L'amant du passé [ SIRMIONE ]

Chapitre 6 : visite avec les maraudeurs

Hermione suivit Peter, James et Sirius dans tous les recoins de l'école, esquissant un léger sourire lorsque l'un des trois faisait une remarque drôle ou présentait d'un ton théâtrale telle ou telle salle.

Si on mettait de côté le fait qu'il était incroyablement dur pour Hermione de rester en compagnie des garçons dont elle connaissait le destin tragique, cela lui permettait de s'évader un peu de ses pensées et de ne pas songer à Harry ou Ron qui commençaient déjà à lui manquer terriblement. Elle aussi, le château lui ravivait de nombreux souvenirs.

— Et c'est là que j'avais fait trébuché McGonagall sans le faire exprès, dit à un moment Peter en montrant du doigt un recoin.

James et Sirius explosèrent de rire, et Hermione pinça les lèvres. Elle ne savait pas si c'était parce qu'elle ressentait de la pitié à l'égard de la professeure ou si, tout simplement, c'était parce que Peter lui adressait la parole.

— Je crois que je n'avais jamais autant ri de toute ma vie ! Dit Sirius en donnant une tape dans le dos de son ami. Ce moment est toujours immortalisé dans ma mémoire ! À jamais.

Il adressa un sourire joyeux à Hermione qui tâcha de le lui rendre. Elle ne sut pas vraiment si elle réussit, car la monde de Sirius perdu un peu de sa splendeur. Tandis que James et Peter discutaient pour se rappeler dans quelles circonstances exactement, le pied de Peter s'était retrouvé dans la trajectoire de McGonagall, Sirius se rapprocha d'Hermione.

— Tu n'as pas l'air très contente d'être ici... constata-t-il.

La gorge d'Hermione se noua, et elle essaya de rendre son visage un peu moins crispé.

— Non, ce n'est pas ça, dit-elle. Enfin pas vraiment. Je suis juste un peu... Déboussolée, et je n'ai qu'une envie : m'emmitoufler dans ma couette...

Déboussolée était le mot exact. Elle n'était arrivée à Poudlard que depuis quelques heures, et elle s'y sentait comme une étrangère.

Sirius sembla analyser son visage, sa posture, et au bout de quelques secondes il haussa les épaules.

— Il faut qu'on raccompagne Granger dans la salle commune, elle est fatigué, dit-il à l'intention de ses amis.

— Quoi ?

— Oh, déjà ?

James semblait déçu, et Hermione lui donna un petit sourire désolé.

— Bah, Fit sirius en haussant les épaules. De toute manière il est bientôt 22H. Lily ne nous pardonnera jamais de la ramener après le couvre-feu. Et toi, tu vas devoir aller faire ta ronde, James. Si tu es en retard, elle va te faire passer un sale quart d'heure.

Hermione entendit James grogner.

— En plus, Lunard ne voudra pas la faire à ma place, cette fois-ci... Se lamenta James. Il m'a bien fait comprendre qu'il avait une montagne de devoirs à faire. Quel rabat-joie.

Hermione s'étonna en silence. Elle avait bien remarqué l'absence de Remus, mais elle pensait que c'était peut-être la pleine lune. Elle n'aurait jamais pensé qu'il puisse rater une sortie avec les maraudeurs à cause des devoirs. En fait, le Remus de Poudlard lui ressemblait pas mal.

°

Les jours qui suivirent, Hermione fut débordée. Et encore, c'était un euphémisme. Elle avait dû donner au professeur McGonagall les matières qu'elle souhaitait présenter aux ASPICs, et elle avait donc dû faire un choix judicieux. Si elle avait été dans un cursus normal, elle aurait prit presque tout ce qu'il était possible de prendre, mais là, la situation était quelque peu particulière. Elle avait suivit les conseils avisés de Dumbledore pour ne prendre que très peu de matières pour se laisser le temps de faire ses propres recherches à côté des cours. Metamorphose, potions, sortilèges et cours de défense contre les forces du mal avaient été le plus logique. Et Hermione restant Hermione, elle avait aussi prit Arithmancie.

— Waw, c'est génial ! S'était exclamé Remus. Au moins, on sera deux à souffrir en faisant nos devoirs !

En plus de ce choix, elle avait bien dû se rendre à l'évidence : trouver l'horcruxe de Voldemort ne serait pas chose aisée.

Elle avait commencé ses recherches en notant sur un morceau de parchemin tous les horcruxes connus, pour essayer de comprendre ce que pourrait être le neuvième... Elle avait aussi interrogé la petite Emilia, le deuxième année qui avait vu Voldemort. Elle semblait sous l'emprise d'un sortilège de confusion très puissant, et Hermione se demanda pourquoi Voldemort ne l'avait pas tuée. Elle savait qu'il en était capable, pourtant. Mais la jeune-fille n'avait rien pu tirer d'Emilia. Rien qui puisse lui servir en tout cas, car elle ne se rappelait même plus de l'étage où elle avait croisé la route du mage noir.

Elle en était vraiment à un point mort. Sans avoir même commencé son enquête. Elle se sentait un peu dans le même état d'esprit que lors de sa deuxième année, quand des né-moldus se faisaient pétrifiés et que ni Harry, ni Ron ni elle ne parvenaient à résoudre l'enquête du Basilic. C'était particulièrement agaçant.

— Tout va bien ? Demanda une voix derrière elle, la faisant sursauter.

Hermione se retoruna. Lily était derrière elle, et lisait ce qu'elle était en train d'écrire.

— Oui, dit la brune. Je fais mes devoirs d'Arithmancie.

C'était encore les vacances de Noël, à Poudlard, et donc en théorie elle n'avait aucun devoirs, mais elle avait demandé à ses professeurs de lui en donner pour rattraper son retard. Cela lui permettait aussi de ne pas paraitre suspecte : quand quelqu'un était dans la salle commune avec elle, elle travaillait. Quand il se faisait tard et que plus personne n'était là, elle sortait son dossier de parchemins sur l'horcruxe pour potasser tout ça sans se faire surprendre.

— L'arithmancie, répéta Lily dans un soupir. J'avais prit cette matière en option, mais j'étais vraiment pas très douée. Ma note aux BUSEs a été catastrophique.

Elle haussa les épaules, l'air dépité.

— C'est dommage, c'était très interessant. Marlene a été reçu pour le programme des ASPICs. Tu seras certainement dans sa classe.

Hermione s'étonna. Elle avait toujours pensé que la mère de Harry devait être très douée dans ses études, pour avoir été nommée préfète-en-chef. Mais Lily semblait, comme tout le monde, avoir des matières avec des faiblesses.

— Alors, fit Lily au bout d'un moment. Tu te fais à la vie de Poudlard ?

Hermione hocha la tête sans rien dire de plus.

— Tu sais, j'ai remarqué que tu loupais pas mal de repas... Si tu veux, tu peux venir t'assoir avec Marlene et moi.

Hermione essaya de lui sourire, mais ne trouva pas d'excuse pour refuser. En fait, elle évitait au possible d'aller aux banquets, parce que c'était un des rares moments où elle pouvait avancer dans ses recherches. Elle allait souvent aux cuisines chercher un petit truc à grignoter ( non sans remercier des centaines de fois les elfes de maisons pour tout ce qu'ils faisaient ), et elle remontait illico presto dans la salle commune.

— C'est gentil, Lily, fit Hermione.

Elle n'avait pas dit oui, elle n'avait pas dit non. C'était parfait. À ce moment là, une première année arriva, toute timide, et tendit un rouleau de parchemin à Hermione.

— J'ai croisé le professeur Dumbledore qui m'a chargé de te remettre ça... Dit-elle rouge comme une pivoine.

Hermione lui sourit chaleureusement, et attrapa le rouleau de parchemin sous l'oeil intrigué de Lily. Hermione se garda bien de le dérouler devant elle, et elle le posa au fond de son sac.