de ton exposé, non c'est ce que suit après : l'entretien.

 Le moment où on te pose des questions sur le sujet, à chaque fois je panique et je ne parviens pas à répondre à ces questions. C'est plus fort que moi. Je reste là figée devant l'examinateur ne sachant quoi dire. 

C'est comme s'il me parlait dans une autre langue. Mon cerveau cesse de réfléchir à cet instant et fait une pause. Il me laisse face à moi-même avec mes mille et une inquiétudes. 

Souvent l'enseignant essaye de me guider vers la réponse, c'est à ce moment là que je bredouille la première chose qui me passe par la tête sans savoir si c'est la bonne réponse. 

Je ne sais pas si je vais être à la hauteur. J'ai tellement peur de décevoir mon prof, de me décevoir moi-même. 

Je suis venue ici de mon plein gré sans plan de secours. Je ne peux pas me permettre d'être recaler. Je ne peux pas me permettre de revenir en France et de prouver à mon père qu'il avait raison sur mon compte. 

Je ne veux pas lui donner ce plaisir de me cracher à la gueule que je suis une moins que rien. Non, je veux lui prouver que je suis forte. 

Que je vais me battre pour faire ce que j'aime. Que je vais réussir toute seule mon objectif sans son aide.

Voyant la panique m'envahir, je téléphone à la seule personne capable de me calmer : mon frère.

Lui sait trouver les bons mots pour me rassurer.

" Comment vas-tu petite sœur ? ''

-Ça peut aller ! Et toi ?

- Moi ça roule comme d'habitude ! Qu'est-ce qui te préoccupe Ambre ? Me questionne mon frère aîné d'une voix posé.

- J'ai un oral dans 2 semaines et je stresse énormément... je lui avoue en toute franchise.

- Ne t'en fait pas Ambre, tout va bien se passer. T'en as déjà fait des oraux et tu en es sortie toujours vivante ! Plaisante t-il.

- Oui, c'est vrai ! Je réponds en rigolant.

- Ne t'angoisse pas trop à l'avance, respire. Ça va aller. Me conseille Elio.

- Ok, oui je vais faire ça ! Je réponds d'une voix pleine d'entrain.

- Il faut que tu te vides la tête Ambre, sort voit tes amis ! M'affirme mon frangin

- Tu en es sûr ? Je réponds incertaine.

- Oui, c'est le seul moyen pour ne pas que tu laisses la situation prendre le dessus.

- Ok, je vais faire ça ! Je réplique enthousiaste.

- Je t'aime petite sœur, sache le, tu vas tout déchirer ! Me complimente mon confident.

- Je t'aime aussi Elio. Merci !

- Aller ! Coupe cette conversation et va voir tes potes ! Insiste ce dernier en rigolant.

- Ok à plus ! "

J'envoie un message à mon inconnu : Ça te dit qu'on se voit ?

Je reçois sa réponse dans la seconde : Je savais que tu ne pouvais pas te passer de moi ;)

Moi : J'avoue tu m'as tellement manqué c'est fou xD , on se voit où ?

Lui : A mon bar ? J'ai fini dans 15 min :)

Moi : Ok parfait, j'arrive !

Lui : Je t'attends avec impatience ^^

Je quitte la chambre d'hôtel et je me rue à notre lieu de rendez-vous. 

***

Voilà le 8ème chapitre !

Qu'en pensez-vous ?

Vous avez-aimé ?

N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, je serai ravie de le connaître ;)

Voler de ses propres ailes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant