Chapitre 1

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Je confectionnais mes tapisseries comme à mon habitude dans la salle commune. Je vivais avec ma mère à Londres dans le quartier des plaisirs. Depuis ses 12 ans, alors que sa propre mère l'avait vendue à une maison close, elle exerçait le métier de prostituée pour vivre. Je ne connaissais donc pas mon père, qui avait une fois été un de ses nombreux clients. La seule chose qu'il me restait de lui, c'était une petite broche qu'il avait offerte à ma mère en guise de remerciement pour ses services, et que je portais constamment sous ma veste.

Je ne connaissais rien de lui : ni son prénom, ni son âge, ni son statut social, rien

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Je ne connaissais rien de lui : ni son prénom, ni son âge, ni son statut social, rien. Ma mère m'a raconté qu'il était doux, sensible, et qu'il semblait être vagabond. Après une semaine de nuits torrides, il reparti un soir de lune rouge et ma mère ne l'a depuis plus jamais revu. Neuf mois plus tard, elle me donna naissance et m'aima de tout son cœur : elle qui avait été abandonnée par sa mère, elle se jura de toujours m'aimer et de m'élever dans le respect. J'avais énormément de chance d'avoir une mère comme elle. Malgré l'environnement difficile dans lequel nous vivions, je ne manquais de rien. Elle me disait souvent que je ressemble à mon père : j'ai de longs cheveux blonds cendrés ondulés, des yeux verts émeraude, une peau claire et pâle, mais contrairement à lui je suis petite de taille.

Le métier de ma mère ne suffisait plus à payer le loyer de notre petit appartement qui se composait d'une salle commune avec cuisine, d'une salle de bain, et d'une petite chambre que l'on se partageait ma mère et moi, quand il n'y avait pas trop de clients à la maison close et qu'elle pouvait rentrer se reposer chez nous. Le manque d'argent se faisait sentir et, maintenant que j'avais atteint l'âge adulte, ma mère me demanda de me rendre au marché de la ville une fois par semaine pour y vendre mes tapisseries. J'aimais confectionner de belles pièces depuis toute petite, et c'était la moindre des choses que je puisse faire pour ma mère qui m'avait portée à bout de bras durant toutes ces années, donc lui rendre ce service ne me dérangeait pas du tout. C'était même normal de le faire et j'étais ravie de pouvoir me rendre utile auprès d'elle.

Depuis un mois, je me rendais donc tous les dimanches au marché avec des tapisseries à vendre, et ce dimanche ne fit pas exception. Je pris mon panier rempli de marchandises et me rendis au marché d'un pas léger. Le reste de la semaine, je le consacrais à la confection de mes tapisseries, aux tâches ménagères et à la cuisine. J'avais une vie très ordinaire, nous étions pauvres ma mère et moi, mais ça m'était égal tant que nous étions en bonne santé. J'aimais ma mère plus que tout, et elle m'aimait plus que tout. C'était tout ce qui comptait.

Je me dirigeais vers le marché lorsque je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me retournais pour faire face à mon interlocuteur.


Moi : Plaît-il ?

Garçon 1 : Hé, Rose ! Alors, ta mère n'est pas avec toi ?


Un groupe de trois garçons d'à peu près mon âge me faisait face. Ils étaient pauvrement vêtus, sans doute venaient-ils du quartier des ouvriers. Ils étaient couverts de suie et portaient des pantalons de travail. Ils arboraient un air moqueur et supérieur.


Moi : Non, elle n'est pas là.

Garçon 2 : Ah c'est bien dommage ça ! Je lui aurais bien demandé quelques services si tu vois ce que je veux dire !

Garçon 3 : Haha ! Ouais ! Je l'aurais bien fourrée celle-là !

Moi : Mais je ne vous permets pas !

Garçon 1 : Vous inquiétez pas les gars, je parie que la fille doit être aussi bonne que sa pute de mère ! En plus, ça sera gratuit !


Les trois garçons se mirent à rire et à s'approcher de moi dangereusement.


Moi : Ne m'approchez pas !

Garçon 2 : T'inquiète pas ma belle, tu vas aimer ça ! Tu dois avoir l'habitude en plus !


Un des garçon m'agrippa par le bras tandis qu'un autre m'attrapa violemment par les hanches. Ils m'entrainèrent dans une ruelle et me plaquèrent contre un mur alors que le dernier garçon m'attrapa le visage pour me forcer à le regarder. Je me débattais mais mes efforts étaient inutiles : j'étais frêle et faible face à ces trois là.


Moi : Lâchez-moi ! Lâchez-moi immédiatement !

Garçon 1 : Ho, du calme ma belle ! On va juste s'amuser un peu et ensuite tu pourras repartir.

Garçon 2 : Ouais, tu pourras retourner dans ton quartier de souillon te faire tringler par tous les vieux bourges de la ville !

Garçon 3 : Mais comme nous on n'a pas d'argent, bah faut bien qu'on se serve !


Des larmes perlaient au coin de mes yeux, je voyais trouble et tremblais, je n'osais plus bouger. Je voulais hurler, me défendre, mais je n'y arrivais pas. Un des garçons commença à passer sa main sous mon jupon alors qu'un autre détachait les ficelles de mon corset. Je baissais la tête pour signifier que je capitulais.


Garçon 1 : Fais moi confiance, tu vas prendre du plaisir...


Je voulais mourir. Jamais on ne m'avait traitée de la sorte. Il était déjà arrivé que l'on se moque de moi parce que ma mère était une prostituée, mais jamais on n'avait posé la main sur moi. C'était une sensation horrible. J'avais la nausée et aurais pu vomir, si un des garçons ne tenait pas ma gorge aussi fermement. Je fermais les yeux, laissant des larmes couler sur mon visage, et attendais que ce mauvais moment passe, lorsque soudainement j'entendis un violent coup, suivi d'un bruit de chute.



La Lune RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant