Chapitre 6 La chute

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Le lendemain matin, j'étais en train de fouiller dans mon armoire afin de trouver "la robe", celle qui me mettrait au maximum en valeur, mais en même temps, qui ne ferait pas "too much"pour le travail. 

Je pense en avoir essayé au moins une dizaine, avant de prendre ma décision finale.

J'avais finalement choisie, ma petite robe noire, valeur sûre au moins, avec un joli décolleté léger en V. Elle tombe pile au-dessus du genou et pour aller avec, j'ai décidé de mettre mes  petites bottines couleur camel à talons, je vais souffrir avec, mais bon tant pis. 

Pour la coiffure, pas compliqué, vu qu'ils sont mi-longs, j'ai juste opté pour un  lissage et plaqué ma mèche du côté gauche, pour avoir plus de volume.

Maquillage léger bien évidemment dans des tons neutres pour les yeux et la touche finale mon rouge à lèvres dans des tons roses fuchsia mais pas trop flashy bien sûr, juste ce qu'il faut pour me donner un effet bonne mine.  

Mon Dieu ma journée n'avait même pas commencé, que j'étais déjà épuisée, mais j'avais tellement hâte de le revoir après nos premiers échanges de messages de la veille. 

Une fois arrivée au travail, j'étais au taquet et je n'arrêtais pas de regarder autour de mon rayon afin de ne pas louper son arrivé, Léa se foutait de moi, car elle savait pour qui je m'étais préparé comme ça.

- Pssst! Regarde t'as du rouge à lèvres qui a débordé sur le côté!

Et là, je tourne ma tête vers l'un des miroirs installé dans le magasin, je m'aperçois vite que ce n'était qu'une mauvaise plaisanterie, de la part de ma pseudo ex-amie bientôt, si elle continue à me faire des blagues de ce genre, je lui adresse un soupire en guise de mécontentement.

À ce moment la précis, comme par magie, j'aperçois qui descendre l'escalier? 

Monsieur Alek qui avait mis sa chemise blanche pour l'occasion, avec un petit jean foncé, une tenue qui lui donner encore plus de charme, j'étais contente, qu'il est fait l'effort de se mettre sur son trente-un.

Par contre, pas de chance, il s'était fait interpeller par mon responsable et moi, je devais descendre au sous-sol avec l'ascenseur afin d'aller chercher mon réassort d'accessoires en passant, il m'a vu et m'a fixé du regard en m'esquissant un sourire. 

En revenant, Léa m'a dit qu'il m'a cherché dans le rayon en vain, c'est vrai que ce n'était pas évident pour nous, de se parler sur le lieu de travail, il fallait que nous restions discrets.

Une fois en pause, j'avais reçu un message de sa part.

"Alors comme ça vous me fuyez ?"

"Non pas du tout, je devais descendre pour le réassort"

Il m'a répondu qu'il me taquiner et qu'on se reverrait dans l'après-midi.

Ensuite après ma pause déjeuner, j'étais retourné dans mon rayon et la, il était venu me voir rapidement pour me saluer, j'étais tellement gêné, rouge prête à exploser, enfin, c'était un échange rapide, mais j'aimais bien le voir même si ce n'était qu'un moment.

Comment peut-on ressentir une telle attirance pour une personne ?

                                                                                  ***

Le lieu de travail était devenu, notre terrain de jeu favori et à part mes amis dans la confidence personne ne remarqué rien, alors qu'un directeur régional venait me faire la bise dans le rayon tranquillement, enfin ce côté caché, avait une part assez excitante, je dois l'avouer.

Nous échangions beaucoup de messages, du matin au soir dès que nous avions un moment, nous nous écrivions. 

Cela commencé par un 

"Bonjour! Comment allez-vous ?" et oui il nous arrivait de nous vouvoyer par messages comme si nous nous connaissions d'une autre époque.

À des messages plus intimes, j'avais une telle aisance à discuter avec lui, il n'y avait pas de place aux blancs, une fois qu'ont commencé à s'écrire, cela pouvait durer des heures.

Nous avions une telle attirance l'un pour l'autre, c'était dingue, j'avais hâte à notre premier vrai rendez-vous.

                                                                                           ***

Un jour en revenant du travail, j'avais reçu un message de sa part, qui m'avait bien refroidie, j'avais l'impression de faire une chute d'une soixantaine d'étages.

" Je dois vous avouer que je ne suis pas un homme libre et que de plus j'ai un enfant, je ne sais plus quoi faire, car vous me plaisez beaucoup et j'ai envie de continuer nos échanges ."

Son message m'avait fait un choc, je n'arrivais même pas à pleurer. 

Pourquoi maintenant ? Il me dit ça comme ça en plus ! Mais quel égoïste !

Par la suite, il n'arrêtait pas de me renvoyer des messages voyant que je ne répondais pas.

Me disant surtout qu'il fallait qu'il me le dise, car il était marié depuis près de vingt ans et que quand j'étais arrivée dans sa vie, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ce n'était pas un homme à femmes, il vivait sa vie tranquille donc je savais qu'il était sincère.

N'importe qui vous dira, mais quel salop ! Mais pas moi, car il faut connaître la personne avant de dire ça, pour nous ça été un coup de foudre, une fois que nous étions pris dans ce tourbillon plus rien n'avait d'importance.

Mais fallait bien que la réalité nous rattrape et puis il me la dit avant qu'il se passe quoi que ce soit entre nous, mais en même temps moi maintenant, je ne sais plus quoi faire, car il est devenu comme une drogue pour moi, je n'arrêtais pas de penser à lui. 

Quelle idiote j'aurais dû me poser la question auparavant !

"Mais est-ce que cet homme, avec lequel je communique, est libre ?"

Non, j'ai foncé dans cette histoire tête baissée, mais en réalité, je pense, qu'au fond, je ne voulais pas connaître la vérité.

Nous avions une telle complicité, je refusais de croire que cet homme pouvait appartenir à une autre.

Pourquoi la vie est-elle si cruelle parfois ?

Il me disait que si je ne voulais plus échanger avec lui, il comprendrait, mais qu'il serait déçu de ne plus avoir de mes nouvelles.

J'étais totalement perdue, c'était l'une des décisions les plus dures à prendre dans ma vie.

Vais-je poursuivre cette histoire tout en connaissant la vérité? 

 À ce moment précis, on ne pense pas aux autres, on pense à nous, égoïstement, à notre petite personne et souvent le cœur l'emporte sur la raison.  





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