Harry's New Home

Prologue - La première retenue d'Harry

Le Professeur Snape posait son regard avec satisfaction sur la petite tête brune penchée assidûment sur un parchemin, griffonnant rapidement. Il ressentait toujours un réel plaisir à donner la première retenue de l'année à un Gryffondor, mais cette année en particulier, être capable de la coller au Gamin-Qui-A-Survécu était plus qu'agréable. Savoir qu'il était responsable de la toute première punition du petit monstre à Poudlard assurerait son bonheur pour quelques jours.

McGonagall avait protesté, comme il s'y était attendu, arguant que de donner une retenue pour le premier cours d'un élève de première année était dur, d'autant plus qu'elle avait entendu dire par ses petits lions bavards qu'il n'avait, actuellement, rien fait. Mais Dumbledore, avec un regard insondable, avait fixé Severus et répondu doucement : « Je suis sûr que Severus n'abuserait jamais des retenues ». Minerva l'avait fermé à ce moment-là, mais Severus avait correctement interprété ces mots vagues comme l'avertissement qu'ils étaient.

C'était typique de ce vieux hibou. Privilégier ce petit garnement qu'était Potter. Prendre sa défense plutôt que celle de Severus. Les années qui étaient à venir allaient être très longues avec un Directeur aussi manifestement favorable au garçon – même quand cela supposait de donner clairement son appui à un élève plutôt qu'à un professeur. Snape serra les dents. Bien sûr, il n'y avait rien de nouveau à voir Dumbledore prendre parti pour un Potter plutôt que pour un Snape. Severus supposait qu'il devait être chanceux que ce Potter n'ait pas encore essayé de le tuer.

Enfin, peut-être que s'il terrifiait suffisamment le gamin dès le début, Potter se tiendrait loin de lui à partir de maintenant. Ce n'était pas parce que Severus avait juré de protéger ce sale gosse qu'il devait être gentil avec lui ou – Merlin l'en préserve – l'aimer.

Severus tourna son attention sur la pile de devoir en face de lui. Voyons voir comment le gamin s'en tirait. Avec un peu de chance, il pourrait bien avoir hérité des capacités intellectuelles de sa mère.

Harry remua inconfortablement sur la chaise en bois dure, et retint un soupir. Est-ce que le professeur avait lancé un enchantement sur ces chaises pour les rendre aussi inconfortables ? Enfin, pour être honnête, Harry avait été incapable de s'asseoir confortablement depuis la petite "correction d'adieu" offerte par Oncle Vernon. Entremêlée d'une pléthore de menaces sur ce qui arrivait aux monstres qui n'étaient pas reconnaissants à leur famille, la rossée avait laissé son derrière sensible, et cette retenue se faisait à la fin d'une bien longue journée, pendant laquelle il avait été forcé la plupart du temps de s'asseoir sur un postérieur de plus en plus douloureux.

Au moins, pour certains cours – comme les Potions – les élèves pouvaient se lever de leur siège pendant une partie du temps, quand les professeurs leur demandaient de se rassembler pour observer une démonstration, ou essayer de pratiquer la magie eux-mêmes. Mais pour cette retenue, le Professeur Snape avait simplement désigné un bureau où attendaient un parchemin et une plume, et ordonné froidement de commencer à copier des lignes avec la phrase inscrite au tableau. Si Harry ne parvenait pas à 400 avant la fin de la retenue, il en aurait une autre avait menacé Snape, donc Harry s'était rapidement assis – ouch ! – et avait commencé. Maintenant, après presque deux heures de punition, la douleur dans son derrière commençait à devenir difficile à ignorer. Harry passa son poids d'une fesse à l'autre, et essaya de ne pas grimacer.

Il n'était pas encore tout à fait sûr de savoir pourquoi Ron avait été aussi furieux pour son compte. Après tout, Snape n'avait rien fait qui soit si inhabituel. Harry avait pris l'habitude qu'on s'en prenne à lui à l'école – aussitôt que Tante Pétunia avait participé à la rencontre parents-professeurs, et informé les professeurs des tendances turbulentes d'Harry, de sa ruse et de ses tromperies, les professeurs s'étaient tous méfiés de lui. Ajoutez à cela le plaisir que prenait Dudley à organiser des coups-montés pour l'accuser de toutes sortes de méfaits, et au bout de deux mois d'école, Harry était toujours l'élève que les professeurs aimaient le moins, recevant toutes sortes de critiques injustes, et de punitions non méritées. À présent, il était bien habitué et le remarquait à peine. Il avait en réalité été plutôt surpris que Snape soit le seul professeur – pour l'instant – qui se conduise normalement.