Impressions

156 11 4
                                    

En m'endormant, je repensai à cette magnifque journée, où mon père m'avait offert cette statue. Odile... Son prénom me donnait la chair de poule. Mon père, lui, ne semblait pas plus perturbé que ça. Je ne trouvais pas le sommeil. Je me tournais sans cesse, n'arrivant jamais à la position idéale. Je me levai pour me préparer une inffusion à la camomille, une sorte de calmant. Quand je me remis au lit, je vis Odile. Dans l'obscurité de la nuit, on aurait dit un suppôt de Satan qui serait venu vous cueillir. Elle me "regardait" toujours avec les mêmes yeux, le même rictus. Au bout de vingts minutes de comptemplation, je me laissai tomber dans les bras de Morphée. Lors de mon réveil, la première chose que je fis fus d'aller nourrir Satan. Je m'apprêtais à lui verser sa pâtée, mais il n'était pas là. C'était étrange, lui qui me sautait toujours dessus pour que je le nourisse. Je me mis à le chercher désésperement, en vain. Je courus à la chambre de mon père en lui criant de m'aider dans mes recherches. Nous ne le trouvions pas. Il avait disparu. Mais avions-nous réellement cherchés partout? Non, en vérité, il manquait un endroit. Je ne voulais pas y penser. Pourtant, comme contrôlée par une force invisible, je me rendis sur le balcon, contre mon gré. Et j'avais eu raison. Satan était là, sur le rebord du blacon. Il était comme possédé. Il avait de la bave qui coulait lentement aux commissures de ses lèvres. Il était agité de tremblements. Le soir même, mon père l'emmena chez le vétérinaire, pour qu'il l'examine. En attendant leur retour, j'eus soudain une très mauvaise impression. Et si...? Non, c'était impossible, ça n'existait que dans les livres. En réalité, j'essayais de me convaincre, mais je n'y arrivais pas. Ce n'était qu'une impression, pourtant, ça me semblait si réel. Maintenant, j'en étais sûre. Il y avait un seul mot qui résonnait dans ma tête, à présent. Odile.

OdileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant