Elle avait les maux

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Mercredi 22 novembre, 15h22

- À quoi tu penses ?

- À tout et à rien... dis-je en expirant profondément.

Je suis allongé à même le sol, ma tête posé sur ma cuisse d'Emma. Cela ne fait que quelques minutes que mes pleurs ont cessé, mais je me sens mieux, comme si mon poids que je traînais depuis maintenant 1 mois s'est envolé. Pendant que je regarde dans le vide, Emma me caresse le cuir chevelu. Cela me fait un bien fou, et elle le remarque.

- Tu te sens mieux ?

- Beaucoup mieux, merci.

- La prof doit être à l'heure actuelle en train de tout faire pour nous exclure. dit-elle en rigolant.

- Je suis désolé si tu te retrouves dans cette situation, c'est de ma faute. Tu n'y es pour rien.

- J'ai quitté son cours sans autorisation, je pense que cela vaut au moins un avertissement.

- Je suis désolé.

- Eh, Samira. Ne t'excuses pas, si j'ai quitté son cours c'est que je l'ai décidé. Tu n'y es pour rien.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi fais-tu tout ça pour moi ? lui demande-je en la regardant dans les yeux.

Elle ne bouge plus et ses caresses cessent. Elle regarde droit devant elle, et cligne des yeux de manière frénétique. J'hausse un sourcil, intrigué, me redresse, puis me tourne de sorte à être en face d'elle. Pourquoi d'un coup se met-elle à fuir mon regard, elle qui d'habitude me regarde toujours dans les yeux, sans jamais faiblir.

Étrange.

Je suis en face d'elle, et la regarde dans les yeux, tandis qu'elle joue avec son bracelet qui est sur son poignet gauche. Elle est plus agité que d'habitude. Je me mets à regarder son bracelet, et voyant sa main trembler, je l'attrape délicatement et la serre doucement. Elle se fige, puis je vois un petit sourire se dessiner sur son visage. Elle finit par lever sa tête, et me fixe de ses yeux bleus.

- C'est rare que tu fuis mon regard, je ne savais pas que mes yeux marrons banals étaient si intimidant dis-je en souriant doucement. 

Elle rigole doucement, et attrape ma main en me rendant mon étreinte.

- Tes yeux ne sont pas banals. Ils sont... authentiques. finit-elle par me dire en me regardant dans les yeux.

- Authentique ? Je dois le prendre pour un compliment je présume.

- Tu devrais. 

Je lui rend son sourire et la fixe du regard, comme si j'étais à la recherche de quelque chose. De quoi ? Je ne sais pas... Je m'y perd dans le reflet gris de ses yeux, je n'en n'ai jamais d'aussi beau de toute ma vie. Et très honnêtement je ne pense pas en revoir d'aussi beau. 

- Samira je peux te poser une question ?

- Oui ?

- Tu crois au destin ? 

- Ça dépend, sur quel sujet ?

- Les rencontres que tu fais durant ta vie, tu penses que ce sont des purs coïncidences, ou bien ce serait des rencontres qui te sont destiné, je veux dire, qu'importe où tu sois sur cette fichue planète, tu devais rencontrer cette personne.