3- Jealousy

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Après cette pseudo crise de jalousie de la part de Molly, je me questionnai quant à sa relation avec John. Ils avaient l'air plutôt proches tous les deux, mais voyaient-ils leur relation de la même manière ? Peut-être qu'ils avaient eu une aventure par le passé et que Molly n'avait jamais oublié John. Après tout, il me paraissait difficilement oubliable.

Dans ma tête, les hypothèses et les images défilaient. Je voyais John et Molly, frère et sœur, à un repas de famille le dimanche midi. Cette petite écervelée ne savait même pas manger des frites correctement. Pff, pathétique. Je les imagine ensuite avoir un bébé ensemble, puis John aurait quitté Molly, et elle ne s'en serait jamais remise. Cependant, en bonne petite bourgeoise qu'elle était, elle aurait trouvé un homme crédule pour l'entretenir pendant qu'elle garderait un œil sur John, de loin, au cas où.

Je commençai à sombrer dans des films où Molly serait en fait la fille du chef de la mafia Sicilienne quand on me tapota l'épaule. J'étais arrivé à l'extérieur de l'amphi et me dirigeai tout droit, les yeux dans le vague, perdu dans mes pensées. Je me retournai et découvris, non pas John comme je l'espérais, mais une parfaite inconnue. Elle était plus petite que moi, environ un mètre soixante voire moins, elle était fluette et avait les joues toutes rouges.

-" Désolée, je t'ai appelé dans l'amphi mais t'as pas dû m'entendre, t'as filé tout droit et j'ai dû courir pour te rattraper! Quelle idiote, je ne me suis pas présentée, c'est malpoli. Je m'appelle Mary.

-Qu'est-ce que tu veux? En m'entendant, je m'aperçus que j'avais l'air bien plus agacé que je ne l'étais réellement. En même temps, cette hypothèse de mafia me paraissait fort intéressante.

Pardon, je m'appelle Robin. Enchanté. Alors, pourquoi est-ce que tu me courrais après, Mary?       
C'eut au moins le mérite de lui faire esquisser un sourire. Ses yeux noisette pétillaient, elle avait l'air d'une petite fille au moment d'ouvrir les cadeaux à Noël.

-Tu as fait tomber ça tout à l'heure, je me suis dit que tu en aurais probablement besoin, Robin." Mary avait une lueur amusée dans le regard, et je sentais déjà une certaine complicité s'installer entre nous.

Je reconnus aussitôt mon emploi du temps dans sa main. Je me sentais mal d'avoir été si impoli avec elle, alors qu'elle ne voulait que m'aider. C'est pourquoi je lui dis:

"-Un café? Pour te remercier.

-Un thé alors, nous sommes en Angleterre après tout."

Elle sourit et nous marchâmes ensemble jusqu'à la cafétéria. J'espérais y croiser John, mais bizarrement il avait disparu depuis le cours de littérature.
Après avoir payé nos deux thés, je m'assis avec Mary à une petite table carrée en bois, dans de jolis fauteuils rouge. Je remarquai que la petite dame qui gérait la cafétéria n'était pas la même qu'au matin. Celle-ci était souriante, d'un certain âge, avec des cheveux poivre et sel et de grands yeux bleus. Elle avait une certaine douceur dans le regard, comme une mamie qui vous offre des cookies à chaque fois que vous lui rendez visite. Je décidai que je préférais largement celle-ci. Mary m'appris qu'elle s'appelait Claire.

"-Alors, quel cours as-tu ensuite?

-Oh, je n'ai pas encore regardé."

Mary fit glisser la feuille sur la table. J'aperçus mon prochain cours. Traduction. A l'autre bout du campus.

"-J'ai traduction, et le cours commence dans... il y a 10 minutes."

Je sentis mon visage pâlir. Je me saisis du papier, marmonna un rapide "à plus dans le bus", puis couru encore plus vite que quand j'essaie d'échapper à une guêpe. En arrivant devant la salle, la seule pensée qui me vint à l'esprit fut: "Sérieusement Robin? A plus dans le bus? Y'avait pas plus beauf en stock?". Dépité et probablement en retard de vingt grosses minutes, j'entrai dans la salle en silence. Du moins j'essayais, car le grincement de la porte fit disparaître toute discrétion. Tous les yeux se tournèrent vers moi. La professeure se contenta de m'adresser un regard réprobateur. Je m'excusai du retard, et m'avançai dans l'allée, fusillé par de grands yeux verts. Molly. Qui prit un air supérieur, avant de me faire signe de m'installer à la place libre à sa gauche.

Cher Robin, puisse le sort t'être favorable!

50 nuances de littératureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant