Cette nuit là, Amy n'arrivait pas à dormir.
Elle avait passé une bonne partie de l'après-midi à somnoler sur la terrasse, blottie dans les douces couvertures de tante Hellen, la vielle femme chargée de garder Amy pour l'été. Celle-ci pouvait rester ainsi des heures chaque jour à confectionner de petits coussins, bonnets et manteaux de laine tout en gardant un œil tendre et protecteur sur la petite qui dormait à ses côtés.
Mais une fois la nuit tombée, Amy n'avait plus qu'une idée en tête : sortir sous la lune et les étoiles pour profiter de la fraîcheur du soir.
Elle se faufila donc par la porte entrebaillée et se glissa entre les feuilles du jardin. À peine avait-elle fait un pas dehors qu'elle s'arrêta. Immobile, elle écouta la douce mélodie du vent entre les arbres du bois, huma le parfum subtil des hortensias de la terrasse, faisant frémir son petit nez rose de satisfaction...
Elle profitait de sa liberté nouvelle, se délectant des merveilles du jardin endormi.
Puis aussi simplement qu'elle s'était arrêtée, elle se retourna et repris sa marche silencieuse.Elle s'avançait agilement sur la pelouse couverte par un délicat manteau de rosée lorsque soudain, quelque chose attira sont attention : sur une petite pierre, à moitié recouverte par le feuillage d'un buis, un papillon venait de se poser.
Ce n'était pas un papillon coloré et lumineux comme ceux qu'Amy croisait parfois dans la journée. Celui-ci lui sembla d'ailleurs bien étrange, avec ses courtes ailes grises, son petit corps rond et poilu et ses antennes fourchues... Curieuse, elle s'approcha, lentement, et vint se coucher près de l'insecte. Elle resta ainsi un bon moment, dissimulée par les branches entremêlées du buisson, à fixer ce papillon nocturne. Ce n'est que lorsque celui-ci s'envola, brutalement, comme il était arrivé, qu'Amy sembla sortir de sa rêverie et reprendre conscience du monde qui l'entourait.
Elle s'étira alors, et leva ses petits yeux dorés vers le ciel. Elle fixait la lune avec tant d'intelligence et de sérieux qu'on pouvait presque croire qu'elle l'écoutait. Puis, toujours de sa démarche souple et agile, Amy se dirigea vers la lisière du petit bois voisin.
Arrivée dans une clairière lumineuse, elle s'approcha d'un vieux chêne et s'empressa de grimper sur son tronc noueux pour se coucher sur l'une de ses branches.
Une douce brise lui caressait le dos, murmurant entre les feuillages et faisant trembler ses oreilles.
C'est donc ainsi, au milieu des bois, bercée par la douce voix des feuillages, qu'Amy ferma les yeux et s'assoupit.Lorsqu'elle les ouvrit à nouveaux, les rayons du soleil s'étalaient déjà autour d'elle, filtrés par le feuillage de son abri en une multitude de petits éclats lumineux. Elle s'étira en baillant, et descendit de l'arbre avec souplesse.
Mais à peine avait-elle touché le sol qu'une voix retentit dans le bois : "Amy ? Amy ! Amy où es-tu ?" La petite aventurière reconnu immédiatement la voix de tante Hellen, que l'inquiétude rendait légèrement plus chevrotante qu'à son habitude.Amy ne voulait pas rentrer, elle était bien ici, seule dans la forêt à peine réveillée, où retentissaient déjà les piaillements perçants des oiseaux et le chant des grillons.
Mais l'appel se faisait de plus en plus insistant, la voix de plus en plus chevrotante, et elle se décida, résignée, à retourner sur ses pas.Lorsqu'elle atteignit enfin les marches de la terrasse, tante Hellen l'aperçut et se précipita dans sa direction en criant :
"Amy ma chérie te voilà !! Mais où étais-tu passée j'étais morte d'inquiétude... Ne me dis pas que tu as encore passé la nuit dehors ?! Roh allez viens là, viens dans mes bras. " La vielle femme se pencha alors, et prit délicatement la petite chatte blanche dans ses bras.Agoldenfox
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Constellations Noires
PoésieUn recueil de poèmes, nouvelles et autres courts récits sur le vaste thème de la Nuit. Car c'est dans le silence paisible de la Nuit que nos esprits s'évadent, car c'est sous le sourire protecteur de la Lune que nos cœurs se lamentent, et car c'est...