All I want for Christmas

Attention, ça glisse !

Cet extrait contient des morceaux musicaux. Je vous conseille simplement d'écouter les morceaux, sans regarder les clips, qui n'ont pas de lien ni d'intérêt pour mon histoire. Seul l'aspect musical compte, pour vous imprégner de l'ambiance. 

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14h15

Avant de se sortir profiter du froid hivernal, Pauline avait réussi à négocier une sieste. Elle en avait presque plus besoin que sa fille. Hélène se chargea du rangement de la cuisine et de la salle à manger. De son côté, Lucie se blottit dans le lit de sa mère, impatiente de partager un moment paisible avec elle. Avant de rejoindre Lucie, Pauline ferma les volets et programma un réveil. Elle se connaissait. Elle était capable de sombrer dans un sommeil profond et de se réveiller seulement pour l'heure du réveillon. Depuis la chambre, Pauline et Lucie pouvaient entendre la douce musique qui s'échappait des hauts parleurs du salon. Oh Christmas Tree (à écouter) fut interprétée presque comme une berceuse. Portée par ce magnifique air, Lucie s'endormit très rapidement. Ses doudous étaient bien sûr de la partie. Elle les serrait très fort dans ses bras, comme pour les protéger du danger que représentait le monde extérieur à la couette. Ayant le nez légèrement bouché, Lucie ouvrit inconsciemment la bouche, pour pouvoir respirer correctement. Sa sucette glissa légèrement. Pauline la retira et la posa sur la table de chevet. Elle s'allongea à côté de tout ce petit monde et ferma les yeux. Bercée par la respiration de la personne qu'elle aimait le plus au monde, Pauline ne mit pas longtemps à retrouver les bras de Morphée.

Perdue dans ses rêves, Pauline entendit un bruit qui lui sembla très lointain, presque imperceptible. Il lui fallut un moment pour comprendre que ce bruit venait du monde réel. Elle réussit doucement à s'extirper de sa torpeur et à ouvrir les yeux. A quelques centimètres d'elle, Lucie jouait tranquillement. Elle s'était assise dans le lit et faisait vivre ses peluches. Pauline se redressa et cala son dos contre la tête de lit. Petit à petit, ses yeux s'habituèrent à l'obscurité. Sans rien dire, elle regarda tendrement Lucie. Elle aimait la faculté que les enfants avaient à se satisfaire de peu. Avec quelques babioles, ils pouvaient se distraire pendant des heures. Pauline pensait que les jeux les plus dingues se trouvaient dans leur imagination. Il leur suffisait de peu d'idées pour construire tout un monde magique. Il était très difficile pour un adulte de réussir à entrer dans cette bulle et de parvenir à s'immerger dans ce monde. Ceux qui avaient gardé une âme d'enfant avaient pu conserver cette imagination débordante et cette insouciance touchante.

Lucie ne semblait pas perturbée le moins du monde par le regard que Pauline portait sur elle. Pourtant, elle l'avait forcément entendue et sentie bouger. Pauline consulta son téléphone. Il était 15h20. Il lui restait encore un peu de temps avant de se lever. Sans crier gare, Lucie alluma la lampe de chevet.

- Tu n'étais pas bien dans le noir, demanda Pauline.

- Si, mais maintenant, c'est le jour dans mon histoire. Il faut quand même que mes doudous voient la lumière du soleil.

- C'est vrai, que je suis bête, répondit Pauline en haussant les épaules.

Voulant profiter de sa mère, Lucie arrêta son jeu et se rapprocha de Pauline. Elle essaya de lui chatouiller le cou. Ses petits doigts maladroits n'arrivèrent pas vraiment à produire l'effet voulu. Pourtant, Pauline était très chatouilleuse.

- Tu veux vraiment t'aventurer sur ce terrain là, interrogea Pauline, un sourire coquin sur les lèvres.

Lucie hocha la tête. Pauline saisit l'opportunité et commença à couvrir Lucie de bisous dans le cou. En même temps, elle lui chatouilla le ventre. Lucie tenta désespérément de se débattre. Elle se tortilla comme un ver de terre pour échapper à Pauline. Elle secoua les jambes dans tous les sens et éclata de rire. Pauline s'arrêta pour laisser sa fille reprendre son souffle. Lorsque Lucie se crut hors de danger, Pauline renouvela l'expérience. Depuis le rez-de-chaussée, Hélène percevait le rire communicatif de sa petite fille.