Chapitre 3 : Lorsque la sonnette retentit, va vite te cacher sous ton lit.

138 5 1
                                    

Ellen :

Assise dans mon lit, un pot de crème glacé coincé entre les jambes, je fixais le plafond, une cuillère remplis à ras-bord en suspension dans ma main. J'avais le regard vide et je fixais quelque chose qui mettait inconnu, quelque chose de vague et d'imperceptible, mais qui pourtant me fascinais.

Depuis l'histoire de la boulette de viande, je ne quittais plus ma chambre. Recluse, j'y vivais depuis si longtemps maintenant que le monde dehors me semblait presque avoir disparut. Mais il était toujours là, froid, triste, monotone, on pouvait parfois le penser mort, mais ce n'était jamais le cas. Et il s'amusait à nous le rappeler de diverses façons, au moment où l'on s'y attendait le moins. Tuant quelque fois notre meilleur ami dans un accident de voiture, ou provoquant des séismes, écrasant ainsi des milliers d'enfants sous leur école, à des kilomètres de chez nous.
Lorsque j'avais compris qu'il n'y avait de place pour moi au lycée, que si je partais, personne ne me regretterait et qu'au finale : les gens étaient mieux sans moi. Je n'est pas réagis, j'ai ramassé les quelques affaires qui trainait dans mon cassier, et je suis partis. Je n'est pas regardé derrière moi, et je partis, emportant mon corps de baleine autre part.

Pourtant, en rentrant chez moi, en poussant la porte de l'entrée, une vague sensation d'angoisse m'avais prise aux côtes, me coupant le souffle. Ma mère, assise dans la cuisine m'avait fixé pendant quelques secondes, avant de détourner les yeux. De honte ? De pitié ? Je ne le sus jamais. Je m'enfermais alors dans ma chambre, avec assez de nourriture pour tenir au moins une semaine. J'aurais pu rester dans ce cocon de sucre, pendant très longtemps, si un samedi après-midi une certaine personne n'était pas venue me déranger dans ma vie si tranquille.

Max :

Quand j'ai entendu la voix de Matt venant de la salle à manger , j'ai compris que les problèmes venaient vraiment de commencer . Il était hors de question que je sorte de sous ma couette ( d'ailleurs j'y étais très bien ) . Mais , lorsque j'ai aperçus mon père dans l'embrasure de la porte, j'ai compris que je n'aurais pas vraiment le choix . Il est vrai que Papou ne me défendais pas toujours et , au contraire , il avait plutôt tendance à m'enfoncer .


Je n'est pas bougée pour autant , j'espérais que découragé par mon comportement totalement immature , ils allaient abandonner l'idée de me demander des explications ou de me faire la morale. Mais mon père n'a pas bougé , attendant patiemment que je sorte de ma cachette et que j'assume mes actes et mes choix .

Au bout de dix minutes d'attente, excédé par mon comportement, mon père a fais rentrer Matt dans ma chambre puis est sortit, en criant au passage :

"Assume tes choix jeune fille !!!!"

J'allais lui répondre d'un joli doigt d'honneur , mais je n'eus même pas le temps de faire un seul geste , que déjà j'étais découverte de ma carapace ( ce n'est qu'une couette , mais c'est une super protection quand même ) .

J'essayais t'en bien que mal de récupérer ma couette , quand j'aperçus les Nike bleus de Matt , je déglutis bruyamment et levais la tête doucement .

Moi :Coucou......alors tout baigne Matt ?

S'en était trop pour lui , il explosa alors .

Matt : Est-ce que sa baigne ????!!!!!!!! Sais tout ce que tu trouve à dire ?

Moi : Qu'est ce que tu veux que je te dise ??!!! ( sur une ton sarcastique ) alors Mattounet ? comment ça va avec ton nouveau petit copain pour qui tu m'as largué ? Tu sais le junky qui s'appelle Philibert et qui fais des rites sataniques !!

Matt : Philibert n'est pas un drogué sataniste !!

Moi : Ah bon , c'est quoi alors ?

Matt : Il est diffèrent , et c'est se qu'il me plaît chez lui .

Moi : C'est sûre que tu peux pas faire plus diffèrent ! Ah ! mais c'est normal ! C'est parce que c'est un mec !!!

Matt : Tu dis ça parce que tu as extrèmement mal pris que je te quitte pour un homme !

Je levais les yeux vers lui , la colère se lisait sur sa figure et ses poings étaient contractés, il semblait tellement en colère, il me faisait presque peur.

Moi : Je ne dis pas ça parce que tu m'as quitté pour un pauv' type, mais parce que : j'ai un espèce d'alien qui pousse dans mon ventre !!! Voilà pourquoi je suis en colère ! Parce que tu ne sais pas mettre un préservatif !

C'était maintenant à mon tour d'être en colère, les bras croisés, je fixais Matt. Lui ne disait rien, il se contentait de fixer mon ventre, presque étonné que quelqu'un chose d'aussi sacré qu'un bébé puisse y vivre.

Moi : Matt, s'il te plait...dis quelque chose au moins !

Matt : Je ne veux pas de se bébé, on est trop jeune pour ça,fais....fais quelque chose Max, moi je n'en veux pas....

Et sur ses mots, il est partit en courant, me laissant seule avec se petit bout de nous qui ne cessait de grandir.

Les Rondes sont les plus Belles !Where stories live. Discover now