Marvolo•Tom Jedusor Fanfiction

11》Tobaco Road

Je me suis servie de deux crêpes, soit deux de plus que ce que je mange habituellement, car je ne suis jamais réveillée pour le petit déjeuner. Cependant, aujourd'hui, c'est le jour de Teddy, car j'ai été l'amie la plus négligente, ce que je reproche à Tom. Mais pas de Tom aujourd'hui car Teddy est, de loin, plus important que lui.

"J'allais passer toute la journée dans la bibliothèque." Je fronce les sourcils devant les projets de Teddy. La bibliothèque n'était pas l'endroit idéal pour me faire pardonner. J'allais dépenser tout l'argent que je pouvais trouver pour lui à Honeydukes, vu qu'on est samedi. "Mais," continua-t-il, "je pourrais juste vérifier quelques livres et nous pourrions aller au lac." Teddy sourit fièrement et je l'imite.

Nous finissons rapidement le petit déjeuner, en mettant en douce des petits pots de confiture dans nos poches, puis nous nous précipitons à la bibliothèque. C'est pratiquement désert, la plupart des étudiants sont allés à Pré-au-lard, ce qui signifie que nous pouvons entrer et sortir plus rapidement. Teddy se précipite vers la section botanique et revient en courant aussi vite qu'il est parti. C'est seulement à ce moment-là que je remarque que lorsqu'il me regarde, il ne me regarde plus dans les yeux.

Peut-être que j'ai causé ça ? Et si je perds Teddy ? Pourquoi devrais-je vivre ? Les sentiments me submergent et une sensation étrange m'envahit. Une sensation qui me donne envie de pleurer. Je cligne des yeux furieusement et je prends de grandes respirations tranquilles. Je n'oserais pas laisser quelqu'un me voir pleurer. Mes yeux suivent la tête de Teddy, une boule de coton aux cheveux bruns, jusqu'au bureau où il vérifie les livres. "Viens donc." Et je le suis instantanément.

Nous avons marché jusqu'au lac en silence. Ce n'était pas le bon genre de silence paisible, mais ce n'était pas non plus le mauvais genre de silence dérangeant. J'ai décidé de me pencher davantage sur le fait qu'il m'avait donné l'heure de la journée. Je me suis assise les jambes croisées, à quelques mètres seulement du lac, et Teddy a écarté ses jambes à côté de moi avec son livre posé sur elles.

Il a commencé à lire en silence, ne me donnant rien d'autre à faire que de ramasser de l'herbe. Teddy n'a jamais été assez en colère contre moi pour m'ignorer, mais j'ai mal agi, je mérite de ressentir cet abîme de la tristesse, du dégoût de soi et du regret. Je ne mérite pas un seul instant Teddy. Je ne mérite rien.

"Je suis une personne horrible." Ma bouche fonctionne accidentellement à nouveau, je parle plus vite que je réfléchis. Teddy arrête de lire et reste mal à l'aise. Je n'aurais pas dû dire ça ! On dirait que je cherche à attirer l'attention ! Et s'il pense que c'est tout ce que je fais ?

Je ne veux pas qu'il soit désolé pour moi ! Et s'il pense que tout ce que je fais, c'est chercher à attirer l'attention ? Non, Teddy sait que je ne suis pas comme ça. Et pourtant, cette petite voix derrière ma tête me chuchote : "De toute façon, tu ne le mérites pas. Tu ne mérites rien. "

Mes doigts travaillent rapidement dans l'herbe. Je la tire si fort que de la boue en sort et la tourne autour de mes doigts, ce qui arrête ma circulation sanguine. Les secondes où mes doigts s'engourdissent, les secondes où je ne sens rien, me rendent jaloux. Je veux ne rien sentir partout. Je veux ressentir quelque chose.

"Kenna ! Arrête !" La main chaude de Teddy s'accroche à la mienne, arrêtant le néant. Ce n'est que lorsque je suis sorti de ma propre tête que je réalise que j'ai creusé dans ma main. La douleur et les larmes de soulagement s'ensuivent. Ses bras s'enroulent autour de mon cou et me tirent vers sa chaude poitrine.

Teddy nous tire tous les deux vers le sol où je me blottis contre lui et pleure. Les larmes qui strient mes joues font disparaître la sensation de douleur. La sensation de Teddy qui me tient dans ses bras fait disparaître la sensation de douleur. Tout ce que je veux, c'est qu'il revienne. Tout ce que je veux, c'est qu'il me rende mon meilleur ami.

Les doigts épais de Teddy s'enfilent dans mes cheveux alors qu'ils me chuchotent doucement. Je pourrais m'endormir. Tomber dans un torrent sans fin d'obscurité éternelle. "Je...Teddy...Désolé ne suffit pas. Ça ne le sera jamais. Tu mérites... mieux T-Ted." Mes tentatives de mots sont bloquées par la voix de Teddy.

"Tu étais une terrible amie, Kenna. C'était horrible de penser que tu avais choisi Tom Jedusor plutôt que moi. Mais, je t'aime. Je ne vais pas laisser ce bâtard nous ruiner." J'essuis grossièrement mes larmes sur le dos de ma main et je m'assois, en essayant de m'ajuster. J'ai travaillé à me calmer pour que ça arrive assez vite, mais la sensation ne s'en va jamais.

Pourquoi ce sentiment ne disparaît jamais ? J'utilise ma manche pour enlever les tâches de maquillage noir et je prends de lentes respirations pour retrouver la parole. "Il ne le fera jamais, Ted. Tu es un besoin, tu es une nécessité. Je pense trop à moi, mais tu es plus important. Je vais essayer d'annuler ces cours..."

"Non ! Nous allons bien, tu as besoin de ces séances d'étude, Kenna. Assure-toi juste de revenir à temps pour m'embrasser." Un petit sourire se dessine sur le visage de Teddy et mon estomac se réchauffe. "Je n'aurais manqué ça pour rien au monde."

Nous passons ensuite trois heures allongées au bord du lac à manger des pots de confiture de fraises, à lire des livres sur la botanique et à se tenir les mains moites.

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Très vite, la dernière feuille colorée est tombée et a été remplacée par des flocons de neige. Le temps avait passé plus vite que prévu et tant de choses avaient changé, mais je ne sens rien de nouveau en moi, de toutes nouvelles améliorations. Cela faisait une semaine et trois jours que Teddy et moi nous étions réconciliés et tout semblait aller mieux. Sauf le fait que je lui ai encore menti.

J'ai évité Tom à tout prix. Je ne vais pas aux cours de soutiens (j'en ai manqué cinq), je sèche les cours que j'ai avec Serpentard et je ne lui fais pas face aux repas. Ma vie est comme elle a toujours été, mais en même temps, je sais que je me mens à moi-même.

Honnêtement, Tom a fait ressortir quelque chose en moi que je ne savais pas que j'avais. Le simple fait d'être près de lui me fait me sentir mieux et plus forte et de me plaindre que nous sommes séparés, c'est comme si je me dégonflais.

C'est comme si j'avais échoué à quelque chose. Au moins, il ne m'avait pas dénoncé à Dumbledore, mais je suis certaine qu'il le sait. Les livres de magie noire qu'il m'avait donnés gisaient sous mon lit sans avoir été lus. Le sujet n'avait pas été abordé depuis.

Mais maintenant, à l'instant même, rien ne pouvait l'arrêter, car deux morceaux de parchemin gisaient dans mon lit. Un de Tom et un du professeur Dumbledore.

Celui de Dumbledore :

Chère Kenna,

Venez me voir dans mon bureau après le dîner.

Je crois que nous avons des sujets importants à discuter.

Je vous prie d'agréer mes salutations distinguées,

Albus P.W.B Dumbledore

Cela n'a pas dit grand-chose et m'a permis de continuer à lire. Je l'ai lu au total 16 fois avant que la deuxième lettre n'arrive, portée par une gracieuse chouette brune. La deuxième était tout aussi discrète.

Kenna,

Forêt interdite à 20h30

Elle n'avait pas de nom mais elle n'en avait pas besoin. C'est drôle comme maintenant il n'a même pas besoin de signer un nom. Nous nous connaissons maintenant. C'est pourquoi je suis sûr que cette soirée ne peut pas être bonne.

@newvogue 's story