Chapitre 9

819 47 17
                                    

L' évacuation avait pris du temps, et le bataillon d'exploration avait perdu une part importante de ses effectifs. Mais le plus lourd tribut avait été payé par les civils, qui avaient été aussi bien dévorés par les titans qu'écrasés par les débris du mur projetés par l'onde de choc. Tout les rescapés s'étaient donc réfugiés dans l'enceinte du mur Rose, où les brigades spéciales furent chargés de distribuer des vivres et du matériel de première nécessité. Le bataillon d'exploration s'était quand à lui replié dans le quartier général de Trost. La prochaine exploration extra-muros avait bien sûr été annulée, et remplacée par une expédition de « reprise du mur Rose » organisée et menée par les brigades spéciales, rassemblant tous les hommes valides disponibles parmi les rescapés de la dernière attaque. Tu te doutais que cette attaque allait échouer, les civils n'avaient aucune formation pour combattre les titans. En réalité, cette opération visait à se débarrasser discrètement du surplus de population au sein du mur Rose, et d'éviter la famine qui menaçait de sévir à cause du manque de ressources. Bien sûr, tu trouvais ça horrible, mais tu ne pouvais rien faire, sinon soigner les blessés que l'on t'amenait, en espérant réussir à les sauver. Tu t'inquiétais également de plus en plus pour Erwin. En effet, celui-ci affichait de plus en plus souvent une mine sombre, tourmentée. Il te parlait de moins en moins en moins souvent, semblait t'éviter. Cela te faisait mal au cœur, mais tu avais l'impression de perdre ton ami. Tu décidas donc d'aller lui parler le soir même.

Le soir venu, tu toquas à sa porte, et tenta d'entrer, mais le verrou était tiré.

- « Erwin, je peux rentrer ? C'est moi, [t/n]... »

Tu entendis un bruit de pas lourds, puis le bruit du verrou de la porte, et enfin la porte s'ouvrit. Tu te retrouvas alors face à Erwin, les yeux rouges et gonflés. Il t'entraîna à l'intérieur de la pièce et referma la porte derrière toi. Pendant quelques secondes, un silence régna, que tu décidas de briser.

- « Je m'inquiètes pour toi, Erwin. Ces derniers temps, tu ne me rends plus visite, tu parles de moins en moins, est-ce que quelque chose ne va pas ? »

Erwin baissa le regard un instant, puis te regarda dans les yeux, avec une expression si triste que ton cœur se fendit.

- « [t/n], est-ce que tu les vois aussi ? Est-ce que tu les vois, nos camarades tombés au combat ? Moi je les vois en permanence, il me regardent, et j'ai l'impression... »

Tu lui fis stopper son discours en entourant son corps de tes bras, et le serra aussi tendrement que possible. Alors quelque chose sembla se briser en lui, et il éclata en sanglots, te serrant dans ses bras comme si tu étais une bouée de sauvetage l'empêchant de couler. Il reprit en murmurant

- « Toutes ces morts, c'est moi qui les ai causées... »

Sur le moment, tu ne pus rien dire, ne t'attendant pas à ce que ton ami soit en proie à de tels démons. Tu ouvris la bouche, puis te ravisa. Vous restèrent ainsi enlacés jusqu'à ce que les sanglots d'Erwin cessent. Erwin s'écarta alors de toi et te fixa profondément de ses prunelles azur.

- « [Y/n], si je m'éloignais de toi, c'est parce que je ne veux pas te perdre. Si tu venais à mourir, je deviendrais fou. Alors j'ai pensé qu'en m'éloignant de toi, je te protégerais, parce que... »

Tu ne répondis rien, noyée dans l'océan de ses yeux. Tu ne remarquas même pas qu'Erwin approchait doucement ses lèvres des tiennes. Lentement, avec une légère hésitation comme si il avait peur de franchir le premier pas. Soudain, vos deux bouches se connectèrent. Instinctivement, tu fermas les yeux et répondis à son baiser. C'était un baiser doux, langoureux, empli de tendresse. Lorsque vous vous séparèrent, vous fixèrent dans les yeux et Erwin termina dans un souffle :

- « ... je t'aime. »

- « Je t'aime aussi Erwin. » lâchas-tu aussi.

Sur ce, Erwin t'étreignis à nouveau. Cette étreinte dura à la fois une éternité et une seconde. Aucun de vous deux ne voulait lâcher l'autre. Cependant, il fallut que tu retournes veiller auprès de tes patients. Plus tard, dans l'infirmerie, tu réfléchissais aux évènements qui s'étaient déroulés plus tôt. Tu avais pu voir à quel point Erwin était blessé, non pas physiquement comme la plupart des soldats, mais mentalement. Tu ne pouvais pas le laisser se faire ronger par la culpabilité.







~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Hello, voilà un nouveau chapitre ^^ n'hésitez pas à voter si ça vous à plu ^^

Be My Wings...[Erwin x reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant