All I want for Christmas

Retrouvailles familiales

15 décembre

9h

Liam fut réveillé par un grand bruit, un cri. Ça venait de dehors. Il se leva précipitamment et ouvrit les volets. Sa voisine venait de glisser sur une couche de verglas. Apparemment, plus de peur que de mal. En même temps, quelle idée de mettre des talons aiguilles lorsqu'il a neigé toute la nuit et que le thermomètre affiche quelques petits degrés timides au-dessus de 0 ! Le froid incita Liam à fermer la fenêtre. Il profiterait du paysage lorsqu'il serait douché et bien réveillé.

Après avoir aéré son lit, enfilé un pull et des chaussons, Liam descendit pour déjeuner. Son père s'affairait dans la cuisine. Il préparait des pancakes et du café pour un régiment.

- Bonjour papa !

Georges se retourna. Il n'avait pas entendu son fils arriver. Il le serra dans ses bras.

- Liam ! Mon fils ! Je suis tellement heureux que tu puisses passer tes vacances chez nous ! J'étais en train de préparer le petit déjeuner. Tu as faim ?

- Merci papa mais je ne déjeune pas trop le matin !

- Non Liam ! Tu ne vas pas faire ton new-yorkais avec moi. Ici, on mange des pancakes pendant la période de Noël et c'est non négociable. Tu en dévorais des dizaines quand tu étais petit et ça, sans te faire prier !

- Bon d'accord, d'accord, sers-moi !

Georges apporta les pancakes à table avec le café et un excellent sirop d'érable, mais Liam n'eut pas le temps de s'asseoir. Sa sœur, Claire, venait de dévaler les escaliers et de se jeter sur lui. Elle habitait avec leur père depuis le décès de leur mère.

- Liam, enfin, tu es de retour parmi nous ! J'en venais même à me demander si j'avais vraiment un frère ou si pendant toutes ces années, tu avais été le fruit de mon imagination.

- Non non, je suis bien réel ! Tellement réel que j'allais m'empresser de croquer dans les pancakes de papa sans t'attendre.

- Quelle méchanceté ! Le petit déjeuner, ça, c'est une tradition dans notre famille ! En revenant ici, tu savais que tu n'allais pas y couper.

Tout en faisant couler le sirop d'érable, Claire demanda à son frère combien de temps il allait rester.

- J'ai pris 3 semaines de vacances. Oui oui, je sais, c'est une première, dit Liam lorsqu'il vit la tête de sa sœur.

- Ton patron va pouvoir se passer de toi pendant trois semaines ! Mais c'est un miracle, il va falloir fêter ça tout de suite avec un nouveau pancake, dit Claire en se resservant.

- En fait, pas tout à fait, rectifia Liam. Hier, à la dernière minute, mon boss m'a confié un dossier important. Je l'ai amené ici.

- C'est une plaisanterie, réagit Georges. Te faire travailler pendant tes vacances ? Les premières que tu prends depuis des années ? Cet homme t'exploite. Depuis que tu vis à New York, tu ne sais rien faire d'autre que travailler. En plus, tu ne t'y plais pas, avoue-le.

- C'est faux papa ! J'aime beaucoup New-York et mon travail est très important. Beaucoup de gens comptent sur moi.

- Ça, je veux bien de le croire, renchérit Claire. Mais ce n'est pas la même chose avoir des responsabilités et aimer ce qu'on fait.

- Depuis que tu es parti, tu n'es plus vraiment le même, continua Georges. Tu as beaucoup changé. Tu piétines toutes les valeurs qu'on t'a transmises, ta mère et moi. Tu passes à côté de ta vie. J'espère que tu t'en rends compte au moins. Tu es bien loin du petit garçon qui voulait faire le tour du monde, avec pour seul compagnon de voyage, un appareil photo autour du cou !