Chapitre 4

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Pdv Gisèle

Nous nous sommes entraînés durant des heures. J'arrive maintenant à faire disparaître et réapparaître mes ailes. Je commence à les apprécier d'ailleurs. Elles font parties intégrante de moi. J'avais appris à maîtriser l'invocation toute seule, je ne voulais pas en parler à mes parents. À l'époque, je ne savais pas qu'ils étaient aussi bizarres que moi.

En quelques heures, ma mère a réussi à m'apprendre quelques manœuvres simples pour manipuler le vent. Elle a même dit que je faisais preuve d'une "maîtrise remarquable".

Je commence à imiter la voix de ma mère dans ma tête, ça ne vas pas du tout...

D'après ce que j'ai compris, maman considère les technopathes comme secondaires. Lorsque je lui ai demandé quand je m'entrainerai, elle s'est contentée de hausser les épaules et de me répondre :

-Avec ton père quand il aura le temps.

C'est alors qu'une question m'est venue à l'esprit :

-Et Marie alors?

Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Marie est ma sœur jumelle. Nous nous ressemblons comme deux gouttes d'eau. Mais si je suis une elfe, alors elle aussi!

Ma mère esquisse un sourire.

-Qu'y a-t-il?

-Ta sœur ne m'aurait été d'aucune utilité.

Tout se mélange dans ma tête. Que veut-elle dire ? Qu'essaye-t-elle de sous-entendre ? C'est alors que tout se remet en place. Non. Il doit y avoir une autre explication. Mais son sourire étrange, presque inhumain, confirme ma théorie.

-Tu l'as tuée !

Ce n'était pas une question. Plutôt une accusation. Elle avait tuée Marie, ma sœur, la personne la plus chère à mon cœur. Sans réfléchir, je me jette sur elle. Je sors mes ailes, des griffes surgissent de mes doigts. C'est assez impressionnant. Ma mère, étonnée, se stoppe une demie seconde, ce qui me permet de sortir le poignard qu'elle m'a offert. Son manche est incrusté de rubis, aussi rouges que ma colère en cet instant. Il se tient maintenant contre sa gorge. Je m'apprête à l'enfoncer quand je marque une hésitation.

Je ne peux pas tuer ma mère. Que je le veuille ou non, c'est elle qui m'a donné la vie. De plus, si je le fais, je ne vaudrait pas mieux qu'elle.

Je desserre ma prise. Elle a une marque sur le cou. Tandis que je la regarde partir lâchement, mon regard se pose sur mon ventre. Oh non ! Ma mère a profitée de mon hésitation pour m'assener un coup de poignard.

Il faut dire que je ne lui suit plus d'aucune utilité maintenant que je me suis "rebellée". 

Comme ma soeur.

Heureusement, je la tenais, elle n'a pas pu enfoncer le poignard correctement. Mais j'ai tout de même une énorme éraflure sur le torse. Il faut que je me fasse un bandage. Mais avec quoi ? Ah oui, mon manteau. Il est troué au niveau des ailes, on s'en contentera. Il est blanc mais ne vas pas tarder à être rouge. Je le place habilement afin qu'il me couvre le dos et la poitrine. Et hop, plus besoin de t-shirt. Je me relève, plus déterminée que jamais.

Marcher.

Les ailes de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant