L'île au Triste-Sort : Prologue

Prologue

1660, âge d'or de la Piraterie, les grands noms de la boucanerie proviennent de cette période. Mais avec les années, le monde évolue, la science et le progrès permettent aujourd'hui de vivre aisément. Accès à l'eau potable, nourriture au coin de la rue, électricité, internet... Imaginons un instant que tout ceci ne soit en fait qu'une fantaisie, que l'époque de la piraterie n'ai jamais été révolue, qu'elle ait évolué sans vraiment quitter les flots bleus et les abordages.

Nous sommes en 2020, en compagnie du Capitaine Lacroix et de son fidèle et dévoué équipage. Ces derniers vivent à l'époque de la piraterie très moderne. En effet, celle-ci n'a pas du tout avancer scientifiquement parlant. Seule les lois et la vie de ville ont changés. Vous ne trouverez par exemple pas d'ampoule mais vous pourrez trouver un four à feu de bois, des pizzas aussi, car gastronomiquement parlant, nous sommes bien en 2020. Les combats se déroulent toujours au canon, bien qu'il existe des boulets un peu différents, les sabres et coutelas sont toujours d'actualité et les pistolets sont toujours à silex et poudre à canon.

Actuellement amarré au port de la Nouvelle-Orléans, le navire du Capitaine Lacroix est en plein réapprovisionnement, pendant que son propriétaire et son second, Mousse, sont occupés à la taverne. Bière à la main, Lacroix semble bien préoccupé... Son second l'observe silencieusement, attendant que son supérieur daigne élever la voix pour dire quelque chose, trinquer en l'honneur du dernier abordage ou du prochain... Mais il n'en était rien, Lacroix resta muet comme une carpe. Mousse se décida alors, à briser le silence, dire quelque chose...

- Quelque chose !

Devant l'incompréhension de son Capitaine, Mousse répliqua de nouveau.

- Quelque chose ! Dites quelque chose Capitaine, ça en devient gênant ce silence de mort !

- Oh, navré Mousse. Je ne suis pas trop dans mon assiette aujourd'hui, répondit le capitaine en faisant danser la mousse dans son verre.

- Mais pourquoi ? Notre dernier abordage s'est bien passé, nous avons amassés assez d'argent pour le mois et nous n'avons presque pas perdu d'homme dernièrement.

Le capitaine baissa les yeux sur sa bière, qui lui sembla tout à coup bien plus amère.

- C'est ma femme. Lâcha enfin Lacroix avec une moue.

- Je comprends qu'on puisse aimer la boisson mais vous exagérez un peu...

- Non, abruti. Ma femme la duchesse ! Elle est censée arriver aujourd'hui au port et je ne l'ai pas vu depuis bien longtemps, j'ai peur qu'elle m'ait remplacé ou oublié.

- Mais, il me semble que vous lui écrivez presque tous les jours ?

- Oui, oui. Nous échangeons presque tous les jours par mouette voyageuse. Mais tout de même... Cela fait presque deux ans maintenant que nous nous sommes vus pour la dernière fois. Elle devrait arriver d'ici quelques heures et je stresse.

La conversation se termina plus vite que prévu, une femme entra dans la taverne en défonçant la porte en hurlant.

- CAPITAINE LACROIX !!! Hurla-t-elle à plein poumons, faisant sursauter la moitié de la taverne et brisant le brouhaha.

- Ah, c'est toi N'challa, fit le capitaine en terminant sa bière. Qu'est ce qui se passe, tu as encore perdu Anne ?

- Nan, Anne est dans sa cage sur le bateau. C'votre demoiselle, elle est arrivée. Plus tôt que prévu il semblerait.

Lacroix recrachât sa bière par tous les orifices de son visage, si ses yeux et ses oreilles le pouvait, elle ressortirait par là aussi. Pour lui, c'était bien trop tôt, il n'était pas préparé, pas habillé... Tant pis, il fallait aller récupérer sa dulcinée au port.