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1204

Sujet: Écrivez une histoire sur le Moyen-Âge en créant un personnage fictif tout en ayant de véritables éléments historiques 

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I

Mars 1204

« Aller, s'il te plait !

-Non, je n'irai pas !

- Ombeline, tu es la seule qui puisse le faire, la seule en qui j'ai confiance ! »

Tandis que nous nous baladions à l'orée de la forêt qui recouvrait une grande partie du domaine des Desplants, Flore tentait inlassablement de me faire accepter. Elle savait très bien que si elle insistait suffisamment, je finirais par accepter, comme toujours. Mais cependant, cette fois était trop grosse, et j'étais donc fermement opposée à ce qu'elle me demandait.

« Aller, je ne te demande pas la lune non plus !

-Flore tu me demande quand même de quitter Paris, pour rejoindre Venise, ce n'est pas tout près non plus ! Ma voix se teintait d'agacement, je perdais patience peu à peu, et elle en avait tout à fait conscience.

- Mais c'est pour la bonne cause et je ne peux pas confier ce message au messager de mes parents, ils seraient immédiatement prévenus du contenu de la lettre ! sa voix avait maintenant des intonations enfantines et elle arborait une moue boudeuse que seule la pensée de ses parents arrivait à lui soutirer.

-Et pourquoi ne demandes-tu pas au bien-aimé de ta sœur, Sire Deaureille, j'ai entendu dire qu'il se rendait à Venise.

- Mais ce n'est pas pareil ! bien que ma sœur lui fasse entièrement confiance, il n'a pas ma confiance, tu es l'une des seules qui l'as !

- Il y a sûrement une autre personne qui puisse le faire, et puis, je ne sais pas bien monter à cheval, avais-je tenté dans un dernier élan de refus

- ne raconte pas de bêtises, tu es l'une des personnes qui monte le mieux à cheval que je connaisse ! Tu sais monter à cheval avec la grâce des grandes dames mais comme un chevalier également ! Je suis persuadée que tu serais tout à fait capable de faire ce voyage, bien plus que le meilleur messager de la région

- ce n'est pas parce Lucien est au service de tes parents que tu as le droit de le rabaisser comme ça, il a toujours été et sera pour bien longtemps le meilleur messager de la région, celui que bien des gens envient à ta famille pour ses bonnes connaissances de la route et ses nombreux contacts.

- Oui, c'est vrai, tu as raison, excuse-moi, m'avait-elle alors dit, un peu gênée de sa maladresse.

- tu vois, voilà ce qui arrive à vouloir absolument me convaincre de quelque chose, tu finis par dire des choses que tu ne penses pas ! je ne lui avais pas dit ça sur un ton de reproches car c'était une vérité et elle le savait très bien.

- Mais, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait s'il te plait ! »

Elle avait ainsi continué ses supplications sur une bonne partie du trajet, ne s'arrêtant que pour reprendre son souffle et continuer de plus belle. J'avais feint au début de ne rien entendre, mais petit à petit je perdais ce qu'il me restait de patience, jusqu'à ce que, excédée, je me retourne vers elle, qui marchait quelques pas derrière moi, mon agacement m'ayant poussé à accélérer sans même que je ne le veuille.

« Très bien ! Tu as gagné, je vais la lui apporter cette fichue lettre, à ton chevalier ! »

A ces mots, que j'avais immédiatement regrettés, j'avais vu sur le visage de mon amie un grand sourire poindre, et, après de nombreux remerciements de sa part, elle m'avait presque trainée jusqu'au château, car, selon elle, si je voulais me reposer, avant d'avoir atteint mon but, il fallait que je parte demain à l'aube.