Pull me out

PROLOGUE

Le moteur de la voiture démarrait et mon coeur se soulagea un peu du poids qu'il portait depuis toutes ces années. Mes jambes tremblantes appuyaient sur les pédales afin de pouvoir avancer et plus je m'éloignais de cette maison, plus la peur se dissipait, elle ne disparaissait pas et je savais qu'elle ne disparaîtrait jamais car il me poursuivrait sans aucun doute. Il attendra patiemment que je pense être enfin libre pour réapparaître et me détruire, si il peut faire plus que ce qu'il avait déjà fait. Je voyais quelques ombres essayant de courir derrière la voiture mais j'étais bien plus rapide. J'avais finalement réussi à m'enfuir et pas seulement, j'avais repris ce qui me revenait de droit ! Je jetais un coup d'œil sur le sac posé sur le siège côté passager, ce sac qui allait me permettre de m'éloigner le plus loin possible. J'étais terrifié évidemment mais je savais que je serais toujours mieux à le fuir plutôt que de rester là bas, même si ma vie allait maintenant se résumer à de la tension omniprésente. Je savais que je ne dormirais jamais sur mes deux oreilles, que je regarderais toujours derrière moi dans la rue, que mon coeur battra bien plus vite dés qu'un homme me fixera un peu trop longtemps et je savais clairement qu'il finira par me retrouver un jour ou l'autre. Mais je ne pouvais penser à ça maintenant, il avait déjà prit ma vie, ma liberté et ma dignité, peu importe ce qu'il se passera, il fallait que je parte. Et la sensation dans mon corps prouvait que j'avais bien fait. J'avais l'impression de retrouver le pouvoir, de reprendre le contrôle petit à petit. Mes larmes perlant sur mes joues, je finissais par sourire et finalement par rire à pleine gorge, sûrement dû à la nervosité, mais ça me faisait du bien, je n'avais pas ri depuis si longtemps. J'attendais mes 18ans comme on peut attendre noël chaque année, cela faisait maintenant quatre années que j'attendais ce moment, que je l'imaginais, que je le rêvais, que je le ressentais. Le paysage défilait par la fenêtre et la lune brillait pleinement, la boule au ventre disparaissant et mon coeur s'apaisait peu à peu. Était-ce de la joie ? Du soulagement peut être ? Peu importe j'adorais ça. Ma vie allait maintenant être compliqué, je n'avais aucune base, aucun entourage et aucune aide mais la liberté était la seule chose que je voulais, même si il fallait que je vive sous un pont pour l'avoir. J'étais prête à tout pour récupérer ma vie. J'étais prête à ne pas m'attacher, à fuir de ville en ville toute ma vie si il le fallait, j'avais pensé à tout, j'avais un coup d'avance sur lui grâce à une petite clé USB stagnant dans ma poche et il ne le savait pas, j'étais enfin capable de le fuir, il n'allait plus me faire de mal je ne le laisserais plus faire. J'avais vécu avec lui, je connaissais ses combines, ses têtes, ses façons de faire. J'avais le pouvoir.
J'avais confiance en ce qui arriverait, je savais que je pouvais m'en sortir, je devais juste me battre et j'allais le faire. Seule. Du moins je l'espère.
Règle numéro 1: ne pas se mélanger.