Chapitre 1

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La brulure était intense, souhaitant m'empêcher de continuer mon œuvre, elle s'insinuait en moi tel un serpent. La chaleur mordait ma peau, détruisant une partie de mes cellules, créant des sillions rouge sang. Le bout de mes doigts qui tenait le stylo, me piquait avreusement, pourtant je ne devais pas m'arrêter. Si je cessais mon travail maintenant, tout ceci n'aurait servi à rien. Mes recherches, mon infiltration, la création de mon sortilège... Tout cela serait réduit à néant si j'abandonnais sous le poids de l'incendie qui se répandait au fur et à mesure que je réécrivais les pages de ce maudit bouquin. Or je ne pouvais pas abandonner si près du but, sa vie en dépendait et tant pis si je devais perdre la mienne pour le sauver.

Déterminée, je retenais mes cris de douleur, souhaitant arriver bientôt au bout de ma tâche. Luttant, contre la gangrène magique qui me saisissait le bras droit, je ne pus retenir un râle de souffrance lorsque je terminais ma tâche. Les muscles de ma main me lâchaient aussitôt comme calcinés par cette forcé démoniaque et je manquais de m'écrouler sous le poids de la chaleur qui m'assaillait. Ayant peur d'alerter mes ennemis, je me dépêchais de ramasser ma plume, avant de m'enfuir le plus vite possible.

Luttant contre le feu qui me brulait tout le bras droit, qui semblait gagner du terrain au fur et à mesure que j'avançais, je me dépêchais de rejoindre le port le plus proche afin de rejoindre mon continent. Haletante, je sentais ma respiration se restreindre et devenir saccadée, m'obligeant à m'arrêter et reprendre mon souffle régulièrement. Mes poumons me brulaient, manquant cruellement d'oxygène, pourtant je ne pouvais m'arrêter sinon s'en était fini de moi. Je prenais donc sur moi, poursuivant ma marche instable, comptant les mètres qui me séparait du bateau. Je réussis par je ne sais quel miracle à atteindre le port de la ville dans laquelle j'étais, avant de m'effondrer à même le sol. Au bord du supplice, j'essayais en vain de me remettre sur mes jambes pour poursuivre ma marche, mais je n'étais capable que de ramper.

Ma vision se troublait dangereusement et je devais régulièrement secouer la tête, pour reprendre mes esprits et éviter de succomber aux sirènes de l'inconscience. Puissant dans mes dernières réserves, je m'efforçais de me trainer jusqu'au navire qui devait me ramener chez moi, priant pour survivre au trajet et les revoir au moins ne serait-ce qu'une fois avant de mourir, tuer par cette magie noire.

Une fois à bord, je me laissais tomber sur un des sièges du pont, m'enroulant au maximum dans ma cape afin de me cacher et de masquer mes craquelures que je sentais désormais atteindre mon épaule. Punaise comment cette marque pouvait progresser aussi vite ? A ce rythme-là je serais morte avant même d'avoir touché la terre ferme. Luttant pour ne pas m'endormir, je ne pus résister très longtemps à la souffrance que j'éprouvais, les bouffés de chaleur, m'empêchant littéralement de respirer, avant de sombrer pour de bon.

Trempée de sueur, je sentais qu'on me secouait vigoureusement m'ordonnant de descendre du bateau. Ne comprenant pas très bien la situation, il me fallut un moment avant de revenir sur terre, essayant de faire fit de la torture que subissait mon corps face à cette chaleur beaucoup trop élevée pour lui. Mes cellules devaient être entrain de brûler de l'intérieur et je peinais à descendre de mon moyen de transport. Titubante, les autres passagers me regardaient comme si j'avais la peste et s'écartaient brusquement sur mon passage. En même temps je devais dégager une chaleur surhumaine.

Désorientée, il ne me semblait reconnaitre aucun port de Fiore mais ma vision ne m'aidait pas à me retrouver. En effet tout m'apparaissait flou et je devais me forcer pour voir net, ce qui me donnait un mal de crâne abominable Epuisée, je chutais lamentablement entre deux cachettes de marchandises. J'essayais alors de me relever, forçant de toutes mes forces sur mes jambes et mes bras mais mon corps refusait de me répondre. Le maléfice dont j'étais victime était beaucoup trop fort pour moi et allait me consumer petit à petit. C'était donc ici que ma vie s'achevait, dans un port puant dissimulée entre deux bouts de bois ? A l'article de la mort, je ne pus m'empêcher de retenir un petit rire malgré la douleur face au côté tragique de la situation. Au moins aurais-je accompli quelque chose de bien dans ma vie avant de partir.

Entre deux flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant