Chapitre 3

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Le cri fit sursauter tout le monde, moi la première. J'avais reconnu la voix de madame Berwick, la voisine d'à côté. Une pensée atroce traversa mon esprit; la vieille Berwick a vu Jeff! Mon Dieu, ayez pitié de moi et dîtes-moi que ce n'est pas ça! Le commissaire sortit le premier, suivi d'Alice et moi fermant la marche. Une fois dehors, on se dirigea tous vers la cloture de la voisine, encore tremblante. Jake lui demanda ce qu'elle avait vu mais elle ne pus rien dire. Elle pointa du doigt la cabane au fond de mon jardin. Je pris la main d'Alice qui était devenue aussi moite qu'un mouchoir mouillé. C'est figée sur place que nous regardâmes Jake se diriger vers la petite cabane en bois. Il ouvrit la porte et je me mis à prier que Jeff ne soit pas à l'intérieur.

__Mais il n'y a rien là-dedans madame Berwick!

Ouf, sauvé! Mais je me demandais tout de meme où était passé Jeff. Jake revint alors vers nous.

__Bon, je ne vais pas m'attarder plus longtemps. Je n'ai pas envie de vous déranger.

__Je vous racompagne Jake.

Alice quitta le jardin, me laissant seule avec madame Berwick. Son regard perçant traversait mon âme comme une épée traverse le buste d'un chevalier. Je n'osais même pas me retourner tant je savais qu'elle allait me tuer juste en me regardant. Je rentrais dans la maison, appelant Jeff, sans avoir de réponse. Je pris peur et montais dans la chambre d'amis, et je le vis. Il était allongé sur le lit, pleurant. J'hésitais à m'approcher de lui par peur de le brusquer, mais je le fis quand même. Je m'assis au bord du lit, posai ma main sur son épaule et l'appelai doucement. Il se retourna vivement. Il avait les larmes aux yeux, mais pas n'importe lesquelles; des larmes de sang. Il se jeta dans mes bras, en larmes. Je le serrai doucement dans mes bras, carressant ses cheveux. Ils balaffraient mes mains mais je m'en fichais, je voulais juste qu'il aille mieux. Je me mis ensuite à le bercer doucement, comme on berce un bébé pour qu'il s'endorme. Et c'est ce qu'il se produit. Je l'allongeais alors sur le lit, le couvrant d'une couverture. Je quittais la chambre, le regardant somnoller. Je laissais une petite ouverture dans le cas où il voulait sortir et nous rejoindre. Lorsque je descendit, Alice était assise sur le sofa, fixant le jardin.

__Où est Jeff?

Sa voix se fit tremblante.

_Il dort. Je lui monterai son dîner dans la chambre.

__Maintenant que la voisine l'a vu, elle va en parler à tout le quartier!

__Je sais ma chérie.

__Tu ne comprends pas Brooke! Jeff est en danger!

Je lui avait préparé une soupe de poireaux avec des nouilles. Alors que je montais l'escalier, je repensais à ce que m'avait dit Alice; et si Jeff était vraiment en danger? Comment le protéger? Que faire? Soudain, j'entendis un cri de douleur provenir de la salle de bain. Affolée, je lâchais mon plateau et courus en direction du cru. Là, agenouillé sur le sol, je vis Jeff, un aiguille et du fil à coudre dans la main. Il essayait de recoudre ses cicatrices! Je pris violemment les deux objets de ses mains, les jetais au sol et le pris dans mes bras. Il pleurait.

__Pourquoi as-tu fait ça?
__Je voulais être beau comme Jake...

Je le serrais encore plus fort.

__Tu sais, ce n'est pas parce que tu as une balaffre sur les joues que ça fait de toi quelqu'un de laid. Je connais des gens qui sont beaux de l'extérieur mais qui sont encore plus terrifiant de l'intérieur. Toi, tu es bien plus beaux que tous les hommes que j'ai pus voir dans ma vie. Tu es beau tel que tu es Jeff, ne l'oublie jamais.

Il s'était calmé. Je pris un petit ciseaux et me mis à retirer chacune des coutures qu'il avait fait. Je me sentais si mal pour lui, j'avais de la peine. Cette nuit, pour qu'il n'ait pas peur, je le fis dormir dans mon lit, avec moi. Alors qu'il dormait, je me demandais si Alice avait tord de penser que Jeff était en danger. Ah cette Berwick! Toujours à se mêler des affaires des autres! Si je pouvais, je la tuerai! Oups! J'espère ne pas avoir dit ça à voix haute. Il fallait trouver une solution pour que Jeff ne soit plus en danger chez nous. Mais comment faire? Je cogitais toute la nuit, dans l'espoir de trouver une solution.
Le lendemain, Alice était partie travailler et je devais en faire autant. J'avais donné l'ordre à Jeff de ne sortir sous aucuns prétexte. Il acquissa d'un hochement de tête. Toute ma journée fut rythmée par une inquiétude constante pour Jeff; j'avais peur qu'il fasse encore une bêtise et que son secret soit découvert. Vers vingt-deux heures, je reçus un coup de téléphone de... Alice?! Qu'est-ce qu'il se passe?!

__Brooke! On a un gros problème!
__Qu'est ce qu'il y a?!
__C'est Jeff! Jake l'a arrêté!

Jeff The KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant