2 | Pulsions

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À la fin des deux heures de biologies, je sors enfin de la salle. Libérée de cette atmosphère pesante, je prends une grande bouffée de cet air pure qui semble purifier mon être tout entier. Comme convenu, je me rends au self où je suis censée retrouver mon amie Rida. D'un mouvement las, je tire la grande porte en verre du self et m'engouffre à l'intérieur, tandis que mes yeux balaient la salle à la recherche de Rida. Je capte des mouvements ample au loin. Bingo. Je plisse les yeux et regarde dans la direction de cette dernière, qui tente désespérément d'attirer mon attention avec de grands gestes étranges. Je pouffe légèrement alors que je prends un plateau, sur lequel je dispose un verre et des couverts. Rapidement, je passe les entrées qui ne sont pas à mon goût. Cependant, je n'hésite pas et m'empresse de dérober l'un des petits donuts proposés pour le dessert. D'ailleurs, je me trouve à les fixés longuement, alors que dans ma tête une bataille féroce fait rage. Dois-je en volé un autre ou pas ? La tentation est si forte que je vérifie préalablement à ce que personne ne m'observe dans le but de commettre ce petit délit dans la plus grande discrétion. Mais c'est sans compter sur le regard noir que me lance la dame de cantine qui me fixe durement. Sans doute a-t-elle deviner mon manège. En tout cas, son regard me dit très clairement d'oublier mes pulsions et de passer mon chemin. Je déglutis tout en lui offrant un grand sourire remplis d'innocence. Je baisse la tête lorsque je passe devant elle, et attrape une assiette remplis de pâte à la carbonara avant de rejoindre Rida.

– Tiens c'est bizarre, tu n'as qu'un seul donut sur ton plateau, remarque Rida alors que ses yeux font des allés retours entre mon plateau et mon visage.

– La sorcière était en train de m'envoûter, grommelé-je la mine déçue.

Rida pouffe de rire et je lève les yeux au ciel. Je lui emboîte le pas et nous slalomons entre les nombreuses rangées de tables. À seulement quelques mètres de la destination, quelqu'un me percute violemment. Face à la secousse, mon plateau tremble, me glisse des mains et tout ce qu'il contient tombe lamentablement sur le carrelage du self.

– Bah alors, tu pourrais faire attention et regard où tu vas, me lance la voix moqueuse d'une femme que je ne connais pas.

Pardon ?

Les sourcils froncés, je sens l'adrénaline qui monte crescendo en moi ce qui a pour conséquence de faire s'emballer mon pouls. Je quitte ce désastre monstrueux pour me tourner vers la personne concernée. Me voilà face à un groupe tout entier de personnes assis à une table. Mais la seule personne qui retient mon attention c'est l'auteure de ces faits. En fait, c'est plutôt simple, elle est la seule a être levée. Après une rapide analyse, je constate que d'après les assiettes vides de chacun, ils s'apprêtaient tous à partir. Mes yeux se vissent sur la personne en question, qui commence a rassembler ses affaires, prête à partir. Elle m'ignore totalement. Piquée au vif, ma mâchoire se serre lorsqu'elle s'éloigne, mais je l'arrête d'une main autour de son bras. Elle se tourne vers moi, visiblement surprise de mon geste.

– Ramasse, je lance d'une voix tranchante.

Une fois de plus, la surprise se lit davantage sur son visage. Seulement, elle reprend vite contenance et un sourire mauvais étire ses lèvres pulpeuses.

– On peut savoir ce qu'il t'arrive la dépressive ? Tu te prends pour qui pour me donner des ordres ? Tente de me provoquer l'autre en reposant sèchement son plateau sur la table.

L'inconnue qui d'après un rapide coup d'œil, doit mesurer aux alentours d'un mètre soixante quinze, me surplombe d'au moins deux têtes. Seulement, je ne me laisse pas intimider. En fait, elle n'a rien pour m'intimider.

– Ramasse, répété-je une nouvelle fois alors que je me rapproche d'elle.

Je scrute cette fille, elle est blonde, avec des cheveux mi-long et lisse et ses yeux sont d'un bleu magnifique. Elle est belle, même très belle, je l'admet. Elle n'a absolument rien a voir avec le cliché de la pétasse peau de peinture auquel on s'imagine. Non, elle, elle est belle naturellement. Par contre, elle reste tout de même une sacré pétasse.

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