Le théorème de Charlie

Scène 8

Lilly - Arrêter, mais... Juste arrêter... Qu'est ce qui vous prend ?

Miranda - Oh je t'en prie, n'essaie pas de faire comme si ta personnalité était soudainement apparue. On ne peut pas le respecter.

Lilly - Tu veux que je te dise... J'en rien à foutre de ton respect. Je ne sais pas pourquoi tu ressent le besoin de te comporter en peste ou pourquoi vous passez votre temps à vous disputez. Elle se laisse tomber sur une chaise, fatiguée . Vous vouliez un coupable, vous l'avez... D'accord. Je ne suis pas bête...

Miranda - Oui alors ça justement...

Lilly - Non. Je sais que ce que Charlie à fait est monstrueux. Mais avez vous déjà pensé à comment moi je pouvais appréhender les choses ? Vous êtes-vous imaginés -juste une seconde- ce que je ressentais. C'est bien pire car, justement, je l'aime. Ce qu'il m'a fait n'était pas seulement un acte horrible, c'est une trahison. Mais c'est trop tard maintenant, ça n'arrangera rien de se disputer... ou de s'engueuler... ou de s'insulter, d'être méchant les uns envers les autres Elle regarde Miranda Car on sera encore là demain, et le jour d'après, et encore après. J'aurais aimé que les choses soient différentes, mais ce n'est pas le cas, personne n'y peut... Plus rien.

Julie s'avance. Elle s'assied sur une chaise.

Julie - Rien n'est permanent. Tout dépend de tout: espace temps, configuration scénique, point de vue. Tout est interchangeable. Lavoisier disait que tout se transforme après tout, c'est le principe même de l'univers.

Nathan - Et ton théorème ?

Julie - Je ne sais pas, je n'ai pas trouvé la logique à la raison de notre présence : il me manque une variable, je ne trouve pas la corrélation.

Hugo - Attend, c'est ça que tu veux ? C'est vraiment ça que tu cherches depuis le début ? Mais moi je peux te la donner la logique. Il commence à écrire sur le tableau La vérité c'est que ce mec-là désigne Charlie N'amène que du malheur ! Tous ses actes, toutes ses pensées, tous ces mots, ne mènent qu'à un seul point X : La destruction. Il n'y a pas d'autre chemin, pas d'alternative possible, tous ce qui gravitent autour de lui fini invariablement par ce consumer, par son unique faute. Voilà ton explication, Julie. Ironique Je te présente le Théorème de Charlie.

Charlie crie - La ferme.

Julie regarde ce que Hugo a écrit - Mais... Ton raisonnement n'a absolument rien de mathématique.

Hugo à Charlie - Je n'ai aucun ordres à recevoir de toi.

Ils se rapprochent. Lilly s'interpose entre eux.

Nathan - Ça recommence...

Miranda - Encore !

Hugo - Oui, et ça recommencera, aussi longtemps qu'il n'acceptera pas ce qu'il a fait.

Nathan - Non, Tu as tort sur ce point Hugo. Ça ne recommencera pas à nouveau, plus après aujourd'hui.

Lilly - Vous avez vu l'heure ? Il ne reste plus beaucoup de temps.

Hugo - Alors il faut qu'il comprenne maintenant.

Charlie à Hugo - Tu peux toujours courir.

Nathan pose une main sur l'épaule de Charlie, ce dernier se dégage - Hugo a raison, Charlie. Reconnais-le, reconnais tous tes actes. Sinon, ces derniers mois en prison n'auront servi à rien, sinon, ça restera un enfer pour toujours.

Charlie s'énerve - Lâche-moi, lâchez-moi tous avec votre conscience à deux balles ! Si vous vous êtes retrouvés dans cette histoires, il y a une explication: il y en a une pour chacun d'entre vous. Arrêtez de jouer les saints, aucun de vous n'est parfait. C'est bien simple de rejeter la faute sur autrui, mais au final, peut-être que si vous êtes là, c'est parce que vous le méritez.

Silence.

Soudain une horloge sonne. Ils regardent devant eux.

Lilly - Vous entendez. C'est trop tard.
Nathan - Le moment est venu.

Tous les personnage se fige à l'exception de Charlie.

Voix off - Quartier 3. Ouverture des portes.

Un gardien entre et menotte Charlie. Ce dernier regarde autour de lui, désappointé.

Charlie - Les Autres.

Le gardien - Pardon.

Charlie - Les autres. Qu'est-ce que vous faîtes ? Vous ne prenez pas les autres?

Gardien - Quels autres? Regarde autour de lui Il n'y a personne ici.

Charlie regarde devant lui les yeux écarquillés.

Noir.