Chapitre 19

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Elle m'appartient, elle est à moi.






- Pourquoi je fais ça moi ? Mon Dieu Vadim va me tuer, chuchote Anna d'une voix légèrement apeurée.

Cette femme a beau être gentille, elle n'a que le prénom Vadim et je dois avouer que je n'en peux plus. Lorsque quelques minutes plus tôt je lui avais proposé d'espionner les membres de la bratva afin d'assouvir ma soif de curiosité, la jeune femme avait sans tarder refusé, protestante sans cesse que son époux allait la tuer, mais après l'avoir annoncé que je partirais seule en claquant la porte derrière moi, Anna n'avait pas pu résister à me suivre, me disant que je ne comprendrais rien de la langue russe.

- Parce que vous vous êtes proposé...

- Nuance Elyn, vous m'avez obligé, reprend-t-elle sérieusement.

Je roule des yeux, exaspéré tandis que je redescends les escaliers en écoutant chaque petit bruit. Les voix graves sont de plus en plus persistantes à mesure qu'on s'approche du grand salon. Mes pieds foulent en silence le sol brillant et mon corps s'échappe discrètement entre les murs d'un bland parfait. Pour je ne sais quelle raison, j'ai un gigantesque besoin d'éteindre ma curiosité abusive. Cette même curiosité qui est chef de tous mes problèmes passés, présent et sûrement de ce que je suis en train de faire présentement, futur.

Je décide comme la dernière fois de m'éclipser avec la compagnie d'Anna derrière un mur qui grâce à celui-ci, je peux sans maladresse les observer. Anna avait raison, ces hommes étaient des bêtes de musculation. Devant tous ces hulks, je peux dire que nous sommes que des petites fourmis.

Avec facilité, je glisse mes pupilles sur chaque homme présent. Ils sont peut-être une vingtaine, tout au plus. Certains assis sur les canapés, comme d'autres debout les bras croisés sur leur torse vêtue à peu près de la même manière, mais je ne vois pas le parrain.

Soudainement sa voix s'élève parmi tous, ce qui fait taire l'assemblée de mâles.

- Qu'est-ce qu'il dit ? Demandais-je à Anna qui commence déjà à prêter oreilles.

Heureusement qu'Anna avait plus au moins accepté ma proposition, parce que sans mentir, le russe n'est pas une langue que je pratique.

- Il parle de...il parle de vengeance et...certains veulent rentrer dans une sorte de guerre avec la Mafia Ndrangheta, explique-t-elle en chuchotant.

Vengeance ?

Putain mais dans quoi je me suis sérieusement fourré.

- Qu'est-ce que la Mafia Ndrangheta ?

La jeune femme se retourne vers moi les front plissé et bourré de sueur, je commence légèrement à ressentir du regret de l'avoir amené dans la gueule du loup.

- La Mafia Italienne.

Encore plus perdue que je ne l'étais, je fronce les sourcils ne comprenant aucunement ses explications qui me sortent du crâne. Toutes ces réflexions et ces histoires de Mafia me montent à la tête, je n'arrive sincèrement pas à suivre leur fonctionnement.

- Je ne comprends pas, je pensais qu'il n'y avait qu'une seule Mafia, dis-je en me reposant sur mes genoux.

- En Italie ils racontent qu'ils n'ont pas de Mafia, mais une forme d'association criminelle qui se nomme la cosa nostra. La Mafia italienne ce base sur plusieurs familles de mafieux, de plusieurs centaines de membres et même de millier par groupe, ce qui fait d'elle une gigantesque mafia avec pour ainsi dire, plusieurs chefs. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'elle n'est pas comme la Mafia russe, la bratva est une grande famille. D'ailleurs, ce mot en Russie veut dire confrérie ou l'ensemble des frères si tu préfères. De plus. l'Italie est un pays démocratique à la différence de la Russie ou de la Chine par exemple. Ou je veux en venir, c'est que la Mafia italienne est beaucoup plus connue que la Mafia russe ou bien de la triade chinoise, pour la simple raison que la liberté de presse, la liberté politique, la liberté publique, etc sont beaucoup moins contrôlées que la nôtre, souligne-t-elle tandis que je reste buter par le nombre de connaissances qu'elle a dans ce sujet.

Mafia яusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant