Ses yeux.

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Point de vue de Nabil:

Un fils de pute m'a tiré dessus. Ines est en soutif à côté de moi, elle m'a mis son teeshirt sur ma blessure.
Elle pleure, elle panique. J'arrive devant chez Tarik. Il m'attendent.

Moi: donnez moi un teeshirt
Inès: Nabil !!!

Je lui met ce putain de teeshirt sur sa gueule.

Moi: habille toi, personne ne doit te voir comme ça.

Elle met le teeshirt. On sort de la voiture.

Tarik: doctor arrive.

Doctor c'est le médecin du quartier.

Inès: on a pas le temps je vais le recoudre.
Tarik: tu parles toi ?
Inès: j'ai pas le temps.

Elle me tire vers l'appartement. On entre elle prend des aiguilles et des trucs de coutures là avec un truc pour désinfecter.

Inès: Nabil ça va ? Nabil ??!!
Moi: oui oui

Jvois flou chui faya.

Point de vue d'Inès:

Nabil est pas allongé sur le lit, il transpire, il est pâle... Jsuis en panique je pleure mais j'essaye de me concentrer sur ce foutu fil que je dois rentrer dans l'aiguille.
Il a fermé les yeux, il respire...

Moi: Nabil s'il te plaît ne t'endors pas garde les yeux ouvert stp.
Lui: ouais...

Il respire fort.
Ademo entre dans la chambre. Me tend la pince et ressort. Il est au téléphone. Il parle de prime de tête.

Je ressors la balle du corps de Nabil. Il souffre. Je pleurs.

Moi: je. Je suis tellement désolée tout ça c'est ma faute tu m'as sauvée j'aurais du me prendre cette balle Nabil pardonne moi...

Lui: arrête.  De.   Pleurer.

Il n'arrive plus à respirer correctement.
Je pose ma main sur son front, il est brulant.
Je lui donne un Doliprane en espérant que la fièvre parte. 
Je met du désinfectant sur sa plaie, il sert la mâchoire, je sais que ça fait mal...

Je prend un torchon propre.
Moi: Nabil s'il te plaît mord ça, ça va faire mal j'en suis désolée. 

Il ouvre la bouche et mord le torchon.
Je commence à le recoudre, il mord de plus en plus, ses veines ressortent il devient rouge mais je dois continuer.

Je pleure de plus en plus, le voir dans cet état, par ma faute. Je n'arrive pas à m'en remettre.
Le pire est à venir, je dois bruler sa chaire pour que le sang coagule et pour que les saignements stoppent.
Je prend une spatule en fer dans la cuisine, je la chaufffe.  Le fer devient rouge, je pars dans la chambre et je m'approche de Nabil.

Moi: je suis désolée. Bismillah.

Je met la spatule brûlante sur la plaies recousues ce qui brûle instantanément la chaire autour et recolle les tissues. Nabil se tord de douleur.  Je pleure. Je suis au plus bas.

Moi: c'est fini Nabil, c'est fini.

Je lui caresse le bras.

Moi: endors toi. 

Il ferme doucement les yeux, il s'endort peu à peu. Je ramène une chaise et veille sur lui. Je le regarde dormir.  Je m'en vais chercher un torchon et de l'eau. Je lui fais une rapide toilette.  Je passe le chiffon sur son visage sur ses bras sur son ventre autour de sa plaie. Je le couvre et le regarde dormir. Je garde un chiffon humide sur sa tête pour éviter qu'il n'ai de la fièvre.

Quand j'avais 13 ans, je suis rentrée de l'école un peu plus tôt et j'ai trouvé mon père entrain de taper ma mère. J'étais pas au courant de tout ça, mon père battait ma mère quand je n'étais pas à la maison. Et ma mère m'attendait tous les jours, le sourire au lèvre, en cachant le calvaire qu'elle vivait. Mon père m'a vue et à claqué la porte. Il n'est plus jamais revenu. Je n'ai jamais été très proche de lui mais ça ne m'a pas empêché de pleurer quand j'ai reçu l'appel de la police affirmant qu'il a eu un accident de voiture. Quoi qu'il en soit, ce jour là, quand j'ai vu ma mère à terre et mon père entrain de la rouer de coup. Je n'ai pu m'empêcher de soigner ma mère d'une part, et d'autre part apprendre toutes les techniques de soins maison. Comment recoudre, comment désinfecter, comment s'occuper du blessé après soin.

Je suis aujourd'hui heureuse d'avoir vécu cette journée car elle m'a permise de connaître les bons gestes pour sauver Nabil.

L'argent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant