C'était une soirée comme les autres; une de ses douces soirées d'hiver que l'on apprécie longuement. Le vent secouait doucement les branches des arbres et freudonnait une petite musique qui peut endormir n'importe quel homme vivant. Dans le bureau de Firmainn, il n'y avait rien; pas une lumière, un son, un bruit. À la coutumée, il reste plus tard que moi comme il essaie de prendre de l'avance sur nos dossiers paranormaux. Cela fait environ six ans que je travaille avec Firmainn et, pour tout dire, il ne m'appreciait pas trop au début. Et puis, lorsqu'il vit que ma passion pour l'étrange et le paranormal était aussi dévorante que lui, il me prit sous son aile jusqu'à ce que je le dépasse lors de l'affaire Bloody Mary. Je me souviens de ce jour; je m'étais investie comme une folle pour que mon article paraisse dans Paranormal Magasine, le magasine des adeptes de l'étrange. J'y avais passé des nuits entières sans dormir pour avoir tout les plus petits détails sur cette mariée hantant nos miroirs. Vous ne voyez pas de quoi je parle? Et bien, je vous parle d'une femme morte en fausse couche qui se suicida par la suite. Depuis que l'on connaît ce mythe, un rituel est né et je vous déconseille de le faire chez vous. Il consiste à se placer dans une pièce (la plupart du temps une salle de bain) éclairée de deux bougies placées de chaque côté du miroir tout en fixant attentivement son visage dans le miroir et prononcer le nom de Bloody Mary trois fois, auquel cas l'on doit tourner sur soi-même en hurlant le nom de Bloody Mary de plus en plus fort : au troisième tour, lorsque l'on fixe le miroir, elle est censée apparaître. Son visage serait vraiment terrifiant : elle est couverte de sang, de blessures et chercherait à attraper la personne pour l'emporter avec elle si on la regarde dans les yeux. On peut également, après avoir prononcé Bloody Mary 3 fois, ajouter « I killed your baby », « J'ai tué ton enfant » en français, ce qui provoquerait une attaque mortelle et sans pitié de l'entité en question. Dans cette version, on entend une cloche sonner quand elle arrive. Voilà la terrifiante histoire de Bloody Mary, qui me fascina tout comme Firmainn, grâce à qui je réussi à avoir ma chronique dans le magasine. Mais qui dit première chronique publiée dit plus grande responsabilités. De ce fait, le directeur me donna pour prochain dossier celui de Jeff The Killer, l'homme au sourire de sang. Étrangement, lorsque Birder, mom directeur, me parla de cette creepypasta, je fus sceptique; j'avais beaucoup entendu parlé de ce Jeff et je crois même que quelqu'un s'est suicidé après "l'avoir vu". Mais qui aurait pus donc voir cet homme avec un sourire fait avec un couteau et aux paupières brûlées? Selon les dires, ce serait une certaîne madame Rafender, quatre-vingt-dix ans. Elle l'aurait vu après que son mari soit décédé à la suite d'une crise cardiaque. Mais bon, pour moi cela n'était que des foutaises, balivernes de vieilles âmes en quête de frissons.
En rentrant chez moi ce soir là, je ne pensais qu'à une chose; ma chronique. Je cherchais toutes les idées, tournures que je pouvais poser en tant que piliers pour mon oeuvre. La pluie, ma meilleure amie m'accueillit sur le pas de ma grande maison qui fut éveillée par les aboiements de July, mon chien. Je l'ai trouvé sur le vieux port lors de mon voyage à Marseille; elle était attachée à une ligne d'amarrage avec un petit mot :"Adoptez-moi"! Au début, je fus sceptique à la vue de ce petit être poilu mais en voyant ses yeux ronds comme des billes, j'ai craqué. Depuis, elle vit chez moi dans ma belle demeure avec tout le luxe qui va avec. Le choix du dîner fut rapide, ce soir c'est pâtes au saumon et yaourt au chocolat devant le brouillon de ma chronique. J'écrivais, j'effacais, j'écrivais à nouveau et je reffaçais. J'avais vraiment du mal, ça en devenait pénalisant. Vingt-trois heures trente et toujours rien sur ma page Word. Je commençais à paniquer. Minuit, minuit une, minuit deux... Le sommeil me gagnait de plus en plus et ma page était blanche comme neige. Mes yeux se fermèrent instantanément et le rêve entra en moi mais ce n'était pas réellement un rêve; je voyais un jeune homme, assis dans mon salon, dos à moi. Les alentours étaient brumeux, invisibles. On ne distinguait que le sofa rouge bordeaux et les longs cheveux du garçon. Je le voyais se retourner lentement et je vis sur son visage une longue ligne rouge, comme un sourire ensanglanté. Il se figea sur son profil, me regarda et chuchota quelques mots.
__Va te COUCHER!
Un sursaut de terreur me réveilla. Je tremblais, j'étais pâle et je transpirait.Mon regard se tourna sur l'horloge murale de la cuisine; elle indiquait deux heures cinquante du matin. Tout en me frottant les yeux, je partis me prendre un verre d'eau dans la cuisine. Soudain, je vis July courir vers ma chambre. Sur le coup, je ne vis rien de suspect à cela étant donné que son panier est dans ma chambre et qu'elle va souvent en premier pour que je je la rejoigne après. Sauf que cette fois, je l'entendis aboyer fortement, comme si elle avait vu un voleur. Je montais à pas lents pour ne pas effrayer ce qu'elle venait de voir. L'escalier grinçant sous mes pas me laissait le temps de réfléchir sur ce qui pouvait bien l'inquiéter à ce point. Serait-ce un voleur? Un oiseau? D'un coup, plus rien. Je ne l'entendis plus. Affolée, je montais les escaliers deux par deux et arriva dans ma chambre... July venait d'être égorgée. Un cri étouffé sorti de ma bouche, je n'osais pas lever les yeux par peur de ce que je pouvais voir face à moi jusqu'à ce que j'entende une voix qui ressemblait à un frottement de deux morceaux de plastique ou de polystyrène, je ne sais pas. Voulant savoir qui s'adressait à moi.
__Pourquoi as-tu peur Brooke? Me suis-je pas beau?
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Jeff The Killer
FanfictionNous connaissons tous l'histoire de Jeff The Killer, le jeune garçon au grand sourire et sans paupières. Brooke Partie aussi. Spécialiste du paranormal et des creepypastas en tout genre, elle ne croit malgré tout pas du tout à ce genre d'histoires j...