T2 : Métamorphose

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Cela fait une nouvelle semaine de passée depuis la pleine lune. Je suis partie plus tôt que je ne le voulais ce soir là. À vrai dire, si Drogo n'avait pas plaqué Sebastian à cette arbre, c'est moi qui l'aurait mordu. Je sais qu'il était déboussolé et je ne m'attendais pas un merci mais sa pitié m'a écœuré. J'ai pas besoin qu'on est pitié de moi. J'ai fait des tas de choses dont je suis pas fière pour survivre. Parfois, le dégoût de moi même est encore bien présent. J'ai pas envie qu'on me renvoie en pleine face la souffrance que j'ai enduré mais aussi celle que j'ai imposé à certaines personnes. Malgré tout, je déprime. Je passe beaucoup de temps à observer la forêt depuis la terrasse, à écouter les oiseaux et à regarder la vie suivre son chemin. Mais aujourd'hui, je me sens juste épuisée. J'ai dormi presque toute la journée. Mon instinct de loup me titille et je sens que quelque chose se prépare. La nuit est tombée depuis une heure. Le dernier quartier de lune se trouve au dessus de la foret illuminant de son faible halo la cime des arbres. La forêt semble fantomatique. Quelqu'un vient s'accroupir à coté de moi.

Peter – On a remarqué que ça n'allait pas fort depuis la pleine lune. C'est à cause du prof ?

Je reste immobile. Je n'ai pas envie de parler. Enfin de communiquer.

Peter – J'imagine que ton absence de mouvement signifie que tu ne veux voir personne. N'oublies pas Cassie. Tu n'es plus seule désormais. Tu as une famille qui tient à toi.

Il repart dans le manoir. Je souffle. J'adore mes vampires mais ils sont parfois un peu envahissant. Je trottine vers la lisière. J'ai envie de chasser. Je n'ai pas faim mais je ne compte pas tuer ma proie. Juste le plaisir de la traque, d'utiliser mon flair et ma vitesse. Penser à autre chose. Je m'enfonce dans le bois. Je laisse mon instinct m'envahir et renifle l'air. Je repère une légère odeur de musc dans l'air. Je suis la piste jusqu'à dénicher une piste plus fraîche au sol. Je suis la piste avec prudence. La piste se réchauffe. Ma proie n'est plus très loin. Je m'approche sans bruit. Je découvre une petite clairière dans laquelle une biche et son petit pâturent. C'est un beau spectacle qui s'offre à moi. Je me contente de les regarder. Une douleur me foudroie. Je pousse un cri qui déchire le silence de la nuit. La biche et son petit s'enfuient à toute vitesse. J'entends mes os craquer. Un par un. Mes articulations se disloquent. Mes yeux se révulsent dans leurs orbites. Je convulse. La douleur atteint un niveau de puissance inqualifiable. C'est encore plus douloureux que la première fois. Je perds toute notion du temps. Mon monde se résume à la douleur. J'entends dans le lointain des hurlements de loup. Est ce que se sont les miens ? J'ai l'impression de bouillir de l'intérieur. Mon cœur bat à un rythme alarmant. Je voudrais bien m'évanouir mais le changement magique m'empêche de sombrer dans l'inconscience. Un mot réussi à franchir la barrière érigée la douleur. « Cassie ». C'est une voix que je connais. Je me raccroche aussi fort que je le peux à cette voix. Je m'insère dans la brèche que cette voix a créé en arrivant jusqu'à ma conscience. Je reviens à la raison mais la douleur s'intensifie. Je m'arc-boute et la douleur disparaît. Je sens des mains glacées sur ma peau brûlante.

Cassie – Froid.

Ma voix n'est plus qu'un souffle fragile.

Drogo – Désolé. Comment je peux t'aider ? Cassie, reste avec moi.

Cassie – Froid bien. Le lac.

Je me sens suspendue dans les airs. Je crois que je perds connaissance quelque instant car je ne reviens à moi que lorsque ma peau rencontre l'eau du lac. Drogo me tient dans ses bras, il a de l'eau jusqu'à son torse. Ses traits sont tendus à l'extrême. Il a du mourir d'inquiétude. Je pose une main sur sa joue. Je souris.

Cassie – Merci mon Blondinet.

Drogo – C'est si bon d'entendre de nouveau le son de ta voix, ma Rouquine.

L'enchanteresse IIL Drogo 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant