Chapitre 25

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Elle se souvenait parfaitement de ce jour, de ce moment. Il était resté gravé dans son esprit, à tout jamais. Tel un cauchemar, un mauvais esprit, il revenait encore et encore la tourmenter chaque nuit, comme pour lui faire comprendre qu'elle ne devait pas oublier. Qu'oublier serait un véritable crime, et qu'elle devait payer pour ce crime. Sa mère avait eu beau dire ce qu'elle voulait, cela n'avait jamais eu d'effet. Elle se sentait responsable, elle était responsable.

Il faisait beau au départ, un joli soleil brillant dans un ciel privé de nuage. La chaleur avait été tendre et douce, ne les faisant pas mourir de chaud, leur permettant juste de profiter d'une splendide journée au parc d'attraction. Fuyume avait été ravie de cette journée et surtout très déçue de devoir parti, elle s'était tant amusée qu'elle aurait voulu y rester encore pendant des heures et des heures. Mais ses parents avaient décidés qu'il était temps de partir, le parc n'allait pas tarder à fermer de toute façon. Mais, Fuyume était une petite fille capricieuse qui avait encore envie de profiter des manèges et s'amuser, comme l'enfant qu'elle était. Alors, il avait été difficile de la faire grimper dans la voiture sans qu'elle ne ronchonne et se plaigne qu'elle voulait rester. Sa mère du la prendre dans ses bras et la déposer de force sur le siège arrière, tout en galérant à l'attacher car elle bougeait ses petits bras dans tous les sens, son doudou fouettant l'air avec férocité.

_ Fuyume chérie, calme toi s'il te plait, avait tenté de dire gentiment Komuri Nagisari.

_ Je veux y retourner !! criait Fuyume en se mettant à créer de fausses larmes dans ses yeux.

Komuri soupira et arriva enfin à l'attacher au siège. Elle ferma la porte et alla s'asseoir sur le siège passager en se massant les tempes, tandis que sa fille continuait de hurler derrière. 

_ Ca suffit Fuyume, avait grondé son père -Hagato Nagisari- avec sévérité en prenant le volant et quittant le parking dans un crissement de pneus et avec une vitesse légèrement élevé par rapport à la norme. 

_ Je veux retourner là bas !!

_ Fuyume, le parc est fermé, on ne peut pas y retourner, avait essayé de lui faire comprendre sa mère avec patience et calme. Mais si tu es sage on pourra revenir une prochaine fois, d'accord ? 

Mais cela n'avait pas été suffisant pour la convaincre, la journée avait été beaucoup trop belle pour se finir comme ça. Elle ne pouvait pas se finir ! Il fallait qu'elle dure encore éternellement ! Elle avait envie de s'amuser encore ! En plus, sa petite soeur de deux ans était absente, donc elle avait les parents pour elle toute seule, et ça c'était chose rare. 

_ Chéri, dit quelque chose, avait soupiré Komuri à l'attention de son mari.

_ Hum.

Il n'écoutait pas, conduisant en même temps qu'il regardait son portable pour répondre à des messages ou lire ses notifications. Komuri semblait habituée, car elle ne dit rien et se concentra sur sa fille, pour tenter en vain de la calmer.

Et c'est là que tout avait dérapé.

Fuyume avait un doudou avec elle, qu'elle ne quittait jamais. Elle dormait avec, mangeait avec, le mettant dans son sac pour aller à l'école, bref il la suivait partout. Et là, il aurait sûrement mieux valu qu'elle ne le porte pas avec elle.

En effet, dans une ultime crise, elle hurla de plus belle et balança son doudou lapin. Il avait volé à travers la voiture et s'était mis dans le champ de vision de son père. Surpris à cause du doudou et du fait qu'il était à moitié sur son portable, il donna un coup de volant paniqué et la voiture se décala sur le côté opposé de la route.

A ce moment, tout s'était passé très rapidement. En à peine quelques secondes, son monde bascula. Leur voiture en percuta une autre, dans un bruit métallique effrayant qui se déforme et les écrase. Les cris de Fuyume passèrent de la crise d'enfant à la peur complète et totale et ses larmes de crocodiles devinrent réelles. Les crissements de pneus, les hurlements de ses parents se superposant au sien, les airbags qui se déclenchent, le verre qui explose et le monde qui se retourne totalement. Et c'était devenue noire.

Elle s'était réveillée dans un lit, un plafond blanc au dessus de sa tête. Tout de suite, elle avait paniquée et appelé :

_ Papa ! Maman ! MAMAN !

Elle avait entendue une porte s'ouvrir et une femme inconnue apparut dans son champ de vision, ce qui n'avait pas aidé à calmer la panique de la petite fille qu'elle était.

_ Tout va bien, ton papa et ta maman vont arriver, calme toi.

Pourtant, ils n'étaient pas arrivés, ou du moins pas aussi rapidement que lui avait assurée l'infirmière. Et, quand elle pu enfin les voir, ce fut le choc. Son père semblait aller bien, même s'il arborait un air en permanence coléreux. Mais sa mère se trouvait en fauteuil roulant, les jambes maintenus par des sangles.

_ Tu vas guérir, hein ? avait demandé Fuyume en la voyant ainsi.

Komuri n'avait pu répondre et s'était contentée de la prendre dans ses bras, pour la bercer et la calmer. Elle avait essayée de rassurer sa fille, comme devait le faire une bonne mère. Mais son mari avait tout fait voler en éclat.

_ Nan, elle ne guérira pas, avait-il craché avec froideur et haine, ta mère est handicapé à vie. A cause de toi.

_ Hagato ! s'était exclamé Komuri, mais trop tard, Fuyume avait bien entendu.

Sa mère ne pourrait plus marcher, à cause d'elle. A cause de son égoïsme et de son envie de s'amuser. Sa maman chérie ne pourrait plus la monter dans sa chambre, ni la déposer dans le lit. Elle ne pourrait plus se tenir debout devant la cuisine, pour préparer des bons petits plats. Elle ne pourrait plus venir la chercher à l'école et l'emmener dans les magasins pour acheter des jouets. Sa maman ne pourrait plus jamais marcher par sa faute. Elle était une horrible fille. Les larmes s'étaient mises à dévaler ses joues à flot, comme un torrent qu'elle n'était plus capable d'arrêter. Comme elle aurait voulu faire marche arrière. Elle se promettait d'être une fille parfaite, toujours obéissante et qui ne ferait plus jamais de crise. Elle ne s'amuserait plus, elle travaillerait dur et ferait tout pour soigner sa maman. Elle se le promettait.

"Je te promets que tu pourras de nouveau marcher, maman."

C'est après cela que son père quitta la maison. D'après ses dires : "il ne voulait pas rester avec une femme handicapée." Et ainsi, il quitta les lieux et ne revint plus jamais, les laissant se débrouiller avec difficulté. Malgré les aides obtenus pour subvenir à leur besoin, ce n'était pas autant qu'un travail complet et il fut toujours nécessaire de se serrer la ceinture et de surveiller le compte à chaque fin de mois.

Elle ne pouvait pas oublier. Elle était responsable de cette situation. Tout était de sa faute. 

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Hey hey hey ! Voilà enfin le chapitre tant attendu qui vous révèle le passé un peu tortueux de Fuyume ! J'ai hâte d'avoir vos ressentit et vos retours dessus ! ^^

Un sourire pour te sauver - Fanfiction HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant