Franck

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Je demande ce que je vaux et ma réponse est un bâton

Franck :

Je commençais à devenir frustré. J'étais stupide de penser que quelqu'un pouvait naitre en tant qu'Animagus. L'idée même était simplement ridicule ! Lire tous ces livres n'était  pas seulement fatigant mais inutile ! Non seulement, je n'avais rien trouvé, mais en plus, j'avais gâché une heure et demie de mon temps où j'aurais pu faire quelque chose de plus productif, comme je ne sais pas, tout autre chose ?

Dès que j'eus quitté la bibliothèque, je ne sus pas trop où aller. Le couvre-feu n'était pas avant quelques heures et je ne  voulais pas aller parler avec un camarade dans la salle commune. Je voulais juste du temps pour moi, du temps pour penser.

J'avais besoin de savoir comment c'était arrivé... Tout allait bien dans ma vie jusqu'à cette année ! Plus précisément jusqu'à cet été. Petit à petit, les choses avaient cessé d'avoir du sens. Je me réveillai, toussant dans des plumes, ou au milieu de ma chambre, des empreintes m'entourant mais aucun animal en vue. J'avais seulement quitté mes parents aujourd'hui, mais leur souvenir se fanait déjà. Je n'avais jamais été plus nostalgique que maintenant.

Je pressai le pas et m'engagea dans le prochain couloir. Je devais trouver comment ce truc était apparu... je devais savoir qui j'étais réellement ! Comment les choses pouvaient devenir si compliquées, en si peu de temps ?

À ce moment précis, je devais trouver ce que la plupart des adolescents se demandent à un moment de leur vie : qu'est-ce je vaux ?

Comme si l'univers me jouait un tour, le mur commença soudain à trembler. Haha ! Très drôle. Trouve un enfant questionnant sa santé mentale ? Fais trembler les murs autour de lui !

Je découvris à ce moment, que non seulement les murs tremblaient, mais que quelque chose apparaissait. J'avais rencontré beaucoup de choses étranges durant ma scolarité, mais jamais un truc aussi remarquable n'était arrivé.

Une porte était apparue en face de moi.

" Qu'est-ce que..." je me coupais, vérifiant qu'il n'y avait personne. Ce qui venait d'arriver était impossible !

Calme-toi Franck. J'imagine que quand une porte apparait droit en face de toi, il n'y a qu'une seule chose à faire.

Hurler et courir le plus loin possible ?

Non.

Quand la vie te présente de nouvelles portes, tu les ouvres.

Quand j'entendais des citations comme ça, j'y pensais toujours dans un sens beaucoup plus figuratif. Mais j'imagine que cela s'applique avec une forme plus littérale. Du moins, c'est ce que je me dis quand je tournais la poignée.

***

Ce doit être une blague. J'en suis convaincu.

"Qu'est-ce que je vaux ?" demande un innocent adolescent.

" Il y a un bâton sur la table." répond la Vie, " Fais en ce que tu veux."

Pendant la porte se fermait derrière moi, je me rappelais ce qu'était cette place. J'en avais entendu parler avant, puisque mes parents me racontaient toutes leurs histoires du temps où ils allaient à Poudlard. Je me rappelais soudain d'une à propos d'un lieu qui te donnait ce dont tu avais le plus besoin. Bien sûr, ils m'avaient dit que ce n'était qu'une légende, transmise de génération d'élèves en génération. Tout ce que je demandais, c'était des réponses à propos de ma vie, non pas une mystérieuse pièce dans une école magique.

Hé, j'imagine que tu dois prendre ce que la vie t'offre.

Cependant,  ce bâtonnet de bois semblait familier. Pas familier au sens de réconfortant. Cet objet ne l'était pas. Il m'écrasait d'une présence, presque inconfortable. Je ne savais pas pourquoi, ce n'étais qu'un bâton après tout.

Cependant, je ne pouvais pas m'enlever la sensation qu'il ne devait pas être ignoré, qu'il était important. Je devais le prendre, mais qu'est-ce que j'en ferais ? Ou est-ce que je le garderai ?

" C'est trop bizarre" pensai-je à voix haute. " Merlin, Dieu, ou peut importe qui a fait ça, je vous remercie mais..." Je regardais de nouveau le morceau de bois. Je ne me sentais pas à l'aise avec le bâton hors d'un sac. Assez étrangement, je me sentais exposé. " Euh, merci pour le bâton."

Je le fourrais dans ma poche. Maintenant, non seulement j'avais des livres inutiles sur les Animagus, mais j'avais aussi un bâton.

Tout ce que je pouvais faire était d'aller au lit et d'espérer que tout irait bien. Ou, au moins, rentrer à ma salle commune. Je devais toujours remercier Will pour avoir assuré mes devoirs de préfets pendant que je parlais avec McGonagall.


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Harry Potter et les sang-mêlés perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant