Le 3ème trimestre était marqué par une fatigue ce malgré les innombrables vacances qui nous avaient été accordées.Nous étions pris d'une lourdeur freinant parfois notre rythme cardiaque.Certains venaient à l'école les yeux rougis enflés comme s'ils illustraient une réaction inflammatoire.Nous étions éreintés et nous n'en pouvions plus.Un jour Mr Tchiss demanda a toute la classe son opinion sur les Classes renforcées et cette demande était posée au mauvais moment car nous étions jeudi et pour nous le jeudi était un jour de dur labeur ,un jour où rien que l'emploi du temps nous donnait l'envie de serrer notre lit et de ne pas le quitté un jour fatiguant durant lequel les profs parlaient comme des logiciels sur de longues heures.À la première heure nous avions 3h de physique avec un prof dont le contact n'était pas facile ,il faisait ses cours comme à l'unive et pas la peine de vous conter la suite.Les 3 prochaines heures étaient dédiée à Mr Tchiss ,ce prof nous enseignait le français comme si nous étions des littéraires,3h avec lui valaient moins que 3minutes en enfer,ses cours commençait par un Bonjour et sans transition logique nous roulions déjà sur les connecteurs logiques pour atterrir sur les pièces de théâtres pathéticotragiques et tout ce ci ne se déroulait qu'en 2 minutes.Il fut un temps où rien que sa présence nous communiquait le sommeil et je ne vous parle pas d'un sommeil où vous percevez des bruits mais plutôt un sommeil doux et approfondie.Ce prof était maintenant un remède contre tous nos insomnies.
À sa question,Sirtith Makosso ne pouvait s'empêcher de répondre et il expliqua à Mr Tchiss que pour lui les CR étaient loin d'être le paradis qu'il s'était imaginer,ses journées étaient identiques et il parlait là d'une vraie routine.Sirtith dort pendant 2h,se réveille à 5h,se met dans un bus,part à l'école pour ne revenir qu'à 17h.Une fois de retour il n'a même pas de temps pour lui ,il prend une douche,mange parfois et doit réviser ses cours d'aujourd'hui et préparer ses cours de demain il se couche tard se lève tôt se couche tard se lève tôt.Ce mythe de Sisyphe il en avait marre les CR ne tuaient pas seulement sa personnalité mais aussi sa vie sociale car il ne rendait plus vraiment visite à ses proches,faute de temps.Mr Tchiss comprit toute cette plénitude,il se chargea de nous faire comprendre que nous n'étions ni la première ni la deuxième génération mais plutôt la neuvième et si les anciens ont pu supporter alors pourquoi pas nous ?.
Notre souffrance ne passait pas inaperçu devant le prof de philo,à son tour ce dernier nous faisait comprendre que la vie n'était qu'une sorte de pénitencier et que chaque étape représentait une cellule,en quittant l'une on croit être enfin libre mais la réalité est que nous nous enfonçons juste dans une autre cellule.
Le 3ème trimestre était le plus lent,on avait l'impression qu'il ne finirait jamais.Dans ce tunnel sombre et obscur les vacances se trouvaient au bout mais on ne les voyait pas on n'en apercevait juste quelques rayons.Nous travaillâmes à perdre haleine nous souffrîmes mais dans tous les cas nous restâmes sur le bateau car jamais il ne chavira.
Le dernier jour d'école on se faisait beau car la joie était intense,on sortait de la prison même si cela n'était que pour un temps mais on avait enfin ces vacances.Ce jour là on fêtait tous quelque chose d'invisible d'insaisissable,c'était plus fort que nous et on mouvait dans tous les sens.On avait pas les mêmes vêtements mais on avait un point en commun ce sourire qui rayonnait ,cette banane qui se dessinait faisait de tel sorte que tout le monde se ressemble.On criait on sautait et pris par sa folie chacun faisait quelque chose d'inédit,Mpessa qui était d'une solitude infranchissable jouait au mec compatissant et détendu,Mackosso Helbe faisait des câlins à tout le monde en vous lâchant «c'est le dernier jour il faut en profiter» Bénie Bouiti lançait une vidéo snap où on criait tous «on n'est plus là au revoir» c'était tellement émouvant on célébrait une liberté conditionnelle.On se mettait partout où on voyait des gens en position de selfie ,on prenait des photos avec les profs avec tout le monde.On ne le faisait pas par envie mais plutôt par amour car cette classe nous avait tant appris et ces élèves et profs nous avaient tant marqué.On quittait le bâtiment Makosso avec un si grand sourire que l'on croirait même qu'on y reviendra plus.Ce n'était pas la fin mais c'était le commencement de la fin
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Les CR9 (tome 1)
Non-FictionCe livre décrit les moments passés aux CR (Classes Renforcées) sous le regard de Prince Dom