Chapitre 1

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Hello ! Voici la deuxième histoire que j'écris ici ! La trame est pas encore super précise dans ma tête mais ça devrait se détailler au fur et à mesure que j'écris. J'espère que ce chapitre vous plaira et que j'ai pas laissé passer trop de fautes ! 

Je vous propose une petite musique de fond, toute douce et calme, que vous pouvez écouter pour vous mettre un peu plus dans l'ambiance si le cœur vous en dit ! Bonne lecture à vous


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          Assis sur le muret de pierre qui séparait l'étendue sableuse de la plage et l'enrobé de la promenade, il laissait la brise caresser doucement ses cheveux. Son regard bleu vagabondait entre les vaguelettes de l'océan sur lesquelles le soleil du début de matinée brillait de façon hasardeuse. Derrière lui, quelques sportifs courageux effectuaient leur jogging matinal, tentant d'éviter touristes et personnes âgées qui allaient et venaient à la boulangerie du coin de la rue. L'odeur des viennoiseries venait jusqu'à lui, mais il ne se leva pas pour autant. Il profitait de cette sérénité matinale qui n'allait pas tarder à se muer en une joyeuse cacophonie touristique. Bientôt, les joggeurs allaient être remplacés par des étrangers à l'air rêveur, s'émerveillant devant le paysage où l'architecture des bâtiments composant la ville. La plage allait se muer en un joyeux patchwork de serviettes de bain à motifs et parasols multicolores. L'océan qui s'étendait devant lui porterait bientôt de nombreux corps au grès de ses vagues, qui sembleraient alors bien ridicules au milieu de cette immensité azure.


          L'ambiance si paisible de la promenade allait disparaître au grès des heures pour laisser la place aux discutions, cris et rires de chacun, qu'ils soient en balade ou installés sur l'une des multiples terrasses ombragées qui la bordaient. Là, une petite fille aux yeux pétillants réclamerait une glace à ses parents tandis qu'un jeune garçon se plaindrait de la raideur du tissu de ses espadrilles flambant neuves. Damien connaissait par cœur ce tableau estivale. Il avait donc choisi de profiter des quelques heures de calme durant lesquelles l'ensemble des protagonistes de ce brouhaha était encore pris dans les bras de Morphée pour apprécier sa ville. Son regard jusque-là rivé sur l'horizon le quitta pour observer la vie qui se déroulait derrière lui. La boulangerie était une source d'animation hors pairs à cette heure matinale. Damien observa alors le ballet des consommateurs qui se déroulait devant lui. Quoi de mieux qu'une boulangerie pour se rendre compte de la diversité humaine ? Il vit sortir une jeune adolescente aux longs cheveux châtains, baguette sous le bras, et écouteurs dans les oreilles, le visage respirant encore le sommeil. Un jeune trentenaire arrivait sur sa gauche avec son fils. Ce dernier expliquait alors à son père, non sans dynamisme, la raison pour laquelle il avait choisi aujourd'hui d'orienter son choix sur un croissant plutôt que sur sa viennoiserie au chocolat préférée. Sur sa droite, un couple de personnes âgées sortait de l'établissement, baguette et journal sous le bras, et discutait joyeusement du temps magnifique qui régnait ces derniers jours, quoiqu'avec une légère appréhension quant à ses conséquences sur la maturité et l'hydratation de leurs plans de tomates. Âgé d'au moins quatre-vingt ans, le couple main dans la main semblait plus heureux et amoureux que jamais. A cette vision, Damien ne put s'empêcher de sourire. N'étant pas d'un naturel émotif, il ne pouvait nier que le bonheur de ces deux personnes était communicatif. A cet instant et à les voir, il lui semblait que rien ne pouvait ébranler l'amour qu'ils se portaient depuis de nombreuses années.


          L'envie d'immortaliser ce moment parcourut l'esprit de Damien qui fouilla dans le sac de toile posé à ses côtés pour en ressortir un carnet à la couverture et aux pages épaisses. Il replongea de nouveau sa main dans le cabas pour en ressortir un marqueur à pointe fine. Il enchaîna les traits pleins, pointillés et hachures pour rapidement reproduire ce qui le marquait dans ce couple. En ressortirent alors des sourires francs, des doigts entrelacés et des yeux rieurs. Dans le coin de sa page, il nota la date, le lieu et « l'amour, seul vestige inébranlable du temps ». Il secoua la tête et un sourire en coin apparu sur son visage après avoir souligné la phrase qu'il venait d'inscrire. Depuis quand était-il devenu si sentimental ? Il reconnaissait aisément que l'amour n'avait jamais été son fort, préférant ses véritables amis à quelconques relations amoureuses. Pourtant aujourd'hui, à la vue de ces personnes âgées qui s'éloignaient main dans la main sur la promenade, il avait envie de croire qu'il serait à leur place lors de ses vieux jours.


          Chassant d'un mouvement de têtes ses pensées qu'il considérait comme niaises, il regarda de nouveau vers la gauche. Là, devant lui, se dressait un imposant hôtel à l'architecture à la fois marquée et raffinée. Il enleva de nouveau le capuchon de son feutre et commença à tirer les traits de ce bâtiment qu'il avait déjà dessiné tant de fois. C'était son préféré. Derrière les grandes fenêtres en bois clairs se plaçaient de lourds rideaux aux teintes chaudes. Il s'était souvent imaginé de scénarios improbables se déroulant dans ces chambres luxueuses. Il était même allé jusqu'à se voir, lui, sur l'un de ces majestueux balcon, fumant nonchalamment sa cigarette, le regard perdu dans l'océan. Malgré l'apparence solitaire qu'il souhaitait se donner, dans aucun de ses rêves il ne se trouvait seul sur ce balcon, devinant la présence de son bien aimé derrière lui, dans la luxueuse chambre d'hôtel.


          Il revint à son dessin l'air mélancolique, se demandant s'il pourrait un jour vivre ne serait-ce que le quart de ses rêves. Il se saisit d'un nouveau feutre et se mit en-tête de dessiner l'ensemble des détails de la bâtisse : les moulures des fenêtres, les reflets sur les carreaux, les rambardes sculptées des balcons et les élégants pots de fleurs qui les habillaient. Ce n'est que lorsque qu'il eut terminé qu'il s'autorisait à attraper son paquet de cigarettes dans son sac et à étendre les jambes le long du muret. Il posa alors son petit carnet sur ses genoux et replongea le bleu de ses yeux dans l'azur profond de l'océan tout en soufflant une légère volute de fumée.


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J'espère que ce chapitre vous aura plus ! N'hésitez pas à me donner votre avis et/ou à voter, ça fait toujours plaisir :)

On se retrouve vite pour la suite !

Les limites de l'océanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant