Elle avait les maux

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(...)

- Nana te t'éloignes pas trop !

- Je sais ce que je fais Sam, je suis une grande maintenant !

- L'eau est profonde fais attention !

Elle sautille et me regarde avec un grand sourire, et me fait signe de la main pour me montrer que tout va bien. Soudain, je la vois se débattre et agité ses mains rapidement, tandis que sa tête fait des aller-retour dans l'eau. Je jette tout ce que j'ai dans les mains et plonge dans l'eau pour aller la chercher : malgré que je sois habillé et que le courant soit fort, je ne lâche rien et nage jusqu'à elle. J'arrive rapidement à son niveau, l'attrape par la taille, la ramène près de moi, puis nage jusqu'au rivage. On y arrive saines et sauves, et je me laisse tomber sur le sol en reprenant son souffle, tandis que mon adrénaline redescend doucement.

Je jette un coup d'oeil à Nana et voit qu'elle est choquée, puis quelques instants plus tard fond en larmes : pour la première fois, elle a vu sa petite vie qui a duré 7 ans défilée devant ses yeux. Je me redresse et la prend directement dans mes bras pour la consoler, tandis qu'elle renifle sur mon épaule.

- Pardon Sam !

- Ce n'est rien... tout va bien... lui dis-je en massant le haut de son crâne trempé.

- J'ai eu... très peur... dit-elle doucement entre deux reniflements.

- Je suis là Nana, je te protégerai toujours.

Je la serre plus fort dans mes bras, tandis qu'elle s'y blottit en pleurant plus fort. D'un coup, elle s'arrête de pleurer instantanément, et l'atmosphère s'alourdit, l'air devient irrespirable.

- Nana ?

Elle ne me réponds pas, et je sens quelque chose de chaud couler sur moi. Je regarde autour de moi et me pétrifie en voyant du liquide épais rouge nous entourer. Mon attention se porte directement sur ma petite soeur, qui est devenu froide d'un coup. Elle relève la tête doucement, et du sang coule le long du trou au beau milieu de son petit front tandis que son regard devient vide.

- Tu m'as menti... dit-elle d'une lenteur effrayante.

(...)

Mardi 18 octobre, 4h55

Je me relève en sursaut et en sueur, et je tente pendant de longs instants à reprendre mon souffle.

Ce n'était qu'un rêve.

Je regarde par ma fenêtre et voit que la nuit est toujours présente, ainsi que la Lune qui nous offre son plus beau profil. Je passe mes mains sur mon visage, et réalise doucement que ce cauchemar n'est que le premier d'une longue série. Je cherche mon téléphone et l'allume : 387 notifications, dont 269 messages et 118 appels manqués. Tous viennent de Chris. Et d'après ce que je lis, tout le lycée est au courant. Génial.

Il doit être vraiment inquiet... je m'en veux un peu de le mettre dans cet état. Je décide de lui envoyer un petit message.

"Je vais bien. Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt. On se voit demain devant le lycée."