Chapitre 3

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- Voulez-vous prendre pour époux ici présent Ignia ? Demandait le prête faisant son office légèrement tremblant face à l'identité de mon futur faux époux.

- Oui ! Répondis-je sûr de moi, le sourire au coin des lèvres, face à l'air de prédateur que mon ami me renvoyait.

Si je ne le connaissais pas je pourrais croire que j'allais lui servir de quatre heure juste après la cérémonie. Il s'était étonnamment prit au jeu de ce faux mariage et jouait à la perfection son rôle de futur époux. On avait acheté des habits de circonstances pour l'occasion et j'avais même entrepris de relooker Ignia afin que nos ennemis ne le reconnaissent pas, ou tout du moins pas immédiatement. Les cheveux tirés en arrière en une queue de cheval haute, ses boucles d'oreille toujours présentes et son costume trois pièces noirs lui donnait un charme fou. Il était à tomber, dégageant une beauté sauvage qui donnerait des idées lubriques à n'importe quelle femme le voyant passer dans la rue vêtue ainsi. De mon côté j'avais opté pour une robe sirène avec le haut en dentelle avec un léger décolleté et un dos nu vertigineux. Cette robe était juste splendide et j'étais un peu triste de m'en servir pour un faux mariage, mais au moins connaitrais-je au moins la joie de me marier une fois dans ma vie. Mon temps étant surement trop court pour avoir la chance d'en connaitre un vrai.

Mais pas le temps de me lamenter sur mon sort, le prête venait de finir ses vœux et toujours aucun signe de nos voleurs à l'horizon. Auraient-ils déjà repérés Ignia et prit la fuite ? D'après ce que le maire à l'origine de l'ordre de mission nous avait dit, ils intervenaient toujours pendant l'échange des vœux, or ils commençaient à avoir du retard. Mais ne voulant pas risquer de compromettre la mission. On décidait de poursuivre la cérémonie. J'allais donc devoir embrasser Ignia. Mon dieu de bonne mère, je ne voulais pas. J'appréciais énormément Ignia là n'était pas le problème, mais jamais au grand jamais je ne l'avais envisagé comme un potentiel partenaire. L'embrasser reviendrait à embrasser comme un frère pour moi et je sus à sa tête que l'idée de cette action ne l'enchantait pas plus que moi.

Le baiser ne dura qu'une fraction de seconde, ressemblant un baiser chaste qu'on s'échangeait le matin au réveil, il ne me procura à ma plus grande surprise aucun dégout. A vrai dire je ne ressentis rien à son contact, hormis la puissante chaleur que tout son corps dégageait. Embrasser Ignia revenait au final un peu à embrasser comme un ami lors d'un jeu d'enfant ou réaliser un baiser de cinéma. Il s'agissait d'un baiser sans conséquence, qui ne me mit pas mal à l'aise une seule seconde, il était juste nécessaire à la mission, rien de plus rien de moi. Et je sus que mon camarade éprouvait à peu près la même chose au regard qu'il me lançait et à sa petite pointe d'humour sarcastique, qui m'informait que ce n'était pas aussi terrible qui le pensait au départ. Je ris légèrement à sa réflexion, avant de sursauter en entendant une puissante explosion venant de l'entrée de l'église.

Le regard de mon coéquipier changeait de tout au tout en une fraction de seconde, c'était un regard avide de combat, de pouvoir, Ignia voulait en découdre avec nos adversaires et le plus rapidement possible. Le combat avait le don de le rendre extatique et je devais avouer que cette lueur qui brillait dans ses yeux à chaque fois, me terrifiait toujours un peu. Pourtant ayant fait partie de Fairy Tail j'étais habituée aux personnes bagarreuses et aimant le combat, mais ce n'était pas pareil. Natsu et les autres se battaient pour leurs convictions, pour se mesurer gentiment les uns avec les autres. Ignia lui ne vivait que pour ça limite, seul le rapport de force brute l'intéressait et je savais que s'il ne se contrôlait pas il pouvait tout raser sur son passage sans aucune distinction. Cela dit très loin de perdre la raison, pour l'instant, il se mit devant moi, faisant barrage de son corps, ne souhaitant pas que j'intervienne afin d'éviter tout soucis par la suite. Ce geste qui était devenu une habitude m'énervait à chaque fois et pourtant je le savais nécessaire.

Entre deux flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant