Chapitre 3

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Nahil

Je suis recroquevillé dans un des coins de la pièce. Ma respiration s'est calmée. J'entends des voix, beaucoup de voix, mais je n'arrive pas à discerner ce qui est dit.

Je sort la tête d'entre mes bras, je suis face à mon reflet que je dévisage. Je ne m'étais pas vu en entier depuis longtemps. Au centre il n'y avait pas de miroirs dans les boxes, dans les douches non plus. En fait, il n'y avait aucun miroir tout cours. Je me lève et m'observe avec attention.

Ma peau est pâle, blanche, terne. Des cernes violacés sous mes yeux montrent que je n'ai pas beaucoup dormi depuis un bon moment. Mes cheveux bruns sont emmêlés. Mes oreilles sont toujours baissées et ma queue est, quant à elle, enroulée autour de ma cuisse.

Une alarme résonne, me faisant me rasseoir et me mettre de nouveau en boule contre un des miroir. L'alarme s'arrête. J'ai peur.

Un écran que je n'avais pas vu s'allume au-dessus de la porte. Des zéros de couleur rouge ainsi qu'un symbole sont inscrits sur celui-ci.

Un bruit semblable à un clique résonne dans la pièce, des chiffres commencent à défiler, il y en a de plus en plus.

L'écran finit par se figer sur un nombre : 63 200€.

Quelque chose attire mon attention, je m'approche prudemment du petit bruit. J'ai l'impression que quelqu'un tape avec sa phalange de l'autre côté du miroir. Est-ce qu'il y a un hybride derrière la vitre ? Je tape à mon tour un coup, la personne me répond elle aussi par un petit coup. Je recommence avec trois coups, trois coups me sont répondus. Je continue jusqu'à percevoir un rire. Ça ne peut pas être un hybride. Je prends peur et recule.

La lumière s'éteint quelques secondes avant de se rallumer en rouge. Un grincement provenant du plafond me fait lever la tête. Un petit tuyau est apparu. Je le fixe perplexe et un gaz semblable à de la vapeur commence à sortir par son embout métallique. Ma tête commence à tourner, je me mets en boule au milieu de la petite pièce. Je veux retourner au centre.

J'ai l'impression de flotter sur un nuage. Suis-je mort ? Suis-je dans un rêve ? Suis-je réveillé ? Je sens que l'on me dépose puis plus rien.

Je me réveille doucement, je vais pour étendre mes jambes et mes bras quand ceux-ci cognent contre quelque chose ce qui me fait ouvrir immédiatement les yeux. Je me redresse avec rapidité et me frappe la tête. Je laisse échapper un gémissement. Il me faut quelques secondes pour comprendre que je suis dans une cage. Je me touche le cou, mon collier à été retiré.

La cage a été posée à l'arrière d'une voiture. Je ne suis jamais monté dans ce genre de véhicule. Au centre je n'en ai pas eu l'occasion. Je me redresse plus doucement sans me cogner et regarde à travers la grille métallique qui me maintient enfermé. Je vois la route, il y a une voiture derrière. Mon regard croise le regard du conducteur, je prends immédiatement peur et ai un mouvement recule ce qui crée un choque entre la cage et le côté de la voiture. Un bruit résonne dans l'habitacle. Presque immédiatement une voix me parvient.

- Tu es déjà réveillé ? Ne t'inquiète pas, nous sommes presque arrivés à la maison, m'informe l'homme qui conduit.

Nous nous arrêtons après une quinzaine de minutes. J'entends le conducteur descendre en claquant sa portière ce qui me fait me tasser au fond de la cage. Le mur qui était devant la cage se lève et laisse apparaître le conducteur. Je baisse la tête et ferme les yeux. Mes oreilles sont baissées et mes mains protègent mon visage.

- N'aies pas peur Nahil, je vais porter la cage jusqu'à l'intérieur de la maison, d'accord ? Me dit l'homme.

Je ne réponds pas et je sens la cage bouger. Je suis porté jusqu'à la porte d'entrée où la cage est posée au sol. J'entends un bruit de clef puis une porte s'ouvrir et je décolle de nouveau du sol. J'ouvre les yeux doucement en baissant mes bras de devant mon visage. L'homme me pose dans une pièce avant de retirer sa veste et de la déposer sur le canapé. Il retire ses chaussures et les range dans un meuble. Il s'accroupit devant la cage et me fait face.

- Je vais te laisser sortir, prends ton temps mon chat, dit il en souriant.

Juste ici, entre les deux oreillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant