Γεια, χαρηκα για την γνωριμια

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"Bonjour, c'est une joie de te rencontrer"

Partie 1


J'appuie sur mon réveil pour qu'il cesse enfin de torturer mes oreilles. Il tombe au sol, et continue, à mon grand malheur, à gesticuler au fil des vibrations de son mécanisme satanique.

Mais bordel, me dis-je encore à moitié endormie, comment on éteint ce truc ?
Je me penche au bord du lit pour l'atteindre, et finis par tomber violemment au sol.
Je frotte ma tête ; au moins, me voilà sortie du lit.
Dans un état zombiesque, je sortis mon bras gauche et fixa avidement mon poignet. Il était déjà 7h15.

Je me lève avec un bâillement, je m'étire, pour ensuite enfiler des pentoufles. Je frotte mes joues creuses avec mes mains ; c'est mon petit rituel matinal, pour éveiller les muscles du visage.
Ça m'aide beaucoup, pour m'éviter de me rendormir aussitôt. Mon lit est à 2 mètres de moi, et ça donne envie...

Ensuite, je me dirige vers la salle de bain pour me débarbouiller le visage. J'entre, et vérouille la porte derrière moi ; acte inutile, certes, car ma petite salle de bain personnelle se trouve à l'intérieur de ma chambre. Je trouve cela tout de même rassurant, de s'enfermer. Personne ne pourra troubler mes rituels matinaux.

J'avançe en direction du robinet, et dévisage la chaise à côté de l'évier : ma tenue du jour, choisie méticuleusement par ma mère, comme à la normale, se trouve pliée dessus et piteuse comme jamais.

Je recule d'un pas pour me trouver à nouveau nez à nez avec le robinet. Me voilà face à mon pire ennemi : mon reflet, un reflet fatigué et lassé de ce train train quotidien qui m'épuise déjà.

Je fixe, puis tâte mes cheveux bruns, coupés au carré : toujours aussi laids. Mes tâches de rousseur m'offrant au mieux un air de gamine farouche de 13 balais, mes oreilles qui ressortent trop, mon nez qui est définitivement trop droit ; pour simplifier, je ne ressemble à rien.

Aujourd'hui, c'est mercredi, donc rien que 5 heures au lycée, et c'est fini. Rien d'extravagant, ça passera vite.

Je me rince le visage et le sèche. Mon teint semble d'avantage palot, plus que d'habitude. Si j'enfilais une perruque noire et m'attachai un ruban rouge dans les cheveux, je gagnerais avec aise un casting pour le rôle ironique de Blanche-Neige.

Après avoir baignée dans le dégoût à la vue de mon propre visage, je détourne du regard ce miroir dégueulasse et me dispose aussitôt à m'habiller. Je choppe la petite jupe bleue de gamine de maternelle, la chemisette blanche et noire à pois et, sans oublier le collant à paillettes qui me rajeunit encore plus que ma mère a sagement préparé pour moi. Je me fringue à l'arrache pour vite me débarrasser de cette tâche matinale insupportable.

Je repasse devant le miroir et brosse mes cheveux crépus pour séparer la raie au milieu ; je ressemble à un moine.

J'essaye de sourire :

Ignoble.

Personne ne sortira avec quelqu'un comme moi, me dis-je, je ressemble à une intello...

J'attrape mon sac et traverse alors en vitesse le couloir pour accéder à la cuisine.

"Diane !"

Je me retourne et aperçoit une silhouette féminine. Gracile, visiblement insouciante, en train de cuire des oeufs à la poêle. Je sors une assiette et la fait coulisser le long du comptoir : rien que l'odeur me fait saliver...

La femme se retourne alors soudainement, poêle Ikea crépitante à la main, et me contemple comme si j'étais une statue romaine :

"Ma puce, tu es sublime, s'exclama-t-elle, tu vas faire tourner toutes les têtes du lycée !"

Ouais, ouais. Prends-moi pour une cruche, Maman.

Je dégage une des chaises après avoir farfouillée les placards pour trouver un verre, évitant à tous prix toute discussion avec ma mère. Une fois le verre pioché, j'ouvre le frigo pour sortir le carton de jus d'orange :

"Ah non, Diane ! Pas de jus d'orange le matin, ça donne des migraines..."

Et PAF, c'est le son que fait la barquette de jus sur la table, après l'avoir posée avec force.
Je jette un regard meurtrier à ma mère, qui continue gaiement à cramer sa friture.

"M'man t'sais quoi, j'ai plus faim" dis-je en ramassant mon sac brusquement du sol et en me dirigeant vers l'entrée.
Bouffe de merde, mère de merde, vie de merde. Autant être en avance au bahut qu'être encore ici longtemps.

"Ta chaise, Doudou !" cria-t-on depuis la cuisine.

J'ignorais la voix et continua ma course déterminée vers la porte. J'attrape les clés attachées au portique, ainsi qu'un masque, et ouvre la porte. Je la claque derrière moi, en signe de supériorité.

Mais quelle harpie, pensais-je. J'avance sur les gravillons bruyants du jardin, ouvre le coffre de sa voiture et en extrait mon vélo, que j'enffourche immédiatement après. Nous ne sommes que deux jours après la rentrée, mais je démarre deux nouvelles classes aujourd'hui, dont une qui ne m'intrigue pas plus que ça ; Grec.

Et autant arriver en avance...

ֆɛ ǟɢǟքօOù les histoires vivent. Découvrez maintenant