Chapitre 4

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Je passais une atroce journée en cours. J'étais mélangée entre angoisse et excitation, et j'attendis le moindre signe de Phylippe. Victorine s'était douté que quelque chose s'était passé, mais, ne voulant rien lui dire, j'avais juste prétendu que j'allais beaucoup mieux et que j'en étais contente.

Le soir, en sortant du collège, j'avais le ventre serré par l'angoisse, me rappelant très bien l'homme aux yeux noirs. Est ce que c'était un Métamorphe ? Était ce pour ça qu'il connaissait mon nom ? J'allais m'engager dans la rue quand un chat à la robe écaille de tortue apparut à côté de moi et miaula lentement. Je le fixais, soudain troublé : il avait les yeux bleus. Les mêmes que les miens... Et les même que Phyl ! Je me penchais aussitôt.
- Phyl ?
Le chat miaula en agitant sa queue, et avec celle ci, désigna un recoin derrière une poubelle. Un peu mal à l'aise, je le suivis, et le chat se transforma brutalement en le jeune brun. Il y n'avait eut qu'une brève sensation de flou, et je le fixais, ayant encore du mal à croire que c'était bien le chat que j'avais vu auparavant. Je devais faire une drôle de tête puisque le garçon déclara :
- Houla, ça va ? Tu vas pas t'évanouir ?
Il se pencha pour refermer sa chemise, qu'il avait ouverte pour faciliter la transformation. Brusquement gênée, je reculais pour aller de nouveau dans la rue principale.
- Non, ça va... Qu'est ce que tu veux ?
- Je dois t'emmener te transformer, pour éviter les transformations incontrôlées.
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
- Maintenant ?
- Oui, maintenant ! Allez, remue toi. Je me transforme en merle, pour te montrer le chemin.

Il afficha un petit sourire arrogant et, un instant de flou plus tard, un petit merle au pelage noir de jais se tenait devant moi. Il décolla tout de suite, et je fus soudain prise de jalousie. Ça devait être merveilleux de pouvoir voler et d'être ainsi dans un corps qui n'était pas le sien... Je me sentis soudain requinquée. Moi aussi, je saurais faire ça un jour !

L'oiseau était au dessus de moi, et décrivait des longs cercles. Je me mis à marcher, et il se mit aussitôt a voler au dessus de moi, me guidant dans les rues. Je marchais longtemps, dans la ville. J'avais beau bien connaître le lieu, j'avais presque peur de me perdre, quand enfin, le merle se posa sur un lampadaire devant une petite maison. Quoi ? C'était ça, l'immense bâtiment avec les salles et le gymnase ? Perplexe, je levais la tête pour contempler le merle. Celui ci se posa au sol, et tapota du bec une plaque d'égout.
Un peu perplexe, je m'agenouillais pour regarder la plaque, et je réalisais que je pouvais la soulever, qu'il y avait une petite poignée de fer au dessus.
- On dirait un film, je dis, au merle devant moi. De loin, ça pouvait faire bizarre, de me trouver agenouiller face à un merle et de lui parler, mais je n'étais pas à ça près. Un peu gênée, je me mis à tirer sur la poignée pour décaler la plaque d'égout. Une longue échelle s'enfonçait dans un conduit propre, nette, avec des longs leds blancs sur le côté. Ils n'avaient pas peur d'avoir des problèmes avec les sociétés qui s'occupaient des égouts, en faisant ça ? Mais ça devait probablement être réglé d'une façon ou d'une autre.
Je pris mon sac à la main, et, vérifiant qu'il n'y avait personne, je me mis à descendre. L'échelle, en fer, était glissante, et je fis attention à ne pas tomber. Mais le conduis semblait interminable, et au bout de quelques minutes, je lançais au hasard :
- Phyl ?
Au même moment, sur mon épaule, le petit merle se posa et émit un croâssement sonore.
- Je continue de descendre ?
Il crôassa de nouveau, et je pris ça pour un oui. De toute façon, avais je le choix ? Une crampe commençait à naître dans mon ventre, et l'urgence me fit descendre plus vite. Mais je ne voyais toujours pas le long couloir avec toutes les portes identiques que j'avais déjà pu voir. Soudain, je posais mal mon pied sur le barreau suivant, je glissais en arrière, mon sac glissa le long de mon bras et je chutais en arrière. Ma seconde jambe, coincée dans un barreau, se tendit brutalement et je poussais un cri de douleur. Je me retrouvais coincée, la tête en bas. Affolée, je tentais de me redresser pour attraper un barreau, mais visiblement, mais exercices d'abdos n'étaient pas suffisants et je n'y parviens pas. Alors, ma jambe glissa, et je tombais dans le conduit. Un rideau de flou passa devant mes yeux, et soudain, tout changea. Je me sentis brusquement plus légère, ma vision changea pour une puissante acuité, et lorsque je voulus crier, j'eus la sensation d'un claquement de bec.
Putain ! Je m'étais transformée en oiseau !

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