Another Love

CHAPITRE XI

Nous sommes deux jours plus tard. Nous ne nous sommes pas revues mais nous parlons par message régulièrement. La flamme à l'intérieur de moi grandit petit à petit au fur et à mesure que je pense à elle. Je me sens épanouie mais le divorce empêche ma joie de se développer. Je stresse énormément pour la garde de mon fils. J'espère que Madison sera clémente et me laissera souvent le voir même si cela sera très compliqué. Je travaille beaucoup trop et faudrait que je sois plus libre pour lui. Je l'ai trop laissé sur le côté et je m'en veux.

- Maman ?

Je tourne la tête vers la provenance de la voix. Je souris quand je vois mon garçon. Je tapote la place à côté de moi pour l'inviter à s'assoir. Il s'approche en jouant avec ses doigts. Je sais que quelque chose le préoccupe. J'attends qu'il commence la conversation pour ne pas le brusquer. Je lui caresse le dos.

- Je ne vais plus te voir, Maman, débute-t-il la voix cassée.

Il se retient de pleurer.

Je me lève et m'accroupis devant lui pour qu'il me regarde en face.

- Mon cœur. Tu me verras toujours, certes moins souvent mais je serrai là. Je ne partirais jamais. Tu m'entends ?

Il hoche la tête.

- Ta mère et moi, nous allons nous séparer. Ça sera un gros changement mais je te jure que tu t'y habitueras au cours du temps. Tu verras ta mère autant que moi.

Je prends ses joues entre mes mains. Je pose mon front contre le sien. Nos nez se touchent, je fais exprès de lui faire un bisou esquimau et il rit de cette action. J'aime quand il sourit. Le voir triste m'anéantis. Je recule et le regarde dans les yeux avec fierté. Je passe mes doigts dans ses cheveux ébènes pour les remettre droit.

- Tu veux passer un week-end avec moi ? Je lui propose enthousiaste.

- Oui ! Il crie en me prenant brièvement dans ses bras.

Je suis contente que ça lui procure du bonheur de venir avec moi.

- Je t'aime, m'avoue-t-il en rougissant.

Me dire cela n'est pas très fréquent. Un bon dans le coeur se fait ressentir. Les larmes me viennent aux yeux. Je me dis que malgré mes erreurs, mon fils m'aime quand même. Je ne mérite pas ça et toute cette importance me concernant.

- Je t'aime aussi, je lui réponds en séchant mes pleures discrètement.

J'aimerais que ces moments deviennent plus habituels. C'est réconfortant et chaleureux.

- Je vais prévenir ta mère que nous partons. Va préparer un sac à dos avec des vêtements et un pyjama.

Il court vers les escaliers et monte à vive allure.

Madison vient à ce moment. Elle me voit et se crispe. Je me mords la lèvre de gêne.

- Il est où ? Demande-t-elle sèchement.

- En haut.

Un silence se créé. La tension est très froide. Elle s'approche lentement de moi avec appréhension.

- J'ai lancé la procédure du divorce. Ça risque d'être long.

Je ne réponds rien. Nous nous regardons dans les yeux. Je vois dans son regard qu'elle est triste et désespérée. Elle m'aime toujours. Elle l'a dit.

- J'emmène Thiago ce week-end, je lui annonce précipitamment.

Elle hoche la tête.

Les pas rapides de notre fils descendent les marches. Il a un grand sourire et ne fait pas attention à Madison en se dirigeant vers moi.

- Tu es prêt ?

Il bouge la tête de haut en bas.

Je prends son sac et vais vers la porte d'entré. J'entends qu'ils parlent et se disent au revoir. Je fais un hochement de tête pour saluer Madison. Nous sortons ensuite et nous allons vers ma voiture. Il monte devant et moi, côté conducteur et nous roulons vers mon nouveau chez moi. J'avais déjà cet appartement mais je n'ai jamais mis les pieds avant hier.

Cinq minutes de route et nous descendons du véhicule en marchant vers mon hall. C'est un immeuble très luxueux. Thiago est émerveillé par la grandeur du lieu.

- Il y a une piscine sur le toit. Si tu veux, on pourra y aller après.

Sa bouche s'agrandit. Son excitation est flagrante.

Je nous avance vers l'ascenseur pour aller au septième étage. Nous y accédons et nous entrons finalement dans mon espace. Il est impressionné par ce qu'il voit. Ça change énormément de la maison. J'y ai mit une décoration originale et qui me plaît beaucoup. Ce n'est pas vide et blanc. Il y a beaucoup de bois et de vintage. C'est spacieux, très éclairé et chaleureux. Je me sens bien en venant ici comparé à mon ancienne habitation.

Je me dirige avec lui vers sa chambre. Je l'ouvre et il saute sur le lit en face dès qu'il entre. Je souris à son excitation. Je dépose son sac sur une chaise à côté de son armoire. Je le vois prendre son portable qu'il vient de sortir de sa poche et de regarder son écran fixement.

- Je te laisse, je le préviens. Je suis dans le salon si tu me cherches.

Il hoche la tête.

Je marche en direction de la pièce principale. D'un coup, ma vision devient trouble. Des points noirs se font apparaître et des étourdissements me viennent. Je me tiens au mur quelques secondes en fermant les yeux très fortement. Une douleur à la tête me vient brutalement. Je grimace tellement l'intensité est forte. J'attends que cela passe mais ça semble s'éterniser. Je décide de continuer mon chemin au canapé et de m'y installer. Je pose ma tête dans mes mains. Mes doigts se frayent un passage entre mes cheveux. Je me concentre sur ma respiration et essaye de penser à autre chose mais c'est comme si c'était impossible. C'est insupportable. Ça faisait longtemps qu'une douleur à la tête ne m'était pas survenue. Je devrais commencer à m'inquiéter mais je me dis que ce n'est rien pour me rassurer.

Au bout de cinq minutes, cela commence à s'atténuer. Je souffle de soulagement.

Le son d'une notification s'entend. Je me lève et prends en main mon téléphone. Un message de Camila. Je souris automatiquement. Mon cœur fait un bon et je me sens tout de suite bien. Elle m'a envoyé une photo d'elle avec écrit : tu me manques. Je lui réponds que moi aussi et que j'ai hâte de la voir. Je suis déjà accro, c'est dingue. Elle rajoute qu'elle veut me voir demain. J'en oublie presque le fait que j'ai mon fils avec moi. Je lui avertis que je ne serai pas disponible ce week-end et que ça ne sera pas possible. Elle est déçue mais me propose quelque chose pour la semaine prochaine. J'accepte et éteins mon portable.

Je suis pressée d'être lundi.