6 octobre 2018

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Chère Amel,

Je me sens au plus mal. Je n'y arrive plus, et comme je te l'ai dit dernièrement, je ne veux plus me battre. Je suis fatiguée, si épuisée par tous ces combats que je mène. J'abandonne, je lève le drapeau blanc à tous mes ennemis aussi nombreux soient-ils. Personne ne peut comprendre ce que je vis, ce que je ressens dans tous ces moments. La solitude est toujours présente même quand je suis avec mes amis. Mais est-ce vraiment des amis ? Si je leur dévoile mes craintes et mes peurs, partiront-ils comme tous les autres l'ont fait ? Je ne sais pas ce que je peux me permettre de leur dire, j'ai tellement fait cette faute auparavant. Je ne veux plus la faire, je ne veux plus qu'ils aient les armes nécessaires pour me détruire en un seul coup. Je ne veux plus pleurer devant tout ces gens qui sont à mes côtés, alors je souris. Je leur dis que tout va bien, chaque jour. Ils s'étonnent de ma force mentale à toujours me plaindre, mais ils ne savent pas que c'est comme un bouclier. Si je ne me plains pas, ils verront que je ne vais pas bien. Que je suis détruite ou que je me détruis. Je ne veux pas que ceux-là pensent que je suis une fille dépressive qui souhaite juste mourir au fond d'elle.

J'ai assez entendu toutes ces horreurs à mon égard, je veux me montrer forte devant eux cette fois, et pleurer chez moi. Mais par moments, une larme s'échappe, elle arrive à passer malgré la carapace qui m'enveloppe. J'essaye de la cacher pour que personne ne la voit, et si par malheur je l'essuie avant qu'elle n'ait fini son voyage sur mon visage, d'autres se créeront un chemin par cette fissure. Je ne veux même plus de pitié comme je le demandais autrefois, je ne veux plus prouver par A + B que ce que je dis est vrai, que c'est réel. J'ai trop donné, à l'époque où tu étais encore là. Tu le sais combien j'ai donné de ma force, de mon mental, de ma fierté, tout ça pour essayer de tous les faire changer d'avis sur moi.

Tu t'en souviens n'est-ce pas ? Dis-moi que tu n'as pas oublié. Je me souviens que je demandais aussi à mes amis d'aller plaider ma cause. Je faisais réellement pitié, comment j'ai pu croire en ces personnes-là ? Elles ne sont plus rien et n'ont rien jamais rien été, je n'ai été que leur pion dans toute cette mise en scène sinistre et meurtrière. J'étais la cible à abattre parmi le champ de bataille, et j'en suis finalement sorti indemne. Et même si mon corps ne l'est pas, à cause de multiples blessures que je lui ai infligées, c'est mon esprit qui a le plus subit.

Je n'aurais jamais dû faire tout ça, et aujourd'hui je reste meurtrie depuis déjà plusieurs années. Je n'ai plus envie de me battre mais je ne mêlerai pas ces pauvres personnes qui me servent d'amis, dans une bataille sans merci contre moi et mes démons. Si je le fais, si je faillis à ma promesse, je périrais. Et je ne serais pas seule, car j'entrainerai tous ceux qui ont voulu s'en mêler avec moi. Il faut que je termine le travail que j'ai commencé depuis toutes ces années. Il faut qu'ils meurent, de mes mains et de mes mots. Je veux les voir souffrir comme ils m'ont tant fait souffrir. Je veux pouvoir sourire de leur mort, les uns après les autres. Je veux voir l'agonie et la peur dans leurs yeux.

Comme toi, lorsque je t'ai tuée.

Manipulatrice - Amel [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant