Bip....Bip....Bip....Bip
Sons aigus. Sons graves. Tonalités différentes. Tout plein de sons se mélangent et le seul que je peux parfaitement distinguer est celui de mon pouls résonnant bien fort et bien clair. Ma tête me fait terriblement mal, mais lorsque je veux mettre ma main dessus comme réconfort, mais je ne peux bouger. Je suis paralysée, pour vrai cette fois. Il fait noir, j'entends vaguement les sons qui sont projetés juste à côté de moi ; je suis clouée je ne sais point où et je déteste cette sensation. J'essaie de me débattre, de courir, de crier le plus fort que ma gorge me le laissera, mais aucune manifestation physique ne se produit. Je panique, je panique, laissez-moi sortir!
Bip..BIP..BIP..BIP
Ce son... c'est un moniteur cardiaque! J'ai déjà entendu ce son, mais où...? L'écho aiguë de l'appareil résonne très fortement dans ma tête. À chaque accent que la machine émet, la douleur devient plus vive. Mais maintenant, je peux distinguer une autre onde, même si elle ressemble plus à une vibration, ou même à plusieurs vibrations en même temps. Certaines plus bruyantes, d'autres moins. Néanmoins, la majorité des sons sont aigus. Les intonations deviennent de plus en plus claires.
-Elle est MA fille! La police et l'hôpital refusent de la laisser sortir de ce lit avant plusieurs tests et évaluations. Non Cindy! Je refuse totalement de te la laisser encore en jaquette bleue d'hôpital! Es-tu malade?! Non, non et encore non! Ce n'est pas ton boulot, mais celui de la police d'investiguer avec les témoins et MA Sandrina est un témoin plus que clé dans cette affaire!
- Exactement, elle est un témoin clé dans la disparition de MA FILLE! Est-ce que tu sais ce que c'est d'avoir sa fille disparue depuis plus de huit heures en sachant très bien qu'elle a été kidnappée par un homme qui a créé une fusillade en haut du Stade olympique?! TA fille est peut-être inconsciente, mais au moins elle est devant TOI et tu sais qu'elle est en SÉCURITÉ dans un hôpital! PERSONNE NE SAIT OÙ EST MA FILLE, LA MIENNE! ELLE EST MORTE? DROGUÉE? VIOLÉE? JE NE LE SAIS PAS, PERSONNE NE LE SAIT! ALORS TU VAS TE TAIRE ET TU VAS M'AIDER À RETROUVER TA BRUE OÙ JE TE POURSUIS DEVANT UN JUGE!
Des voix...des voix de femmes! Toutes les deux sont très plausiblement fâchées, une même enragée, je crois. Elles me semblent si familières, mais pourtant, je ne saurais dire qui parle.
J'ouvre les yeux. Cela me prend un effort extrême. Ça tambourine tellement fort dans mon crâne. La vive lumière blanche m'aveugle énormément. Instinctivement, je plisse les yeux. J'ai vraiment l'impression que ma rétine vient d'être brulée. J'ai vraiment mal aux yeux. J'essaie encore d'ouvrir les paupières ; je suis terrifiée et je veux absolument sortir de ce coffre mental dont mon corps endolori m'empêche de sortir. Malgré les rayons éblouissants que produit le plafond, mes yeux s'habituent peu à peu à la lumière. Je peux presque sentir mes pupilles se rétracter au fur et à mesure que les secondes passent. Et puis, après quelques instants, je vois enfin clair. Ma tête, une sensation d'oppression imaginaire dessus, m'inflige une de ces souffrances incroyables. Chaque demi-seconde, on aurait dit qu'un marteau me plante un clou dans la tempe, et je vous assure que cette sensation est plus que désagréable.
- Ma chérie? Sandrina trésor...
Maman! Maman, maman. Une larme chaude vient roulée sur ma joue. Je suis en vie! Je suis vivante, je suis libre... enfin libre de ce cercueil dont j'étais prise! J'inspire profondément. Je ne me suis jamais sentie aussi vivante...
-Sandrina? Oh, mon dieu, Cindy! Cindy appelle un médecin! Elle est enfin réveillée!
Je lève la tête. On aurait dit que ma nuque supportait treize kilos de brique. Ma boite crânienne semblait être faite de plomb et la soulevée paraissait comme un obstacle olympique.
Une grande femme approche et appuie sur un bouton faisant monté à la verticale mon torse. Elle a de longs cheveux bruns lisses et de beaux yeux verts. Ayant terminé, elle s'assoit sur le banc à ma droite et passe une main chaleureuse sur ma joue gauche. Une autre larme s'écoule sur mon nez.
« Maman...? » je demande, d'une voix peu forte.
« Oui, c'est moi ma belle. Je suis là, tout va bien... » dit-elle, d'une voix tremblante.
N'ayant plus à supporté le poids énorme de ma tête, je commence à observer ce qu'il y a autour de moi. Une large porte de bois est devant moi; lorsque je penche en peu ma tête vers le bas, j'aperçois mes bras, chacun posés à côté de mes cuisses. Mon regard remonte sur mon bras gauche; plusieurs cathéters y sont plantés, chacun reliés à de gros sacs suspendus à des pôles de métal. Juste à côté, le moniteur cardiaque est là, émettant de temps à autre des sons forts et réguliers.
Je retourne la tête. Sur une fine commode à ma droite, plusieurs vases de fleurs y sont posés, mais ce qui capte mon regard est ce miroir qui face le plafond.
« Maman? Pourrais-tu me donner ce miroir s'il-te –plait? »
« Tu es sure que tu veux te voir ? » me questionne-t-elle.
« Oui, vraiment. » je réponds. Sa question ne fait qu'empirer ma curiosité.
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Et j'y attendrai avec patience
Actionc'est le « american dream » d'avoir un bal de finissant parfait. et si le votre ce finissait avec une fusillade?