Premier regard

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Jimin pense que son cœur va lâcher.

C'est peut-être parce qu'il n'a jamais fait de moto. Ou bien parce que le corps qu'il tient fermement, ronronne un peu à son contact.

Des ondes bienveillantes, qui se veulent rassurantes et sincères.
Alors que ses doigts crispés dans la veste en cuir, lui font mal.

Bientôt la main gantée du motard s'appose sur les siennes. Elle les tapote à plusieurs reprises, comme pour le rassurer puis il lui semble qu'elle caresse ses doigts à travers le gant.


Jimin trouve ça réconfortant, ça fonctionne. Il se force désormais à ouvrir les yeux.

La vue est terrifiante.

L'impression que Paris défile à toute allure, et les lumières de la ville qui ressemblent à des lucioles folles.

A y regarder à deux fois, prenant du courage, Jimin s'aperçoit que la moto roule à faible allure.


Que le vent finalement n'est pas si fort, qu'il effleure juste son visage et qu'il rafraîchit son nez, rougissant aussitôt.

C'est sa première fois sur ce genre de véhicule et l'expérience est unique.
A cela près qu'il ne sait toujours pas où il est, ni avec qui.

Il prévoit déjà de s'enfuir quand la moto s'arrêtera, si jamais elle s'arrête un jour.

Déjà quelques minutes qu'ils sont parti de la rue du Crazy Horse, et que le motard continue sa route, suivant les magnifiques quais de la Seine.


Il a la vue parfaite sur l'eau qui brille, reflétant la lune et les étoiles.

Jimin peut presque ressentir le propre cœur de l'homme qui conduit, tellement il garde son oreille collée au large dos.

Il peut suivre chaque respiration attentivement.

Elles sont amples et calmes, alternant avec des silences quand la moto accélère. Jimin trouve quelque chose d'excitant à ça.


Capter le plus profond d'un être sans y être invité, juste en devinant.

C'est la même chose qu'il aime dans sa vie d'artiste au Crazy.

La façon de suggérer, de laisser regarder les gens alors qu'il est presque uniquement habillé de lumière et qu'il performe.

Faire ressentir au plus profond des êtres, des émotions différentes alors qu'il prête son corps à l'art et à la musique entrainante.


Bientôt la moto ralentie, l'oméga peut sentir chaque muscle de l'homme se contracter et durcir pour amortir son propre corps quand il décélère peu à peu.

Un virage de plus, et le quartier lui est familier, celui du Marais.

Il est à quelques rues de l'appartement qu'il partage avec Taehyung. Jimin ne l'a pas prévenu, il n'en a pas eu le temps.

Son nid est proche et pourtant l'oméga est décontenancé.


La moto s'arrête complètement et Jimin s'agite. Il desserre ses jambes, et délivre la veste en cuir de ses doigts qui l'emprisonnaient durement.

L'homme le laisse faire, lui donne le temps de s'extirper lentement de sa position, sans le précipiter, ni même lui parler.

Il éteint le moteur et il n'y a plus que le bruit festif d'un bar plus loin, des verres qui s'entrechoquent joyeusement.

Life is CrazyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant