#3/ Conflit

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Un soir parmi d'autres, Erwin était dans son bureau en train d'écrire ses prochains cours et tout ce qu'il y avait à savoir sur cette bataille qu'avait durement mené le bataillon et le reste des soldats. Il devait faire en sorte à se rappeler d'un maximum d'événements, de détails, des armes et tactiques utilisées... Évidemment il s'en souvenait parfaitement, cela signifiait également se rappeler des souvenirs douloureux... Il était perdu dans ses pensées lorsque quelqu'un déboula dans la pièce :

- Le repas est prêt, tu te ramènes ?

- Mange sans moi, je suis pas du tout au point là...

- Allez, décroche cinq minutes.

- Pas ce soir désolé...

Le visage de Livaï commençait à s'assombrir et le ton de sa voix prit un air agacé. Il en avait marre de manger seul, surtout que cela faisait la troisième fois cette semaine. Erwin travaillait trop, à croire que quelque soit son métier il bossait beaucoup. Il serrait le poignée de la porte de toute ses forces, qu'il tenait toujours depuis son arrivée :

- Quoi, tu me laisse encore?

Étonnamment le blond perdit son calme, pourtant si naturel chez lui, lassé qu'on lui dise toujours les mêmes choses. Ce n'était pas facile pour lui non plus et travailler était pour lui un moyen d'éviter de prendre du retard, et donc de stresser encore plus. Évidemment il avait envie de se reposer, d'être aux côtés de Livaï et de s'occuper correctement de lui, pour autant il avait besoin comme d'un électrochoc pour stopper cette obsession qui le rongeait. Pour couronner le tout, le directeur de l'école ne l'appréciait pas, dû au faite qu'il ait été major du bataillon. Il avait totalement désapprouvé ses choix militaires et ne manquait pas de le lui faire comprendre en le faisant culpabiliser ou sous forme de remarques désagréables. Livaï devait l'aider à lâcher prise, lui faire comprendre d'une manière ou d'une autre que cette pression, le travail, occupaient trop de place surtout entre eux deux. Malheureusement Erwin lui répondit sèchement, ce qui n'arrivait pas souvent :

- Oui, encore. C'est comme ça.

- Très bien, je vois où sont tes priorités, à croire que rien a changé...

Il leva la tête de sa feuille et fronça les sourcils. Qu'est ce qu'il insinuait par là ? C'était un reproche ? Il avait toujours tout fait pour lui, il faisait son maximum...

- C'est-à-dire ? Il y a des choses que tu voudrait exprimer ?

- Si t'insiste je me gênerais pas... Je commence à en avoir ras le cul de vivre avec un fantôme, présent que quand ça l'arrange. J'ai l'impression que tu ne m'écoutes même plus ! T'as même pas remarquer que j'avais changé l'armoire dans notre chambre...

- L'armoire ? Donc parce que je ne remarque pas une armoire j'ai droit à des reproches ?

Les deux semblaient bien remontés, ils étaient prêt à tout se dévoiler mais aussi à dire des choses qu'ils ne pensaient pas sur le coup. Livaï n'avait pas apprécié la dernière phrase de son compagnon, Erwin ne comprenait donc pas où il voulait en venir ?

- Tu comprend vraiment rien...

- Toi non plus tu ne comprend rien, tu ne sais rien ! Et en plus de ça tu ne veux même pas m'expliquer !

- Pas la peine, tu m'écouterai pas !

Emporté par ses émotions qui commençaient à sincèrement l'envahir, sa voix montait de volume ce qui énervait de plus en plus le blond, déjà à fleur de peau :

- Bah oui, évidemment, puisque je ne t'écoute jamais apparemment !

- Très bien, alors pas la peine de venir me parler. Si j'avais su je me serais pas occupé de toi, je t'aurais laissé seul !

- Brillante idée, fait donc ça !

- Connard !

Le porte claqua en un éclair, faisant vibrer le mur qui provoqua la chute d'un des cadres en face d'Erwin. Le verre se brisa, ce qui attira son attention : une photo de Livaï était maintenant étalée sur le sol. Il soupira, la tête plongée entre ses mains. Les derniers mots du brun passaient en boucle dans son esprit : "Si j'avais su je t'aurais laissé seul !"... Il se demandait si il le pensait vraiment... Après tout, même quand son compagnon était là il restait seul, Livaï perdait son temps avec lui. Il ne méritait pas autant de bonheur avec son noiraud... Essayant de chasser ces idées, il reprit sa plume pour continuer d'écrire mais sa vue se brouillait et des gouttes d'eau tombaient petit à petit sur sa feuille, effaçant l'encre...

Livaï était dans la cuisine, s'acharnant sur le plat qu'il avait passé l'après-midi à cuisiner. Tout partit à la poubelle : du plat jusqu'au dessert, tandis que des morceaux d'assiettes se cassaient dans l'évier dû à la violence avec lesquelles elles étaient posées. Il avait envie d'hurler, de frapper, de pleurer... Toutes ces émotions le rendait encore plus en colère... "Excelente idée, fait donc ça !" La phrase de son blond lui trottait également dans la tête, il avait vraiment envie d'être seul ? Pourquoi lui avoir proposer d'emménager ensemble alors ? Pour se jouer de lui, s'occuper ? Ils s'aimaient pourtant, jamais Erwin ne ferait ça... Jamais.

Une heure s'était maintenant écoulée mais l'ambiance dans la maison était toujours aussi froide. Livaï s'était calmé, assis désormais dans le canapé avec une tasse de thé. Erwin, lui, était à l'étage en train de lire dans son lit. Plutôt, essayer de lire, puisqu'il ne pensait qu'à la dispute qu'ils avaient eu, jamais Livaï ne lui avait dit de telles paroles. Peut-être que c'était ce qu'il pensait depuis longtemps et qu'il venait de vider son sac... La porte s'ouvrit lentement et justement le brun apparut, silencieux. Il jeta un mauvais regard au blond mais ne dit rien, voulant simplement s'installer dans le lit. Les jambes du grand le gênait mais les yeux de celui-ci étaient rivés sur son livre, il ne disait rien non plus.

- Erwin, bouge.

Celui-ci leva la tête nonchalamment, le visage neutre.

- Et "s'il te plaît", il a été inventé pour quoi ?

- Pour me faire chier apparemment.

Erwin soupira mais rabattit tout de même ses jambes pour le laisser passer. Livaï était venu se coucher auprès de lui, c'était déjà un bon point...

- Va pas croire que c'est parce que je dors avec toi que je suis plus fâché.

- J'ai encore rien dit...

- Tu l'as pensé fort je le sais...

Son noiraud se tourna pour être dos à lui et remonta la couette jusqu'en haut de ses épaules, pour le coup il boudait vraiment. C'était un comportement puéril, pourtant Erwin ferma son livre pour le poser sur le chevet et fit la même chose tout en tirant la couette vers lui. Évidemment cela déplut à son compagnon qui tira encore plus pour en récupérer un bout mais le concerné râla et retira dessus.

- Livaï, ça suffit maintenant. Tu m'en laisse un peu, oui ?

- C'est toi qui prend tout.

- T'a vu comment t'es éloigné aussi ? Forcément...

Erwin se tourna alors vers lui tandis que son noiraud faisait de même. Il vint se blottir contre lui sans rien dire, son grand blond entoura simplement ses bras autour de lui. Ils s'endormirent dans un silence complet, ils règleraient leurs soucis plus tard.

Bonsoir vous allez bien? C'est enfin les vacances :) Courage à ceux qui travaillent encore TwT J'espère que vous avez aimé ce chapitre, personnellement j'ai beaucoup aimé l'écrire ^^ Bonne soirée !

Si nous étions heureux ? [OS Eruri] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant