Chapitre 9

492 21 22
                                    

CHAPITRE NEUVIÈME

Naruto regardait le plafond de sa chambre, allongé sur son lit. Hinata était étendue à côté de lui et avait fini par tomber de sommeil, fatiguée à cause des nombreuses heures qu'elle avait passé à pleurer. Il lui avait finalement dit ce que Kawaki leur avait révélé aujourd'hui, tout en appréhendant sa réaction.

Son sommeil n'était pas tranquille. Régulièrement, il l'entendait pousser des sanglots tout en dormant. Il lui caressait les cheveux pour essayer de la calmer même s'il savait que ça ne servira à rien. Il comprenait très bien comment elle se sentait car il ressentait les mêmes choses. Cependant, il s'interdisait de pleurer. Tant qu'il n'aurait pas retrouvé son fils, il n'en avait pas le droit. Ce n'était pas lui qui était en train de subir des expériences et des tortures depuis quatre ans. Il ne s'autoriserait à pleurer qu'au moment où il le retrouverait. Pas avant.

Il n'avait encore rien dit à Himawari mais il savait que c'était inutile de lui en parler. Elle les avait écoutés, cachée dans le couloir, se pensant discrète. Elle ne se doutait pas que grâce à Kurama il pouvait sentir tous les chakras qui l'environnaient, sans efforts.
Il l'avait laissé écouté malgré tout, pour qu'il n'ait pas à lui dire en face. Il était déjà assez dur de le raconter une fois et d'avoir assisté à la dévastation de sa femme. Traitez-le de lâche mais il n'avait pas la force d'affronter sa propre fille.


•*•

Gaara soupira devant la pile de papiers trônant sur son bureau. Il était Kazekage depuis maintenant plus de dix ans mais détestait profondément la paperasse. Personne n'aurait pu se douter de son dégoût vis à vis de cela car il ne le montrait pas. Il n'était pas expressif. Seuls son frère et sa soeur le connaissait assez pour le savoir sans lui demander.

Il s'installa à son bureau et fit ce qui était devenu une routine depuis quatre ans : consulter tous les rapports de ses ninjas, envoyés enquêter sur la disparition de Shikadai et Boruto.

Quand il avait appris leur disparition, il s'était directement impliqué dans leur recherche. Boruto était le fils de son premier ami Naruto et, même s'il était un peu casse-cou, il ressemblait beaucoup à son père. Il savait que Naruto tenait à son fils comme à la prunelle de ses yeux, même s'il ne le montrait pas assez explicitement. Cela était sûrement dû au fait qu'il avait grandi sans parents. Il ne savait pas comment montrer son affection, ni comment se comporter avec une pré-adolescent hyperactif comme son fils.

Néanmoins, il ne le blâmait pas. Il rencontrait les mêmes difficultés avec son fils. Fort heureusement pour lui, Shinki était tout le contraire de Boruto et ne demandait pas sans cesse des preuves d'affection. Il se fit la réflexion que son fils, bien qu'il ait été adopté, lui ressemblait beaucoup.

Pour ce qui était de Shikadai... La douleur était tout autre. C'était son neveu. Le fils de sa soeur, Temari. Il l'avait vu bébé - il lui avait même changé ses couches ! - , l'avait vu grandir, absorber chaque information comme une éponge et ressembler de plus en plus à Shikamaru. Il l'avait aimé dès le premier regard et s'était juré de le protéger envers et contre tout. Mais il avait échoué.

Il n'osait imaginer la douleur que Temari et Shikamaru devait ressentir en tant que parents. S'il arrivait la même chose à Shinki, il perdrait sûrement les pédales. Il aimait son fils de tout son être et n'imaginait pas sa vie sans lui. Il lui avait apporté de la lumière dans ses ténèbres, tout comme Amako l'avait fait pour ses parents il y a trois ans.

Sa nièce lui avait également apporté un peu de bonheur. Sa naïveté et son innocence envers le monde étaient très attachantes. Il aimait beaucoup l'écouter parler, car ses phrases n'avaient aucun sens. Elle employait des mots difficiles pour son âge et mettait de côté les plus faciles. Ses yeux brillaient d'intelligence et il savait qu'elle serait redoutable dans le futur.

Secouant la tête pour se débarrasser de ses pensées, il prit le premier rapport sur la pile devant lui et commença à lire.

Au bout de deux heures de lecture continues, il soupira et se pencha en arrière sur sa chaise. Rien n'était concluant. Encore une fois, les rapports s'avéraient décevants.

Il entendit quelques coups discrets toqués sur sa porte. Ce devait être son assistante, timide mais très efficace dans son travail.

- Entrez !
- Sir Kazekage, salua-t-elle respectueusement, l'Hokage voudrait vous faire parvenir un rapport. Il dit que c'est urgent.
- Bien. Merci pour votre travail, je vais le prendre. Vous pouvez disposer, dit-il en tout prenant la feuille.
- Oui sir Kazekage.

Elle sortit et referma doucement la porte derrière elle.

Il s'installa de nouveau dans son fauteuil et commença à lire attentivement le rapport. Au fur et à mesure qu'il avançait dans sa lecture, un poids écrasant tombait sur ses épaules.

Si ce que ce Kawaki racontait était bien réel... Il se demandait s'il n'était pas déjà trop tard pour les sauver.

Le chemin des ténèbres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant